Frédéric Ier, Barberousse, juifs de Worms, Henri IV, nouvelle vague pogromiste, diplôme de Frédéric Ier Barberousse, Staufen, communauté, libre commerce, droits particuliers
La phrase de mise en route pouvait : – repartir de la première phrase du dispositif (L. 3 et 4 : sachez que nous confirmons de notre autorité… les statuts que notre bisaïeul Henri a accordés aux juifs de Worms), – ou de la citation de Gérard Nahon sur la seule communauté hétérodoxe tolérée…, – ou sous la forme : La communauté juive de Worms, sur les bords du Rhin, l'une des communautés ashkénazes les plus importantes de l'Occident chrétien au Moyen Âge central, marqué comme ses voisines de Mayence et de Spire avec lesquelles elle forme la triade des Shum-städte par le rayonnement de son école rabbinique au XIe siècle, mais aussi par le souvenir du sanglant pogrom de 1096, reçoit ici, de Frédéric Ier Barberousse, empereur du Saint-Empire, en 1157, soit dix ans après la nouvelle vague pogromiste qui a accompagné la proclamation de la seconde croisade, le renouvellement et confirmation du diplôme accordé à la fin du siècle précédent par l'empereur salien Henri IV.
[...] Il n'est peut-être pas innocent que parmi les nobles souscripteurs du diplôme impérial se trouve le comte de Leiningen, descendant de l'un des chefs pogromistes de 1096 III. Une communauté privilégiée Une communauté différente, distinguée : à quatre reprises, le texte évoque « leur propre Loi », « la Loi de leurs pères ». Des sujets particuliers, « rattachés à notre chambre » (L. d'où l'accès direct au tribunal royal (ce dont ne jouissent que ceux des chrétiens qui sont du plus haut rang social). [...]
[...] l'évocation de la vente du vin, L ; or, on connaît par ailleurs l'importance de la pratique viticole juive). Les activités commerciales sont également protégées (sont mentionnés, outre la vente du vin, le commerce des épices [la perception sur les juifs de taxes en poivre est fréquente au Moyen Âge], enfin le change des monnaies à 24) ; une protection spéciale est prévue contre l'accusation de recel (L. 27-29), ce qui peut renvoyer à une pratique de prêt sur gage La vie sociale des communautés juives se distingue de fait de celle des chrétiens, mais ils ont les uns et les autres accès aux mêmes pratiques, en particulier l'utilisation d'esclaves (païens : on peut penser à des slaves ou des baltes, qui ne sortiront pas de leur condition juridique d'esclaves, même après une conversion au christianisme), de nourrices et de servantes (qui peuvent être chrétiennes); en revanche il est interdit aux juifs d'empêcher leurs esclaves païens de se convertir au christianisme ou d'acheter des esclaves déjà chrétiens à 42). [...]
[...] Edition : Heinrich APPELT, Frederici I. Diplomata, vol. Hannovre n° 166, p. 284-6 Monumenta Germaniae Historica, Diplomata regum et imperatorum Germaniae, t. X). Traduction française, mise en § et notes: Pr. [...]
[...] : Altleiningen, RFA, Rheinland-Pfalz, cercle de Bas Dürckheim), entre Kaiserslautern et Worms. [...]
[...] Et si, par quelque action, l'un d'entre eux, perfide, veut occulter la vérité, qu'il soit contraint de dire la vérité par celui qui est leur évêque. Et si, par ailleurs, ils ont inculpés pour un motif grave, qu'ils aient des délais (pour aller devant) l'empereur (in imperatorem), s'ils le demandent. Qu'ils aient, en sus, le droit de vendre leur vin, des piments et des antidotes aux chrétiens et que, comme nous l'avons dit plus haut, nul n'exige d'eux des réquisitions de palefrois[1] ou la corvée de charroi, ou quelque imposition publique ou privée. [...]
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