Le déroulement du concile s'inscrit dans un contexte politique intéressant, à sa mort en 565, Justinien laissait un empire qui avait retrouvé la puissance et les frontières de l'empire romain. En moins d'un siècle, à force d'invasions étrangères, celui ci fut réduit d'un tiers de son territoire, devenant une puissance mineure menacée de disparition dont le redressement ne commencera qu'à partir du VIIIème siècle. En ce qui concerne le domaine religieux, on remarque une forte hiérarchisation de l'église et de ses membres. La définition du dogme appartient au concile mais le pouvoir politique exerce sur l'église une très forte influence comme on le verra par la suite. L'empereur convoque et préside les conciles et nomme les patriarches, proposés par le synode permanent.
A plus petite échelle, la qualité du clergé villageois est très médiocre et les fidèles se tournent alors vers d'autres guides spirituels.
[...] On peut penser que l'iconoclasme doit son essor à l'action de deux empereurs, Léon III (717-741) et Constantin V (741-775) son fils. Dans un premier temps, Léon III qui n'était pas hostile aux images au début de son règne le devint vers 724-725 voyant dans une violente éruption sous- marine la manifestation de la colère divine. En janvier 730, publia un décret contre les images, fit jeter au feu l'image de Jésus-Christ qui était placée dans le vestibule du grand palais, et châtia durement l'émeute populaire qui s'ensuivit. [...]
[...] Trois évêques iconomaques hostiles aux images) y demandèrent pardon pour leur attitude passée et furent en conséquence réconciliés avec l'Eglise. Malgré la sévérité des moines, le patriarche Taraise obtint d'ailleurs pour d'autres un large pardon en vue de reconstituer l'unité. Les débuts du concile furent dès le premier jour remis en cause par des fauteurs de troubles, des soldats poussés par les évêques du parti iconoclaste qui pénétrèrent dans la salle du concile menaçant de tuer les protagonistes. Au mois de septembre l'impératrice Irène déposa de Constantinople les troupes ayant servit sous l'empereur son beau père et qui étaient alors favorables à l'iconoclasme et les remplaça. [...]
[...] Dans un premier temps, nous étudierons le développement de l'iconoclasme, ensuite nous nous pencherons sur le concile de Nicée, et enfin nous en verrons les aboutissements. Pendant les deux premiers siècles, les chrétiens, héritiers de la tradition d'Israël, n'étaient guère favorables aux représentations de dieu qui était selon la tradition, intranscriptible. Les chrétiens refusaient donc de réaliser des images ou des statues qui ne leur auraient que trop rappelé le culte des idoles, si répandu dans l'Empire romain et aurait été assimilé à du paganisme. [...]
[...] Le culte des images et des reliques continua à progresser aux VIe et VIIe siècles . Se développe aussi la croyance en leur action miraculeuse. Par exemple que des prêtres, grattaient des icônes pour en faire tomber de la poussière dans le calice, d'autre part, lors du siège arabe de 717, on promène sur les murs de Constantinople des images de la Vierge qui est la patronne de la cité et à qui on attribuera la victoire. Ces témoignages se remarquent non seulement chez le peuple moins instruit, mais aussi chez les évêques qui trouvent utiles de mettre des images dans leurs églises afin de servir la compréhension des analphabètes. [...]
[...] De 814 à 843, les troubles ne devaient cesser que par intermittence au gré des coups d'état et des alternances des empereurs Ce n'est qu'à la mort de Théophile en 842 que l'iconoclasme prit définitivement fin. A sa mort, l'empereur Théophile laissait cinq filles et un fils, Michel (le futur Michel III), qui n'avait que six ans. L'impératrice Théodora, iconophile reconnue, fut donc chargée de la régence. La restauration des images s'imposait à ses yeux comme au jugement du conseil de régence. Le rétablissement solennel des images fut célébré, le 11 mars 843, par une imposante procession et une cérémonie solennelle à Sainte-Sophie. Ces cérémonies marquaient par là même la restauration de la paix religieuse. [...]
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