Alors que s'éteint la monarchie mérovingienne, Pépin le Bref, fils de Charles Martel, se fait élire roi des Francs et sacrer par les évêques en 751. Trois années plus tard, en 754, le pape Etienne II confirme, par un nouveau sacre, son élection. C'est le début de la dynastie carolingienne, deuxième lignée royale des Francs. La mort du Roi en 768 provoque la division de son royaume entre ses deux fils, Carloman Ie et Charles Ie, tous deux sacrés en même temps que lui en 754, afin d'assurer la transmission héréditaire du pouvoir au sein de la famille carolingienne. Carloman décède en 774, laissant ainsi à son frère, Charles, l'intégralité du royaume franc. Charles Ier, à qui le pape Hadrien Ier ajouta l'épithète impériale romaine de magnus(le grand) donnant le nom Charlemagne, fût Roi des Francs en 768, Roi des Lombards en 774 et empereur d'Occident en 800. Il accomplit ces rôles jusqu'à sa mort en 814.Vaillant conquérant possédant un royaume de plus d'un million de Km2, protecteur de l'Eglise et du peuple chrétien, défenseur de la culture et des lettres qui donna lieu à la Renaissance carolingienne, Charlemagne apparaît comme le plus grand monarque de sa dynastie. La fonction impériale qu'il reçoit le 25 Décembre 800 en la Basilique Saint-Pierre de Rome, par le pape Léon III, est inédite depuis la chute de l'empire romain d'Occident en 476 et engendre une nouvelle conception politique et spirituelle.
A travers les trois documents ci-dessous est décrit le couronnement impérial de Charlemagne. Le premier texte, écrit par Alcuin, un religieux et savant anglais, ami et principal conseiller de Charles, en Juin 799, est une lettre tirée d'Epistolae Karolini aevi, s'adressant directement au Roi. A l'intérieur, il y décrit la suprématie du roi des Francs sur le pape et l'Empereur d'Occident, incitant implicitement Charlemagne à la dignité impériale. Le texte suivant est un extrait du Liber Ponfificalis, autrement dit le livre des Papes, qui est une notice biographique des évêques de Rome. Ce document est à caractère fonctionnel interne à l'appareil ecclésiastique y décrit le couronnement et la sacralisation de Charles. Pour finir, le dernier document est un extrait de la Vie de Charlemagne, écrite entre 826 et 836, par Eginhard, écrivain et biographe contemporain de l'empereur. Cette œuvre est l'une des sources principales pour connaître la vie du Roi des Francs tout en sachant que l'auteur magnifie son règne. Dans ce texte, Eginhard décrit les sentiments du principal concerné vis-à-vis du couronnement impérial.
[...] C'est donc logiquement qu'« il devient l'empereur des chrétiens, après avoir été perçu comme leur recteur le vengeur des crimes, le guide des errants, le consolateur des affligés, l'exaltation des bons», L En s'élevant à la dignité impériale, il est à présent leur guide et leur maître. La mésentente vis-à-vis du déroulement de la Cérémonie Charles est couronné empereur le 25 décembre 800 par le pape Léon III en la basilique Saint Pierre de Rome. Au-delà de cette formulation célèbre, le déroulement de la cérémonie pose beaucoup de problèmes : en effet, il n'existe de rituel spécifiquement romain pour le couronnement d'un empereur, puisque ces derniers étaient toujours intronisés à Constantinople. [...]
[...] Ses interventions dans les controverses théologiques, qu'il soumet à l'examen de synodes, ainsi que dans l'iconoclasme byzantin et l'adoptianisme, hérésie selon laquelle Jésus-Christ serait le fils adoptif de Dieu, ne font qu'accroître son autorité spirituelle. Le contexte de l'Empire byzantin La situation de l'Empire byzantin est elle aussi favorable à Charlemagne. En effet, la dignité impériale et la puissance séculière (autrement dit laïque) de la seconde Rome L4,5 traversent de forts troubles. C'est à Byzance, dans la dynastie isaurienne, en 797, qu'Irène l'Athénienne renverse son propre fils Constantin VI, investi depuis 780. Elle lui fait crever les yeux afin de lui prendre sa place. [...]
[...] À travers les trois documents ci-dessous est décrit le couronnement impérial de Charlemagne. Le premier texte, écrit par Alcuin, un religieux et savant anglais, ami et principal conseiller de Charles, en juin 799, est une lettre tirée d'Epistolae Karolini aevi, s'adressant directement au Roi. À l'intérieur, il y décrit la suprématie du roi des Francs sur le pape et l'Empereur d'Occident, incitant implicitement Charlemagne à la dignité impériale. Le texte suivant est un extrait du Liber Ponfificalis, autrement dit le livre des Papes, qui est une notice biographique des évêques de Rome. [...]
[...] Pourquoi le pape a-t-il changé le rituel byzantin ? Quelles sont ses véritables intentions à travers ce couronnement impérial ? III) Les enjeux du Couronnement impérial Les intentions du pape L'inversion des rites, délibérée, par le pape lors du Couronnement impérial de Charlemagne affirme la suprématie de l'Eglise, rejetant comme secondaire l'acclamation de la foule. Léon III garantit que tout pouvoir vient de Dieu (donc par l'intermédiaire du pape). La conception laïque du pouvoir qu'avait Charlemagne est rejetée d'où sa fureur. [...]
[...] On ne peut pas dire qu'il s'agit ici d'une élection à proprement parler : Charles se range à l'avis général, dont le but est de faire coïncider sa puissance de fait, qui équivaut à l'unification de la Chrétienté occidentale, et le titre prestigieux d'empereur. De ce fait, la cérémonie du surlendemain n'est destinée qu'à manifester aux yeux du peuple tout entier la nouvelle gloire de Charles. Le couronnement impérial Il est important de différencier les notions de couronnement et de sacre. [...]
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