La convocation à l’ost impérial

Résumé du document

Dans une lettre à l'abbé Fulrad de Saint Quentin Charlemagne écrit : « Sache que nous tiendrons notre plaid général cette année en Saxe Orientale. Nous te prions de t'y rendre le 15 des calendes de janvier avec tout l'effectif de tes hommes, bien armés et équipés avec armes et outils nécessaires, vivres et habillement ». Notre corpus de documents est composé de cinq textes. Il y a un extrait, un mémorandum sur la levée des troupes en gaule occidentale rédigé au début de l'année 807. Un mémorandum est un aide-mémoire. Il a surement été rédigé par un missi dominici. Il constitue certainement un ordre à un comte ou à un évêque pour la mobilisation de soldats. Le second texte est une lettre écrite par Hetti, archevêque de Trêves, en 817. Hetti est un prélat de grande naissance. Il est d'abord abbé de Médellac avant d'être élevé archevêque de Trêves en 814. Il le restera jusqu'à sa mort en 847. Il assiste à divers conciles, dont celui de Thionville en 822 et celui de Mayence en 829. Cette lettre est destinée à Frothier, l'évêque de Toul. Il y a deux textes tirés des MGH (Monumenta Germania Historica) dont un extrait des Annales Mettenses Minores éditées par les éditions Simson B et traduit par Hervé Oudart. C'est un récit historique relatant un épisode du règne de Charlemagne.

Extraits

[...] Le service militaire est également appelé ost C'est un service dû à ses frais par le vassal à raison de son fief. Il concerne la défense du seigneur et de Sa Seigneurie. De plus sa durée est illimitée. Ceux qui servent dans l'armée carolingienne possèdent des bénéfices tous ceux qui possèdent des bénéfices marchent contre l'ennemi (L1 T1) qui incluent des manses tout homme libre qui possède 5 manses doit répondre à notre convocation (L2 T2). Un bénéfice est un bien concédé par un puissant à un homme libre, qui étant son fidèle, lui fournit un service en échange. [...]

[...] Cette disposition prévoit que Lothaire son fils aîné recevra le titre d'empereur à lui seul. Pépin et Louis se contenteront de l'Aquitaine et de la Bavière avec le titre de Roi, mais sous contrôle de Lothaire. Cette disposition est contraire à la loi franque basée sur le partage égal de l'héritage entre tous les fils et instaure l'indivisibilité de l'empire. Cette nouvelle est mal accueillie par Bernard, roi d'Italie et fils bâtard de Louis, qui prend les armes contre son oncle à l'automne 817, car il s'estime avoir été oublié. [...]

[...] L'autre texte tiré des MGH est le capitulaire italique. Il a été promulgué par Charlemagne en 801 pour l'armée. Le capitulaire italique est intégré dans la sous-série Capitularia Regnum Francorum des Monumenta Germania Historica. La Monumenta Germania Historica d'où proviennent ces deux textes est un recueil composé de sources écrites de l'Antiquité tardive et du Moyen-âge. Avec près de trois cents volumes, les MGH constituent l'édition de référence des textes du haut Moyen-âge. Enfin nous avons un autre capitulaire, c'est le capitulaire de Boulogne/Mer. [...]

[...] Ce sont des envoyés de l'empereur. Ils sont choisis parmi les personnes distinguées (comtes, évêques, abbés Ils ont un rôle bien défini, Que nos missi surveillent chacun de nos vassaux (L14 T1). En effet. Ils exécutent leur mission par deux. Ils représentent le souverain dans une province et c'est l'autorité de l'empereur qui s'exprime par eux. Leur rôle est de contrôler les fonctionnaires locaux dans leur circonscription (les comtes dans leurs comtés). Charlemagne veut en effet avoir un œil sur ses gouverneurs provinciaux, car il ne peut avoir le don d'ubiquité dans son empire. [...]

[...] C'est aussi l'empereur qui décide du lieu de réunion des armées, pour se présenter à notre plaid (L13 venant de la plaine de Bohème (L1 T4). En effet le lieu de concentration de l'armée d'après le texte 4 est la plaine de Bohème. La plaine de bohème est donc le plaid. On peut en déduire que le plaid est le lieu de convocation de l'armée. L'empereur convoque toujours l'armée dans un lieu voisin du pays où il veut porter la guerre. À l'origine le plaid est une assemblée des grands (comtes et évêques). [...]