Dans cet extrait du "Conventum", l'auteur, à jamais inconnu, rapporte les disputes d'Hugues avec Aimeri et Bernard, tous trois vassaux de Guillaume, concernant des revendications sur différents châteaux. Tout d'abord il relate un conflit concernant Aimeri et Bernard, dans lequel Guillaume pousse Hugues à intervenir, concernant le château de Civray ; puis un conflit opposant Guillaume et Hugues à Aimeri autour des châteaux de Chizé et de Mallevault.
Ensuite il évoque une lutte entre Bernard et Hugues pour le château de Civray. Bernard et Aimeri s'allient dans la lutte contre Hugues. Celle-ci continua au sujet d'un château dans la Marche que Hugues avait construit, mais Guillaume s‘opposa alors à Hugues. Durant une trêve Guillaume emmena Hugues contre son gré à des plaids, ce qui permit à Bernard de l'attaquer et de tenir sa femme assiégée.
Dans chacune des situations, l'auteur met en exergue le fait que Guillaume ne vient pas en aide à Hugues et ne tient pas ses promesses, de plus il s'allie avec les ennemis d'Hugues et intervient directement contre lui.
En quoi cet extrait du "Conventum" nous informe d'un équilibre subtil qui s'est établi en Poitou, au début du XIe siècle entre les grands châtelains sur la maîtrise partagée des forteresses autour de conflits ? Peut- on y voir une évolution des relations féodo-vassaliques dans le cadre des pouvoirs locaux ?
[...] En se recommandant à un seigneur, le vassal devient son homme, il engage sa foi, s'oblige à obéir et à servir, le plus souvent militairement, tandis que le seigneur s'engage à protéger et à entretenir son vassal. [...]
[...] Cela explique aussi leur multiplication au tournant de l'an Mil. La multiplication des castrums Ce texte nous en apprend aussi beaucoup sur la multiplication des châteaux au XIe siècle. Celle-ci se fait ici pour des raisons différentes. En effet, ligne 17 : le comte commença à élever pour Hugues le château de Couhé après que celui-ci soit devenu l'homme de Bernard, la construction d'un château est ici la forme d'une récompense pour l'obéissance du vassal. Aux lignes 25-26 : le comte fit un arrangement avec Aimeri et l'autorisa à reconstruire le château de Mallevault la reconstruction du château sert à régler un conflit. [...]
[...] Ceux-ci tiennent désormais une place déterminante, ce sont des centres de pouvoirs aux fonctions multiples : militaire, judiciaire et notamment fiscale. En effet, comme on l'indique aux lignes 28-29 : Maintenant mes affaires vont mal, mon seigneur, puisque je n'ai rien du fisc que tu m'avais fait acquérir et 38 Mon seigneur, tout va très mal pour moi parce que le seigneur que j'ai pris par ton conseil vient de m'enlever mon fisc où Hugues fait référence au château de Mallevault, le château est une source de revenus. [...]
[...] Cela pourrait être le cas avec Hugues face à Bernard et Aimeri mais il s'agit pour le comte Poitou d'utiliser le plaid comme moyen de manipuler ses fidèles. Aux lignes 12 et 13 : Confie-moi ces otages par une convention stipulant que si Bernard ne respectait pas, par foi, les convenances conclues avec toi On comprend que le duc exige des grands, au nom de la fidélité qu'ils lui doivent que lui soient confiés tous les otages pris dans sa principauté. [...]
[...] D'ailleurs les lignes 22 et 23 : Avant que Hugues ne se séparât du comte, ce dernier, lui promettant raison, comme doit le faire le seigneur à l'égard de son homme Cela illustre très bien le fait qu'un seigneur se doit de protéger son vassal et lui être fidèle mais il s'agit d'une réciprocité limitée. Il est vrai que si Guillaume V agit ainsi c'est parce qu'il ne prête pas serment donc ne doit pas de service au vassal. De plus, s'il ne respecte pas ses obligations, ses promesses, il n'est frappé par aucune sanction. [...]
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