Contrat de Mezzadria, Sienne, système domanial, baux agraires emphytéotiques, ponctions seigneuriales, métayage, banquiers Siennois,
Depuis la disparition du système domanial, l'exploitation directe de la terre avait quasiment disparu et les prestations en travail avec elle. A partir de là, la majeure partie des terres est alors exploitée par des cultivateurs qui les tiennent en vertu de baux agraires de très longue durée, de type souvent emphytéotique (sur une vie d'homme ou deux) et sur une base largement coutumière. Ces cultivateurs ne doivent plus au propriétaire qu'un loyer proportionnel à la superficie de la tenure. Ainsi, une structure particulière de propriété et d'exploitation fut façonnée.
[...] Un élément de plus sur la générosité du propriétaire. Le contrat assez égalitaire dans une période où il y a une surabondance de bras et une pénurie de terres cultivables. La remise et le transport des produits se faisaient généralement à la ville (le propriétaire étant généralement urbain comme nous le disions plus tôt) et le transport et le paiement de la gabelle étaient la plupart du temps à la charge du métayer. Pour notre acte les frais s'équilibrent, le propriétaire semble plus généreux que la moyenne : le transport des produits est à la charge de l'exploitant, mais la gabelle à celle du propriétaire (lignes 21 à 24). [...]
[...] Ces cannes sont peut-être l'indice que subsistent des zones humides de type marécage propres à accueillir des plantations de cannaies dans cette zone. II. Modalités de l'exploitation de la terre -les devoirs des contractants Une partie des contrats qui pouvait être importante concernait l'obligation et la promesse du mezzadro de bien travailler la terre (ad usum boni laboratoris), tenir propres les fossés, ne pas couper les arbres, accomplir toutes les opérations nécessaires aux vignes. Éléments que l'on retrouve aux lignes 38 à 40. [...]
[...] Les baux sont courts, les redevances lourdes et elles tendent à le devenir davantage. Pour le monde paysan s'ouvre un nouvel âge, celui de la dépendance économique, une prolétarisation avant l'heure du monde rural. On pourrait presque, toutes proportions gardées, comparer la situation avec le développement du capitalisme et la première révolution industrielle dans le fait que le travailleur n'est plus propriétaire de son outil de travail. Bien évidemment il ne s'agit aucunement d'un mouvement uniforme, partout des contrastes subsistent. [...]
[...] Une conquête agraire de terres autrefois incultes put ainsi être entreprise. La maîtrise hydraulique passe par un contrôle de la plaine humide, mais aussi par l'irrigation de la plaine sèche, irrigation dont les travaux purent avoir lieu grâce aux contraintes communautaires. Le bilan en est en tout point positif : là où quelques siècles plus tôt dominaient le marécage, les parcelles de forêts et les joncs, un paysage caractéristique, intensément marqué par l'anthropisation s'est dessiné : plaques de bocages, canaux, prairies irriguées pour l'élevage intensif et vignes qui se développent en ceinture autour des villes (vignes dont il est fait mention en plusieurs endroits du texte lignes à 36). [...]
[...] L'offre de ces avantages en nature signifierait la reconnaissance de la dépendance économique du cultivateur envers le propriétaire. Une place est réservée à la culture du lin, la plante textile de loin la plus utilisée ; dans les contrats de mezzadria, il est souvent spécifié l'obligation du mezzadro de fournir la moitié du lin déjà roui et parfois est mentionnée la fourniture des semences par les deux parties (lignes 30 à 32). Les propriétaires, partant du principe que les paysans cherchent toujours à les escroquer, notamment sur le volume des récoltes, firent que de nombreuses villes toscanes adoptèrent des mesures très sévères contre les paysans dans leurs statuts communaux. [...]
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