Né en 1924 et mort en 2008, Karl Ferdinand Werner est un historien français et allemand. Il débute en effet ses études à Heidelberg où il étudie l'histoire ecclésiastique jusque 1950, et les poursuit à Paris à l'Ecole Pratique des Hautes Études de 1951 à 1953, étudiant l'histoire du monde franc. L'influence des milieux universitaires français, et notamment de l'Ecole des Annales, est palpable sur son oeuvre.
Le texte commenté, traitant des origines politiques de la Gaule franque, constitue un écrit tardif dans l'oeuvre de Werner, puisqu'il paraît en 1996. Il intervient après d'autres écrits de l'auteur sur le même sujet, tels "Structures politiques du monde franc (VIe-XIIe siècles). Études sur les origines de la France et de l'Allemagne en 1979".
[...] La conquête franque de la Gaule : itinéraires historiographiques d'une erreur, Karl Ferdinand Werner Karl Ferdinand Werner, La conquête franque de la Gaule, itinéraires historiographiques d'une erreur Le neuf décembre dernier, un colloque était organisé à l'Institut Historique Allemand sur Karl Ferdinand Werner, soulignant l'intérêt de l'œuvre d'un historien auquel l'on doit un profond renouvellement de l'historiographie. Né en 1924 et mort en 2008, Karl Ferdinand Werner est un historien français et allemand. Il débute en effet ses études à Heidelberg où il étudie l'histoire ecclésiastique jusque 1950, et les poursuit à Paris à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes de 1951 à 1953, étudiant l'histoire du monde franc. [...]
[...] L'importance de cette veine historiographique est sans conteste fondamentale dans la construction de la nation française. Comme le rappelle ainsi Maurice Agulhon dans De Gaulle. Histoire, symbole, mythe (Hachette Littératures, 2000), la droite française s'est historiquement appuyée sur cette conception d'une rupture par la race royale et chrétienne incarnée par Clovis pour fonder sa conception de la nation française. Dans le texte commenté, Werner renouvelle l'analyse des origines politiques de la Gaule franque sur les deux éléments au cœur de ces deux versions de l'historiographie classique. [...]
[...] Si Werner rompt ainsi avec le premier aspect de l'historiographie classique des origines de la Gaule franque le concept de conquête franque il rompt également avec sa seconde dimension : une rupture accusée entre romanité et Royauté franque. III. Rupture avec la césure entre Antiquité tardive et Haut Moyen-âge : la fusion romano-franque élément de continuité. Werner renouvelle l'historiographie classique en développant le concept de fusion romanofranque rejetant ainsi la thèse d'une césure nettement opérée par Clovis entre romanité tardive et royauté franque. A l'appui de cette thèse, trois éléments de continuité distincts peuvent être distingués dans le propos de l'auteur. En premier lieu, la continuité religieuse entre Gaule romaine et royauté franque est fortement affirmée. [...]
[...] Dux, patrice, consul ce qui était extrêmement précis dans la titulature byzantine avec sa double hiérarchie des fonctions et des dignités devient incertain Par ailleurs, comme pour la récusation de la thèse d'une conquête franque (voir ci-dessus), Werner n'explique pas la domination séculaire d'une conception historiographique de rupture entre romanité et royauté franque. Or, cette persistance des thèses récusées surprend d'autant que les liens entre Clovis et la chrétienté, preuve de continuité, sont établis depuis Grégoire de Tours (vu comme un nouveau Constantin et que, comme le dit Werner, les contemporains de Clovis étaient conscients de la fusion (voir sur ce point les écrits de Rémi). [...]
[...] En second lieu, Werner met au jour de manière convaincante une fusion des élites gallo-romaines et franques. D'une part, il montre que les Francs étaient très tôt parmi les élites de l'Empire romain. Ainsi de Mérobaud, trois fois consul sous l'Empire. Le rôle brillant de certains chefs barbares est souligné : les chefs militaires romains étaient d'origine souvent barbare. Werner montre ainsi l'existence d'un processus de romanisation des élites franques au Ve siècle, citant par exemple les gravures du tombeau de Childéric à Tournai, le montrant vêtu en général romain. [...]
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