Le 11 septembre 909 ou 910, Guillaume III, duc d'Aquitaine et comte de Macon, fait don à Bernon d'une villa située à trois lieues de Mâcon pour y fonder un monastère bénédictin. La dotation initiale est censée assurer l'entretien d'une petite communauté de 12 moines, chiffre symbolique. Guillaume III renonce à tout droit sur l'établissement, placé directement sous la protection de Rome. Le monastère de Cluny est donc indépendant à l'égard du pouvoir temporel et spirituel.
Le monastère connaît une réussite inouïe. Cluny se rattache à la tradition de Benoît d'Aniane. A partir de sa fondation, Cluny contribue grandement au mouvement de réforme à partir de deux de ses abbés : Odon (926-942), Mayeul (954-994). Cluny est reconnu comme centre de réforme. Odon et ses successeurs sont appelés aux quatre coins de l'Europe. Les coutumes de Cluny qui accompagnent la règle de St Benoît se répandent dans la chrétienté.
En quoi l'Église en tant qu'institution prend en charge la société chrétienne ? Église et société médiévale se confondent-elles ? Dans le texte de Pierre le Mangeur, on a une variante du schéma des trois ordres : clergé, pouvoir séculaire et peuple. La réforme grégorienne marque l'intégration de la société à l'intérieur de l'Église.
[...] Les moines de Cluny s'arrogent autour de l'an mil un pouvoirs seigneuriaux à la fois militaires et judiciaires. Entre 980 et 1030, Cluny s'approprie l'autorité judiciaire au détriment des comtes. En 955, Cluny est pour la première fois qualifiée de monastère, bourg et place-forte Le terme place-forte permet de distinguer un intérieur et un extérieur. Il s'agit d'un espace fortifié comprenant le monastère et un bourg regroupant une communauté d'habitants. Il ne faut pas oublier que Cluny devient un lieu de pèlerinage à partir de 981. [...]
[...] Quid de la mutation de l'an mil ? Le premier tournant important est la période carolingienne qui constitue un prélude social et ecclésial. Une institution forge ses cadres de contrôle sociaux. La politique des réformateurs ecclésiastiques L'abbatiat laïc est l'une des questions épineuses. C'est un retour à la politique menée par Benoît d'Aniane. Elle a consisté à diviser les patrimoines ecclésiastiques en deux parts : les menses. Mais cette mesure a suscité les convoitises de l'aristocratie, attirée par une manne de ressources non négligeables. [...]
[...] Odon et ses successeurs sont appelés aux quatre coins de l'Europe. Les coutumes de Cluny qui accompagnent la règle de St Benoît se répandent dans la chrétienté. Les abbatiats de Maïeul (954-994) et d'Odilon (994-1049) marquent un tournant majeur de l'histoire de Cluny. En 981, la seconde Église de Cluny dite Cluny II est consacrée. Les reliques de Pierre et de Paul sont transportées de Rome. Cluny devient un petit Rome Ce petit Rome est à la fois une Église et une seigneurie. [...]
[...] Cluny et des grandes familles ecclésiastiques du Macônais s'opposent au sein de luttes qui se déroulent à l'intérieur d'un cercle étroit de personnes issues du même monde : l'aristocratie. Tous les abbés de Cluny sont issus de la petite, de la moyenne ou de la grande aristocratie. Les cartulaires de Cluny sont classés par abbatiat, et par l'enracinement régional des abbés. Le patrimoine de la communauté se constitue d'abord à travers les relations personnelles des abbés. Cluny dispose d'un domaine foncier considérable. [...]
[...] Cluny : des moines grands seigneurs, d'après la conférence de Dominique Iogna-Prat le 19 novembre 2008 En quoi l'Église en tant qu'institution prend en charge la société chrétienne ? Église et société médiévale se confondent Dans le texte de Pierre le Mangeur, on a une variante du schéma des trois ordres : clergé, pouvoir séculaire et peuple. La réforme grégorienne marque l'intégration de la société à l'intérieur de l'Église. Étudions la figure paradoxale de Cluny : une Église monastique qui se prend comme un microcosme de la grande Église. [...]
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