L'année 910, date de la fondation de Cluny, marque une volonté de restaurer un monachisme pur et pour cela de revenir aux sources d'une spiritualité ancienne : celle de Saint Benoit (480 – 546). Toutefois, malgré une grande piété et une grande dévotion à la Règle de Saint Benoît, Cluny fut par certains aspects le contraire de l'idéal cénobitique de Saint Benoit et des Pères du désert.
En effet, Cluny dépassait en splendeur et ses abbés riches et puissants étaient trop impliqués à l'extérieur du cadre fixé par une vie en communauté. Dans ce contexte, et devant l'échec clunisien, Cîteaux et les cisterciens naissent par une interprétation la plus pure et la plus stricte de la Règle de Saint Benoit en la dépouillant de tous les éléments superflus qui étaient venus s'y greffer au cours des siècles.
En ce sens, deux documents nous permettent de constater la réalité cistercienne. Le premier document est une charte traduite du latin issue de la Bibliothèque Nationale de France datant de 1132, date de la fondation de l'abbaye cistercienne de Longpont. Le deuxième document est un plan type d'une abbaye cistercienne issue du livre de Marcel Pacaut sur les ordres monastiques et religieux au Moyen-Âge.
Après une étude approfondie de ces deux documents, nous essayerons de répondre le plus précisément possible à la problématique suivante : comment le retour strict à la règle de Saint Benoît et l'échec clunisien sont-ils parvenus à marquer profondément la fondation de Longpont et son territoire ?
[...] En ce sens, deux documents nous permettent de constater la réalité cistercienne. Le premier document est une charte traduite du latin issue de la Bibliothèque Nationale de France datant de 1132, date de la fondation de l'abbaye cistercienne de Longpont. Le deuxième document est un plan type d'une abbaye cistercienne issue du livre de Marcel Pacaut sur les ordres monastiques et religieux au Moyen-Age. Après une étude approfondie de ces deux documents, nous essayerons de répondre le plus précisément possible à la problématique suivante : comment le retour strict à la règle de Saint Benoit et l'échec clunisien sont-ils parvenus à marquer profondément la fondation de Longpont et son territoire. [...]
[...] Cette liberté et cette exemption de toutes taxes sont à de nombreuses fois rappelées dans la charte. L'autonomie matérielle semble indissociable de l'autonomie spirituelle. Ces mesures sont prises afin de protéger l'abbaye de Longpont contre la mainmise des laïcs, particulièrement forte à l'époque. Les seigneurs considèrent souvent l'Église comme un patrimoine et estiment pouvoir en toucher les revenus. Cette réglementation est issue de la réforme grégorienne du Xième siècle. De plus, Longpont refuse aux moines la possession de terres habitées par des séculiers, religieux n'obéissant pas à une règle. [...]
[...] L'abondance des terres, des bois, des eaux et des prés traduisent le chapitre L VIII de la Règle : si les frères se trouvent obligés à travailler eux-mêmes aux recettes, ils ne s'en affligeront point ; c'est alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs mains Le domaine est donc un espace où les moines pourront vivre en autarcie, en communauté et tout cet espace doit être travaillé de leurs mains pour atteindre un monachisme véritable et pur. Les moines auront besoin de l'aide des convers pour atteindre ce but. Ces convers, qui pratiquent les vertus monastiques seront chargés des tâches matérielles. Le domaine est totalement réservé aux moines. [...]
[...] Pour cela, elle est construite selon des caractères diplomatiques : invocation, exposé puis signe de validation de l'accord apparté : Rohard, chancelier, j'ai souscrit». Le texte expose son choix à l'Ordre cistercien dans le premier paragraphe, puis la composition du territoire dans le deuxième paragraphe et enfin la validation. La charte cite de nombreux témoins» comme Wilenc évêque de Langres». Le fait qu'il y en ait plusieurs sécurise encore plus la fondation de Longpont et ses volontés puisque ceux-ci apparaissent sur un texte officiel qui sera conservé. [...]
[...] Face à un milieu ecclésiastique qui leur semblait corrompu par les richesses et leur proximité des laïcs, ils ont su s'en protéger par une réglementation précise. Rien ne semble pouvoir altérer le bon fonctionnement de la Règle de Longpont. Néanmoins, les moines cisterciens travailleront leur terre et entreprendront de grands travaux de défrichages pour rendre exploitable la totalité de leur domaine. De ce fait, ils se retrouveront malgré eux au sommet d'une économie florissante et brillante et apporteront de grandes innovations dans le domaine agricole. [...]
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