Les funérailles du roi représentent une cérémonie importante mettant en scène le pouvoir souverain au bas Moyen-âge. Un faste funèbre marque alors durablement mes mémoires. En effet, les funérailles du roi constituaient un rite essentiel à la religion royale, même si le roi apparaît et reste d'abord un chrétien que l'Église enterre comme tous les chrétiens, le traitement particulier que lui vaut sa dignité s'ajoute au service ordinaire.
Charles VII décède le 22 juillet 1461, le jour de la Madeleine, à l'âge de 58 ans. Son règne a duré près de quarante ans. Son accès au trône du Royaume de France ce fut dans un contexte agité, celui de la guerre de Cent Ans. Fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, il fut éloigné de Paris par la domination bourguignonne de 1418 puis déshérité par son père et déclaré bâtard par sa mère. Il prit cependant le titre de roi à la mort de son père Charles VI.
De 1422 à 1461, la monarchie semble l'emporter sur tout le système de partage de la puissance publique. Charles VII se fait d'ailleurs sacrer à Reims, se plaçant ainsi dans la continuité de la dynastie royale capétienne et de la branche des Valois. La seule faiblesse sérieuse de la fin de son règne est l'insoumission flagrante du Dauphin Louis dès 1447. Il est d'ailleurs lors de la mort de son père en révolte ouverte et réfugié à la cour de Bourgogne.
Jean Chartier, frère de l'évêque de Paris qui assiste aux funérailles, raconte dans sa chronique, texte narrant des évènements historiques de façon chronologique par un contemporain, les funérailles de Charles VII dit le Victorieux ou encore le Bien Servi qui ont lieu entre le 5 et 7 août 1461.
[...] Cette présence de l'Église montre la place importante que cette dernière tient dans les funérailles même si certaines pratiques persistent (comme les pleurs). Bibliographie Ouvrages généraux Guillot Olivier, Rigaudière Albert, Sassier Yves, Pouvoirs et institutions dans la France médiévale. Des temps féodaux aux temps de l'Etat, Tome 2,Paris, Armand Colin La symbolique Pastoureau Michel, Les couleurs de la mort »dans A réveiller les morts, sous la dir. Alexandre-Bidon Danièle, Treffort Cécile, Lyon, Presses universitaires de Lyon Kantorowicz Ernst, Les Deux Corps du roi, Paris, Gallimard, 1989. [...]
[...] La disparition matérielle du corps permet à son successeur d'entrer en scène. Le sentiment de deuil passe par les vêtements et les couleurs: la croix blanche le blanc est la couleur de la résurrection et de la gloire angélique; la couleur perse est une couleur de deuil, placée sur la maison du mort; le noir (l. considéré comme une absence de lumière (et pas une absence de couleur), symbolise la nuit, le malheur, le monde souterrain et les ténèbres de l'Enfer, ce qui contraste avec les vêtements clairs du défunt. [...]
[...] L'entrée dans l'Église est ainsi marquée par les vigilles (l.39), ce qui provoque une cohésion de la société chrétienne. Les funérailles sont teintées de symboles chrétiens: la croix (l.25, 41) et les cierges 59) ce qui en renforce le caractère spécifiquement chrétien. Ces modifications viennent du fait que plus personne n'est assuré du salut. Les pratiques cléricales et monastiques s'étendent alors aux laïcs urbains, dès le XIII e siècle, notamment grâce aux Ordres Mendiants. Ainsi, les cris de deuil sont remplacés par l'office des morts fait à l'église. [...]
[...] Le comte d'Eu est Charles d'Artois, fils de Philippe d'Artois. Les membres les plus prestigieux de l'administration de Paris sont également présents: le recteur de l'Université de Paris, la Chambre des Comptes, des Requêtes, le prévôt de Paris Robert d'Estouteville, la cour du Chatelet et les bourgeois de la ville (l.31-32). Il évoque ensuite les membres du clergé présents: le patriarche de Jérusalem(l.40) Louis d'Harcourt, qui est également l'évêque de Bayeux (l. l'évêque de Paris,Guillaume de Chartier (frère de l'auteur), l'évêque de Troyes Louis Raguier, celui de Chartres Miles d'Illiers, d'Orléans Thibaut d'Assigny, de Bésiers Jean Bureau, de Meaulx Jean du Drac et de Senlis Simon Bonnet. [...]
[...] En même temps, il n'oublie pas son pouvoir politique royal car il donne ses dernières ordonnances. Il veut être inhumé à Saint-Denis entre Charles V et Charles VI, recommande à son conseiller capitaine Chabannes de veiller sur son fils cadet le petit seigneur le prince Charles qui est âgé de 15 ans. Cette préparation de la mort a ainsi une double fonction religieuse et politique. C : Saint Denis Le roi désire être enterré en l'église de monseigneur Saint Denis en France, en la chapelle ou son père et son grand-père sont enterrez située dans le c?ur de la plaine de France aux lignes 10 et 11. [...]
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