Voici comment l'Anonyme de Mouzon décrit la personnalité de l'archevêque de Reims Adalbéron, dans son œuvre intitulée Chronique du monastère de Mouzon ou plus précisément sous son nom original Liber fundationis. Cette œuvre a été rédigée entre 1025 et 1033 et se compose de trois parties: la première consacrée aux miracles de Saint Arnoul, la seconde à l'œuvre de l'archevêque Adalbéron et la dernière est une liste des abbés successifs de l'abbaye de Mouzon. Le texte original ayant disparu, on ne le connaît que grâce aux copies modernes qui en ont été faites.
Son auteur, désigné l'Anonyme étant donné que l'on ne connaît pas son nom était un moine du monastère de Mouzon dont on sait très peu de choses. Selon l'historien Michel Bur, il s'agirait d'un moine né vers 960-965 dans la région de Gruyères, entré au monastère vers 990 donc après la mort d'Adalbéron, et qui connaissait bien Reims aux environs de l'an mil, et qui aurait rédigé cette œuvre vers la fin de sa vie.
[...] Moins investis dans leur pratique, ils sont moins porteurs de leur valeur épiscopale et déontologique. Adalbéron constate que les chanoines vivent chacun dans des maisons particulières et s'occupent de leurs affaires personnelles (l.12-15). Les chanoines de la cathédrale ne vivent plus en communauté, comme la règle le prescrivait : chacun avait sa maison particulière plus ou moins éloignée. Adalbéron fit donc reconstruire un cloitre et y ramena les chanoines. Il leur réappris à vivre en communauté partageant le même idéal de vie canoniale. [...]
[...] III Un dévouement particulier pour l'abbaye de Mouzon refleurir le prestige de l'abbaye de Mouzon Tout d'abord, la volonté de redonner du prestige à l'abbaye de Mouzon semble être un point important pour l'auteur. L'auteur fait un discours élogieux à Adalbéron (l.22-27). Il vante les mérites de son œuvre réformatrice au sein de l‘abbaye de Mouzon. En effet, n'oublions pas que l'auteur fut moine au sein de l'abbaye de Mouzon. Il encense donc Adalbéron dans ses actions et dans son prestige. [...]
[...] A la fin de l'extrait, l'auteur utilise un ton hagiographique dans son vocabulaire, ce qui veut probablement mener par ce texte Adalbéron de Reims à la canonisation. L'auteur rend hommage à Adalbéron qui durant un cycle complet de dix-neuf années plein de foi et d'œuvres, mourut en 988, le 10 des calendes de février c'est-à-dire le 23 janvier. L'auteur montre qu'Adalbéron laisse à ses successeurs un exemple à suivre et que par ses actions il est donc normal pour l'auteur aux lignes 44-48 que le prélat obtienne ce qu'il appelle la récompense des bons, ou des justes comme il est écrit dans la Bible. [...]
[...] C'est pourquoi Adalbéron pour le remettre en état, décide de placer au monastère des moines de st Benoit en remplacement de prêtres jugés par l'Anonyme comme bien peu religieux (l.5-6). Il réintroduit donc l'ordre monastique auquel il impose la règle de St Benoît qui consiste notamment en 3 vœux monastiques : obéissance, pauvreté et chasteté. De plus, Adalbéron veut rendre à cette abbaye le prestige dont elle jouissait du temps de son fondateur. Regroupant les terres et autres biens qui avaient jadis appartenu à ce monastère Adalbéron ajouta par prélèvement sur sa mense le domaine d'Athies en Vermandois l.9-11. [...]
[...] La réforme monastique dans la province ecclésiastique de Reims. Adalbéron tente de restaurer la vie monastique dans son diocèse. Sa première action fut d'arracher à l'ordre des laïcs le monastère de St Thierry et de la vider du ramassis de prêtres qui y menaient une existence peu religieuse l 5 à 8. En effet, le monastère de St Thierry situé à quelques kilomètres au Nord de Reims et fondé en l'an 500, par Saint Thierry, disciple de Saint Rémi était sous l'emprise de quelques laïcs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture