Les funérailles du roi représentent une cérémonie importante mettant en scène le pouvoir souverain au bas Moyen-Âge. Un faste funèbre marque alors durablement mes mémoires. En effet, les funérailles du roi constituaient un rite essentiel à la religion royale, même si le roi apparaît et reste d'abord un chrétien que l'Église enterre comme tous les chrétiens, le traitement particulier que lui vaut sa dignité s'ajoute au service ordinaire.
Charles VII décède le 22 juillet 1461, le jour de la Madeleine, à l'âge de 58 ans.
Son règne a duré près de quarante ans. Son accès au trône du Royaume de France ce fut dans un contexte agité, celui de la guerre de Cent Ans. Fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, il fut éloigné de Paris par la domination bourguignonne de 1418 puis déshérité par son père et déclaré bâtard par sa mère.
Jean Chartier, frère de l'évêque de Paris qui assiste aux funérailles, raconte dans sa chronique, texte narrant des évènements historiques de façon chronologique par un contemporain, les funérailles de Charles VII dit le victorieux ou encore le Bien Servi qui ont lieu entre le 5 et 7 août 1461.
[...] Au contraire, les membres de la Maison du Roi sont habillés en noir et la fin des funérailles se terminent par le lancé de leurs verges sur la fosse d'icelui »(l.83). Ce rituel marque la fin de leur office dans l'Hotel du Roi. Seule la famille proche est en deuil, les institutions gardent leurs vêtements car le roi (son corps politique) ne meurt jamais. Ces deux corps du roi (Ernst Kantorowicz) sont symbolisés par l'effigie (l.61-65). Cette dernière présente depuis 1327 en Grande Bretagne et de tradition romaine, est placée sur le couvercle. [...]
[...] Le convoi arrive le soir du 5 aout (l. 16) à Notre-Dame-des-Champs mais la cérémonie n'est pas célébrée le soir (l. 17-18). Le cercueil est transporté à Notre-Dame-de-Paris le 6 (l.17) où Louis d'Harcourt célèbre la messe (l.29) et Jean de Chateaufort prononce l'oraison funèbre. Le 7 aout, une grande messe est dite dans l'église de Saint-Denis. Le char funèbre, tiré par cinq chevaux, est suivi par les quatre grands seigneurs, à chevaux. Devant Saint Denis, les porteurs réclament d'être payés pour entrer dans l'église (l.45-46) ce que le Grand écuyer, Tanneguy du Chastel, fait (10 livres parisis). [...]
[...] Les pratiques cléricales et monastiques s'étendent alors aux laïcs urbains, dès le XIIIe siècle, notamment grâce aux Ordres Mendiants. Ainsi, les cris de deuil sont remplacés par l'office des morts fait à l'église. La procession est très solennelle, des figurants (l. 35-37) portent des cierges, ce qui remplace l'absout et le deuil. On peut remarquer la présence des Ordres Mendiants (l.34), comme dans tous les enterrements tout comme la pauvreté qui est une compensation nécessaire. Les funérailles sont donc un lieu de rassemblement communautaire. [...]
[...] Afin de répondre à ces questions, nous verrons dans un premier temps les éléments propres à la mort du roi, et plus particulièrement d'un roi Charles VII le Bien Servi, puis nous analyserons dans un deuxième temps la procession et sa symbolique et enfin nous étudierons dans un troisième et dernier temps le rôle de l'Église dans l'organisation des funérailles. I : La mort de roi A : La crainte de la mort et de la trahison Charles VII décède le 22 juillet 1461. Selon les dires de Jean Chartier le roi craignait la mort et plus précisément le complot contre sa personne, de la trahison. [...]
[...] Mais le roi est aussi un chrétien comme les autres, recevant les sacrements. Cette présence de l'Église montre la place importante que cette dernière tient dans les funérailles même si certaines pratiques persistent (comme les pleurs). Bibliographie Ouvrages généraux Guillot Olivier, Rigaudière Albert, Sassier Yves, Pouvoirs et institutions dans la France médiévale. Des temps féodaux aux temps de l'Etat, Tome 2,Paris, Armand Colin La symbolique Pastoureau Michel, Les couleurs de la mort »dans A réveiller les morts, sous la dir. [...]
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