Les hérésies traversent les siècles, de tout temps il y en a eu : Arianisme au IVe siècle, Bogomilisme… En 1170, Pierre Valdès, un marchand de Lyon, abandonne famille et biens pour prêcher la pénitence et la pureté, refusant les sacrements, la hiérarchie, la succession apostolique. Cette doctrine est condamnée par plusieurs évêques puis par le Pape. Ses fidèles, les Vaudois, sont excommuniés et se maintiendront clandestinement en Provence, dans le Languedoc, dans le Dauphiné et en Italie.
Fin XIe siècle, c'est un grand mouvement de contestation de l'Eglise qui se développe au Sud-est de la France : les Cathares apparaissent (termes qu'ils n'utilisent pas mais préfèrent « Bons Chrétiens », « Vrais Chrétiens », « Amis de Dieu, « Bons hommes »). Pour simplifier, on peut dire que cette hérésie repose sur un dualisme absolu. Le Catharisme oppose deux principes éternels : le Bon, qui a enfanté les esprits, les âmes et le Bien. Le Mauvais qui est à l'origine de la matière, du corps, du mal. Ce n'est pas Dieu qui a créé l'univers, c'est Satan. Toute réalité terrestre est marquée du signe du Mal.
[...] Ses efforts ne portant aucun fruit, le Catharisme continue de se répandre. À tel point que le mouvement issu en premier lieu d'une contestation religieuse va alors atteindre la dimension d'un réel trouble social. La première autorité laïque à lancer un avertissement aux hérétiques est le Comte Raimond V de Toulouse en 1177, qui enjoint les cathares de renoncer à leur pratique. En 1205, revenant de Rome, l'évêque d'Osma (ville d'Espagne), traverse le Languedoc. Il est accompagné du sous-prieur de son chapitre, Dominique de Guzman. [...]
[...] Dans un monde où le spirituel et le temporel sont étroitement liés, ou la liberté de conscience est inconcevable, l'hérésie constitue donc une rupture du lien social. Étymologiquement, c'est une opinion particulière. Si cette opinion est déclarée erroné, l'Église n'a non seulement pas de scrupule à la condamner, mais considère de sa mission de la combattre. C'est pour cela que l'évêque a le devoir de traquer l'hérésie et la bannir. La foi doit être persuadée, non imposée affirme Bernard de Clairvaux. [...]
[...] Mais, étant elle-même un ex-cathare, la validité des sources est de mise. La théologie cathare La doctrine chrétienne est fondamentalement monothéiste avec la conception d'un seul Dieu tout puissant et profondément bon. La théologie du catharisme résulte quant à elle d'une lecture dualiste du Nouveau Testament, tentant de résoudre le problème de l'origine du mal. Pour les cathares, aucun doute ne peut subsister : l'existence du Mal dans le monde quotidien a pour origine le fait qu'il n'existe pas un seul Dieu, mais deux, l'un bon, l'autre mauvais. [...]
[...] Les autres, qui sont parmi eux sans ordre, sont appelés chrétiens et chrétiennes. Enfin, les parfaits doivent vivre à deux et travailler, posséder leurs instruments de cuisson et les laver 5 fois. Il leur est interdit de prêter serment. Pour le refus du serment, les cathares trouvent leur inspiration dans l'épître de St Jacques qui précisait : " Avant tout, mes frères, abstenez-vous de jurer soit par le ciel, soit par la terre, soit en employant quelque autre formule. Que votre oui soit un oui, que votre non, un non ; ainsi, vous ne tomberez pas sous le coup du jugement " 29). [...]
[...] En 1214 les moines mendiants qui le suivent installent une maison mère à Toulouse. Cet ordre des frères prêcheurs reçoit sa constitution en 1216 : les Dominicains sont nés, Frère Rainier, ancien cathare de l'Église de Concorezzo pendant 17 ans, en fait partie. Dans sa Somme composée en 1250, Rainier Sacconi fournit des détails curieux sur les idées des cathares et leur organisation. Il décrit aussi les confréries dualistes qui existent à cette époque dans la péninsule balkanique, en Asie Mineure, en France et en Italie. [...]
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