Bataille de Roncevaux, Vie de Charlemagne, Vita Caroli, Egeinhard, 829-836, Empire carolingien, expédition d'Espagne, Widukind, émirat de Cordoue, marche d'Espagne, conversion des peuples goths, Banu Qassi, historiographie, Chanson de Roland, bataille de Pampelune, commentaire de texte
Charlemagne a passé sa vie à faire la guerre. Il n'a pas eu de réel plan de guerre, mais obéit à deux principes directeurs : protéger le royaume légué par son père et étendre la foi chrétienne. C'est essentiellement contre les Saxons qu'il a combattu, il a mené une vingtaine d'expéditions en Saxe mais on peut citer également ses guerres contre les Lombards ou les Frisons. En plus d'étendre son royaume, puis son Empire, Charlemagne le sécurise également, pour cela il créé à ses frontières des marches, sortes d'Etats-tampons dont le but est d'empêcher une invasion directe du royaume. C'est de l'une de ces expéditions dont nous parle Eginhard dans notre texte. Celui ci est extrait de son œuvre "Vie de Charlemagne (Vita Caroli)", qui est la biographie de l'Empereur, probablement écrite entre 829 et 836 alors qu'Eginhard est retiré de la vie publique.
Ce dernier, né vers 770 et mort en 840, reçoit une éducation religieuse avant de rejoindre la cour de Charlemagne en 791, avec qui il se lie d'amitié, de même que son successeur Louis le Pieux. A la cour, il a une activité politique limitée mais supervise la réalisation d'objets de luxe et peut-être la construction de bâtiments importants. Il se retire de la vie publique en 828 et se consacre alors à ses charges ecclésiastiques. Dans ce texte donc, Eginhard nous raconte l'épisode devenu fameux de la bataille de Roncevaux, qui eut lieu le 15 août 778, au cours de laquelle l'arrière garde de Charlemagne est anéantie par une embuscade des Basques.
[...] Les Raisons de l'expédition : La ligne 2 nous indique que Charles attaqua l'Espagne avec toutes les forces dont il disposait. Effectivement, l'effectif de l'armée est impressionnant, il a dû mobiliser des hommes des quatre coins du royaume, ce qui relève du défi à l'époque. L'ost fait forte impression là où elle passe, par son nombre comme par sa qualité. C'est donc déterminé à prendre Saragosse qu'ils reprennent la route après Pampelune. Arrivés devant Saragosse en juillet 778, Charlemagne et son armée se retrouvent devant des portes fermées et une pluie de flèche s'abat sur eux : Suleyman les a trahis, son allié Banu Qassi resté à Saragosse ne respecte pas le pacte. [...]
[...] Eginhard dans ce texte, fait donc un résumé de la bataille de Roncevaux, il en explique le contexte et les causes, ainsi que les conséquences. Mais c'est malgré tout un récit très succint que nous livre là le biographe de Charlemagne. En fait, si la majeure partie du texte est consacrée à la bataille en elle même, l'auteur ne nous en donne que peu de détails, et on sent à travers le texte qu'il s'emploie en fait à expliquer la défaite, par l'évocation des désavantages des francs dans la bataille. [...]
[...] Le fait qu'il ne rentre pas dans les détails de l'affrontement semble logique pour deux raisons : tout d'abord Eginhard est un ecclésiastique, pas un combattant, il ignore donc beaucoup de la chose militaire, et secondement, il semble qu'il y ait eu peu, ou pas, de survivants Francs à cette bataille, il lui est donc difficile, pour ne pas dire impossible, de rentrer plus dans les détails. Néanmoins, Eginhard prend en compte des considérations stratégiques qui, quoique basiques, n'en sont pas moins honorables pour lui, et surtout lui permettent de justifier, et donc d'une certaine manière d'excuser, cette défaite de Charlemagne. III/ Conséquences et historiographie : Un revers pour Charlemagne Selon les Annales Royales et d'autres documents officiels, rien ne s'est passé après Pampelune. Seul Eginhard nous en livre un récit datant de l'époque. [...]
[...] Il propose d'offrir à Charlemagne de tenir Saragosse et circuler librement sur le pays qu'il contrôle, situé justement entre l'Ebre et les Pyrénées. En échange, l'insurgé veut l'aide du roi pour qu'il devienne indépendant face à l'émir de Cordoue et qu'il étende ses conquêtes. Le roi accepte la proposition, avoir la main sur ce territoire lui permettrait d'assurer le contrôle de l'Aquitaine, dont la soumission reste précaire, et de créer un état-tampon qui agirait tel un filtre avec la barrière naturelle des Pyrénées et préviendrait de la menace grandissante que constitue la civilisation islamique. [...]
[...] Cependant, il est a noté que ces mêmes chrétiens ne se sont pas révoltés contre les dirigeants de Saragosse à la vue de Charlemagne. Charlemagne donne aussi l'ordre de retour car l'émir de Cordoue est en marche avec une grande armée et il y a de l'agitation chez les basques : les Sarrasins ont repris Pampelune. L'armée bat en retraite en direction des cols des Pyrénées atlantiques et rejoint le reste des hommes qui eux étaient passés par les Pyrénées orientale pour prendre Gérone, Barcelone et Huesca. [...]
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