Baptême de Clovis, Grégoire de Tours
Un commentaire de texte du célèbre Grégoire de Tours. Unique source - ou presque- nous rapportant le baptême de Clovis. Une plume subjective et teintée de religiosité.
[...] Encore une fois, la conversion du peuple se produit de manière miraculeuse. Tout comme Dieu a tué le chef Alamans, il tue la foi païenne qui résidant dans le cœur du peuple Notons le peu d'informations apportés par Grégoire de Tours l'historien. Clovis se rend au milieu des siens sans détails sur ces personnes ni même cadre spatio-temporels précis. Ce baptême est loin de se limiter à sa seule dimension religieuse par ses nombreuses conséquences au niveau politique. Notons la création de la 1ère entité politique cohérente sur le sol de France : l'empereur d'Orient Anastase prend d'ailleurs parti pour le catholique Clovis : il recevra plus tard les insignes consulaires, signe du plus grand souverain d'Occident. [...]
[...] Ou comment sa révélation s'est opéré chez cet adepte du paganisme. Puis nous verrons que sa foi ne peut être qu'individuelle, qu'en tant que roi, il se doit de prendre en compte l'opinion publique. Enfin, nous analyserons le résultat de cette progression à savoir l'incarnation, l'officialisation de la foi par le baptême. Tout ceci, en tenons compte du style particulier - altérant, déformant la réalité des faits. Le premier mot du texte La reine nous informe sur l'influence originelle de Clovis. [...]
[...] Il nous donne son avis, jamais neutre et jamais ennuyeux. Car son écrit se présente toujours de façon éminemment romancé, dans une vision du monde quasi-féerique, constamment survolée par la présence du divin. Histoire idéalisée, histoire à but d'édification . Écrit pour la mémoire. Dans le texte qui suit, tiré du livre II de son Historie des Francs il décide de retracer le cheminement religieux de Clovis, son passage du polythéisme au monothéisme catholique. Autrement dit, d'expliquer ce qui a pu pousser ce roi païen à se faire baptiser. [...]
[...] De nombreuses considérations d'ordre morale ou religieuses le rendent délicat à interpréter car plutôt que de relater la réalité, il montre l'homme providentiel que Dieu a hissé sur le trône de France. Ne serait-ce que dans ce texte où il opère une véritable contraction du temporelle. Où l'on passe promptement de la révélation , à la concertation puis au baptême : comme pour réduire le temps de paganisme de Clovis. Pour réduire son temps de réflexion, pourtant long, avant sa conversion. Son style n'a qu'un but : ériger par ses mots une histoire fameuse qui transcende les limites de la mémoire. [...]
[...] Etant une sorte de représentant de Dieu sur terre, afin que son action politique respecte la parole divine, que l'organisation de sa cité terrestre soi en accord avec la cité divine. Le cheminement religieux, l'apparition de la foi chez Clovis s'inscrit immanquablement dans une logique politique. Après la fois personnelle, individuelle c'est la foi dans son environnement sociale qui nous est décrite. Celle de Clovis et celle de son peuple. La foi n'est pas ici une question intimiste, car Clovis est roi, mais elle concerne la nation toute entière. [...]
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