L'aventure des Normands, François Neveux, vikings, normands, Normandie
François Neveux (né en 1944) est un historien spécialiste de la Normandie médiévale. Agrégé d'histoire et docteur en histoire, il enseigne depuis les années 1970 à l'université de Caen. Dans cet ouvrage, il réalise une synthèse de cinq siècles d' « aventure des normands ». Bien qu'il souligne la discontinuité biologique et chronologique de cette épopée, ainsi que la diversité des figures marquantes et de leurs réalisations respectives, il s'emploie à dessiner quelques traits communs qui sont le fil conducteur de cette aventure.
[...] Richard Cœur de Lion, fils d'Henri II, réussit à maintenir un État Plantagenêt menacé par les offensives du roi Philippe Auguste et de son propre frère Jean sans Terre, jusqu'à ce qu'il ne meure de manière inopinée en 1199. Jean sans Terre, qui lui succède, s'avère incapable de défendre la Normandie face à Philippe Auguste. Il perd le duché en 1204 (en conservant l'Angleterre et une bonne part de l'Aquitaine), et est donc le dernier roi d'Angleterre que l'on peut considérer comme Normand. A la même époque ou presque, les rois normands disparaissent aussi de la scène italienne. En Italie du sud, le royaume échappa aux Normands dès 1194. [...]
[...] Ce bon gouvernement reste sans doute l'héritage le plus durable des Normands. Il s'est transmis dans de nombreux États et a finit par inspirer le domaine royal français, qui prend le relai et apparaît dès le XIIIe siècle comme le mieux administré de tout l'Occident. La réussite normande en Angleterre comme en Italie est aussi le fruit d'un métissage, beaucoup plus culturel que physique. Les envahisseurs parviennent, avec un sens de l'adaptation étonnant, à se faire accepter et à s'intégrer aux populations locales. [...]
[...] Un tel processus s'illustre parfaitement dans la fondation de la Normandie, terre conquise par la force et la diplomatie. La Neustrie, région marginalisée, attire l'attention de Charles le Chauve lorsque les menaces bretonne et normandes atteignent leur paroxysme en ce milieu du IXe siècle. La Seine, grand fleuve navigable, devient en effet le principal axe de pénétration des envahisseurs pour plusieurs années. Les Scandinaves ne peuvent être maîtrisés et se livrent au pillage direct et à la mise en place un tribu. [...]
[...] Guillaume n'entreprend pas cette conquête de l'Angleterre en envahisseur, mais en s'estimant un prétendant légitime au trône d'Angleterre. De fait, il avait été désigné par le roi Edouard le Confesseur, son cousin, comme son successeur ; et il n'est empêché d'accéder au trône que par un vaste mouvement antinormand qui anime alors l'Angleterre. Ce sont alors deux prétendants au trône qui s'apprêtent à envahir le royaume, et nouèrent certainement des contacts entre eux : Guillaume, et également le roi de Norvège. [...]
[...] Robert, désormais « duc de Pouille et de Calabre, ainsi que de la Sicile à conquérir », entreprend avec son frère Roger la conquête de la Sicile, une œuvre de longue haleine qui se poursuivit pendant trente ans, de 1060 à 1091. Elle n'a été que suite d'escarmouches, de raids de pillage, d'embuscades. Roger peut être considéré comme le véritable conquérant de la Sicile, et il devient le « grand comte » de l'île, qu'il gouverne pendant trente ans et à laquelle il limite ses ambitions. Ce n'est pas le cas de Robert Guiscard, qui poursuit ses conquêtes sur le continent. En 1078, les Normands ont conquis la totalité du sud de l'Italie. [...]
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