L'extrait que nous étudions ouvre le récit de Robert le Moine, abbé de Saint-Rémi de Reims qui assista au concile de Clermont en 1095, accompagna la première croisade en Palestine, et en écrivit la relation dans son abbaye vers 1107, après son retour, sous le titre de Roberti Monachi historia Hierosolymitana. Ce récit nous est parvenu par le recueil des historiens des croisades intitulé Gesta Dei per Francos établi en 1611 par le savant critique (et calviniste) Jacques Bongars.
Cet appel, à ce qui ne s'appelle pas encore la « croisade », Urbain II le lance alors qu'il occupe le trône pontifical depuis 7 ans. Cet ancien moine de Cluny (1073-1077) est un digne représentant du parti réformateur de l'Eglise dont le champion le plus illustre avait été, quelques années auparavant, le pape Grégoire VII.
Le Concile de Clermont fut précédé par un périple du Pape à travers la France où il visita de nombreuses abbayes clunisiennes, avant de séjourner à Cluny même. Au vu de son origine même, des préoccupations qu'il partageait avec les milieux clunisiens, tout semble indiquer, malgré l'absence de sources écrites (des canons du Concile de Clermont ne subsistent que quelques fragments), que l'idée de la lutte pour la Paix de Dieu et pour l'unité de la chrétienté s'est mêlée, dans l'esprit d'Urbain II, à celle de la guerre contre les musulmans, en Espagne (où les clunisiens jouaient un rôle majeur) et en Orient. Si la lutte contre les « infidèles » n'occupe pas une place prédominante dans la politique pontificale, elle s'y inscrit cependant comme un élément indispensable.
Il s'agit de voir comment cette guerre présentée comme une réponse à la menace que font peser les musulmans sur les chrétiens d'Orient marque l'aboutissement d'une profonde évolution de la pensée ecclésiastique s'inscrivant dans l'entreprise générale d'affermissement de la théocratie pontificale.
[...] Flori, op. cit. p In Demurger, A., Croisades et croisés au Moyen Âge, Champs Flammarion, Paris 2006, p Ibid. G. Léonard, Les croisades et le royaume franc de Jérusalem, in Histoire universelle (Pléiade), t. II, Paris p. 889.) Flori J., Croisade et chevalerie, XIe-XIIe siècle, De Boeck, Bruxelles p.6. Idem. [...]
[...] Le Concile de Clermont fut précédé par un périple du Pape à travers la France où il visita de nombreuses abbayes clunisiennes, avant de séjourner à Cluny même. Au vu de son origine même, des préoccupations qu'il partageait avec les milieux clunisiens, tout semble indiquer, malgré l'absence de sources écrites (des canons du Concile de Clermont ne subsistent que quelques fragments), que l'idée de la lutte pour la Paix de Dieu et pour l'unité de la chrétienté s'est mêlée, dans l'esprit d'Urbain II, à celle de la guerre contre les musulmans, en Espagne (où les clunisiens jouaient un rôle majeur) et en Orient. [...]
[...] G. Duby Au XIIe siècle, les jeunes dans la société aristocratique Annales ESC p. 835-846. J. Flori, La Première Croisade. L'occident chrétien contre l'Islam, Bruxelles, Complexe p J. Richard les Etats féodaux et les conséquences de la croisade in Etat et colonisation au Moyen Age et à la Renaissance, Lyon p. 181- 192. J. [...]
[...] 41) de Jérusalem induit des rétributions (tant spirituelles que matérielles) pour ses participants. En effet, dans l'appel d'Urbain II à l'amour des chrétiens pour Dieu et pour leurs frères peut-on entrevoir comment ceux-ci concevaient l'amour fraternel et le devoir d'assistance. Selon Robert le Moine, Urbain II aurait rappelé ces paroles de l'Evangile : Qui aime son père et sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi. Quiconque abandonnera pour mon nom sa maison, ou ses frères, ou sa mère, sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, en recevra le centuple, et aura pour héritage la vie éternelle. [...]
[...] Celui-ci rassemble tant bien que mal les différentes principautés (on les désigne le plus souvent du nom d'émirats) qui s'étaient développées sous l'autorité toute relative d'un khalife lointain. Mais cette unité ne résiste guère et très vite on retrouve, à Mossoul, Alep, Shaïzar, Damas, etc., des émirats turcs ou arabes. Dans les années qui suivent, les Seldjoukides poursuivent leur progression en Asie Mineure byzantine et, le 19 août 1071, ils défont l'empereur grec Romain IV Diogène à la bataille de Mantzikert. [...]
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