Nous sommes ici en présence des articles de l'accord de Meersen signé en 851. Les intérêts de ce document sont multiples. D'une part, il permet de voir l'état géopolitique de l'Europe carolingienne qu'avait créé Charlemagne 50 ans plus tôt. D'autre part, le document est une source sûre puisqu'il s'agit d'un traité officiel.
En 851, l'ancien empire de Charlemagne est divisé en trois royaumes : la Francie occidentale dirigée par Charles le Chauve, la Lotharingie dirigée par Lothaire et enfin, la Francie orientale gouvernée par Louis le Germanique. Ce sont les fils de Louis le Pieux et les petits fils de Charlemagne. Cette division en trois royaumes remonte à 843 lors de la signature du traité de Verdun. La décision de cette répartition a été prise par Lothaire, l'aîné des trois, suite à la tentative de destitution de son titre par ses deux frères.
L'accord de Meersen est l'une des trois conférences de l'après-Verdun puisqu'il y avait déjà eu des réunions fraternelles à Yütz (844) et Meersen (847). Il y fut question dans ces trois conférences des devoirs d'entente et d'entraide entre les trois frères. Cette dernière conférence de Meersen fut encouragée par le pape Serge II qui voulait conserver la confraternité.
En quoi cet accord de Meersen tente-t-il de préserver le délicat équilibre trouvé lors de la signature du traité de Verdun en 843 ?
[...] Cette politique a surtout eu lieu entre le partage de Verdun en 843 et cet accord de Meersen en 851. On voit cependant que l'accord place dans la continuité cette politique de confraternité. Ainsi, dans l'article il est question d'essayer d'instaurer entre les frères une certaine confiance perdue. Il est dit : Qu'entre nous, avec l'aide de Dieu, demeure toujours la générosité d'un véritable amour d'un cœur pur Il est donc de suite question d'amour fraternel, le nous représentant donc les frères mais aussi à plus grande échelle, les royaumes que ceux-ci gouvernent. [...]
[...] L'idée principale, qui est donc la confraternité, est affirmée dès le début : Que chacun vienne en aide à son égal et lui prête son conseil, partout où la nécessité s'imposera et où il le pourra, de lui-même, ou par son fils, ou par ses fidèles, sa prospérité, son honneur de roi L'article 3 instaure donc un pacte d'entraide entre les frères : lui prête son conseil vienne en aide A la fin de cet article il est dit chacun de nous la conservera (la confiance) vis-à-vis des enfants survivants de son frère, s'il vient à mourir Ce pacte d'entraide et de confiance s'inscrit donc dans le temps. On sait par la suite que cette partie de l'accord de Meersen ne sera pas prise en compte en 855 lors de la mort de Lothaire, Charles le Chauve et Louis le Germanique se disputant alors la Lotharingie malgré les trois fils de Lothaire. [...]
[...] Il s'agit avant tout pour Lothaire, Louis et Charles de réaffirmer la politique de confraternité qu'ils avaient adoptée à Verdun en 843 et confirmée aux conférences de Yütz en 844 et de Meersen en 847. Il s'agit donc d'oublier les brouilles du passé (bataille de Fontenoy-en-Puysaie notamment en 841). Cette politique de confraternité passe par une entraide et une certaine paix fraternelle. Il s'agit aussi dans cet accord de renforcer une certaine unité judiciaire carolingienne avec des règles qui s'établiraient à tout l'ancien empire de Charlemagne. Les trois rois réaffirment leur autorité face aux différents seigneurs et face aux brigands et autres criminels. [...]
[...] L'accord de Meersen (851) Introduction La trêve entre les trois frères L'oubli des évènements passés La réaffirmation de la politique de confraternité II/ L'unité judiciaire de l'Europe carolingienne La réaffirmation de l'autorité des princes Le refus de création d'un pouvoir local par les seigneurs ou par les fidèles Conclusion Introduction Nous sommes ici en présence des articles de l'accord de Meersen signé en 851. Les intérêts de ce document sont multiples. D'une part, il permet de voir l'état géopolitique de l'Europe carolingienne qu'avait créé Charlemagne 50 ans plus tôt. D'autre part, le document est une source sûre puisqu'il s'agit d'un traité officiel. Ce document a été rédigé par un chancelier, fonction qui remplace celle des référendaires alors en cours sous les Mérovingiens. Le chancelier était le chef du service qui authentifiait les actes royaux. [...]
[...] Ces crimes capitaux concernaient notamment la désertion, la trahison ou encore la fabrication de fausses monnaies. Ces crimes capitaux pouvaient ainsi mettre l'individu au ban de la société. Il ne faut pas que ces exemples soient suivis par la population, pour qu'il n'affecte pas par sa maladie les fidèles de Dieu et les nôtres Enfin, l'article 8 insiste quant à lui sur le contrôle des fidèles et des seigneurs. Ainsi, Si l'un de nos sujets, de n'importe quel ordre et à n'importe quel rang, quitte cette entente ou s'en retire, ou qu'il contredise cette commune décision, les seigneurs, avec leurs vrais fidèles, le poursuivront selon la volonté divine, la loi et la juste raison Quiconque s'oppose donc à l'accord s'expose donc aux foudres royales. [...]
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