Le Sac de Rome, un « enfer de dix mois », P. Milza, guerres d'Italie, conflits religieux, chrétienté, Charles Quint
Le 6 mai 1527 les troupes de Charles Quint, composées pour moitié de mercenaires lansquenets allemands, et commandé par Charles de Bourbon, « félon » à la couronne de France, envahissent la Ville Eternelle pour un sac qui dura 10 mois.
« Les soldats de Charles Quint infligèrent à Rome un sac dont les horreurs n'ont que peu de parallèles dans l'histoire », écrit l'historien de la littérature Bonner Mitchell. Les ravages causés par les quelques 40 000 soldats et mercenaires furent en effet immense. Outre les milliers de morts, de viols, d'actes de tortures commis, ils profanèrent les reliques, pourchassèrent les religieux , pillèrent Rome de ses trésors.
La capitale de la chrétienté, en plus de cela, souffrit de la peste, dès le mois de mai, à laquelle il faut ajouter une sécheresse qui aggrava le manque de vivres : selon Kenneth Gouwens, les troupes vivaient alors « sur la carcasse de la ville ».
[...] Enfin, cette interpénétration naissante entre le conflit religieux lié à la Réforme, et des considérations géostratégiques, qui les amènent parfois à se contredire, mais dont l'un entraîne souvent l'autre, sera typique de cette Guerre. Celle qui, en instituant l'ordre Westphalien, bouleversera les conceptions de l'Etat, de la nation, de la religion en Europe, et signera la fin du rêve de l'unité du monde Chrétien que Charles Quint fut le dernier à porter. Bibliographie Histoire de l'Italie, Pierre Milza, 2005,Fayard, Paris, pp.407-427. [...]
[...] Il du ainsi capituler à Caserte en août 1528, du fait de la maladie qui ravageait ses troupes et de la défection de l'indispensable flotte de l'amiral gênois Andrea Doria. Ces défaites françaises, en plus des troubles religieux en Allemagne (voir ci-dessus), ont donc mené à la Paix des Dames de 1529 et à sept années de paix relative. En parallèle, Les Florentins profitent du sac de Rome pour renverser les Médicis, qui reviendront sous la pression du Pape Clément et de l'Empereur désormais unis, et instaurer la République. [...]
[...] Son but : fédérer les craintes des puissances européennes de voir Charles Quint réaliser son rêve d'Empire universel, afin de servir ses intérêts en Italie. Le Pape, Clément VII Médicis, s'allie notamment à lui. Cela mène ainsi à l'envoi de hommes par Charles Quint en Italie, dirigés vers la Ville Eternelle qu'ils atteignent le 5 mai 1527. . de l'opposition séculaire Pape / Empereur et dans un contexte général de conflits religieux L'adhésion du Pape, issu d'une maison traditionnellement proche de la couronne française, à la Ligue de Cognac, répond à des intérêts clairs : il voit dans l'expansion de l'Empereur en Europe et en Italie une menace pour la fonction papale, en principe chef de la Chrétienté. [...]
[...] Elle tenait ainsi, selon K.Gouwens, une place importante et spéciale dans l'imaginaire de la Renaissance. Ainsi, selon lui, La Rome de Léon X est la dernière grande forteresse des belles lettres latines L'effet du sac sur la société littéraire romaine fut foudroyant. bien des écrivains et leurs mécènes souffrirent personnellement des cruautés des mercenaires D'après un historien contemporain, Pierino del Vaga, le Sac a ainsi entraîné une dispersion, voire une diaspora des artistes majeurs d'alors. André Chastel note ainsi que ce genre de grave épreuve collective nuisent à l'esprit créatif, et les formes nouvelles se conforment alors à des sujets plus dévots, dans la mesure où l'esprit de pénitence domine la communauté Le Sac de Rome ne marque toutefois pas la fin de Rome l'artistique, même si certain l'utilisent comme borne finale de la Renaissance tant son impact sur les Arts fut important. [...]
[...] La Rome qui fut envahie par les soldats impériaux le matin du 6 mai 1527 n'était pas seulement le siège de la Sainte Eglise Catholique, elle était aussi, aux yeux de ses habitants et à ceux de beaucoup d'humanistes étrangers, la capitale moderne de la République des lettres Bonner Mitchell. Cette citation illustre le double rôle de Rome en 1527, auquel le Sac portera gravement atteinte. Le retentissement dans la Chrétienté Ainsi, selon Pierre Milza, la dévastation de la Ville Eternelle eu un retentissement considérable dans toute la Chrétienté Elle constituait en effet un double crime : contre l'héritage antique, que la Renaissance se fait fort de mettre en valeur, et contre la religion du Christ, dont le rêve d'unification n'est pas encore éteint. [...]
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