Femme de Louis X le Hutin, Clémence de Hongrie fut reine de France entre 1315 et 1316. Fille de Charles 1er Martel roi de Hongrie et de Clémence de Habsbourg dont le père est l'empereur du Saint-Empire germanique, elle est représentative de l'élite nobiliaire de son temps. Son règne est court, mais elle ne meurt qu'en 1328, date à laquelle est réalisé un inventaire et une vente de ses biens. Cette source directe du Moyen Âge nous est parvenue grâce à la publication par Louis Douët D'arcq pour la société de l'Histoire de France de son ouvrage Nouveau recueil de comptes de l'argenterie de rois de France en 1851.
Cet inventaire est rédigé à l'origine en ancien français, sans doute par un notaire, en présence des exécuteurs testamentaires (personnes qui doivent faire respecter les souhaits de la reine). Il liste les biens possédés par la reine tels que ses robes, sa vaisselle, ses bijoux et en ce qui concerne cet extrait, ses livres. On y découvre 39 ouvrages ainsi que leur prix de vente (en livre parisis) et le nom de leur acheteur. Ils sont répartis de façon plus ou moins égale en deux catégories : Livres de chapelle (à usage religieux) et Romans. L'esthétisme des livres est mentionné ainsi que, dans certains cas, l'usage que l'on en faisait. Les principaux acheteurs sont le roi de France Philippe de Valois (1328 – 1350), la reine Jeanne d'Évreux (femme du précédent roi, Charles IV 1322 – 1328), l'argentier de Charles IV Jean Billouard ainsi que Pierre de Essarts, riche bourgeois et conseiller de Charles IV.
[...] Ainsi, Clémence de Hongrie possédait des livres très estimés en son temps. Mais, pour que l'art se développe, il faut lui en donner les moyens. C'est pourquoi le mécénat devient une pratique de plus en plus courante. Le mécénat Le mécénat montre l'intérêt des plus riches pour les lettres. En effet, comme pour les œuvres d'art, un système de financement avec un commanditaire existe pour les œuvres littéraires. Tout cela est en plein essor en ce début de XIVe siècle et l'on voit apparaître des œuvres de plus en plus soignées, notamment sous l'influence des familles princières et royales. [...]
[...] Il liste les biens possédés par la reine tels que ses robes, sa vaisselle, ses bijoux et en ce qui concerne cet extrait, ses livres. On y découvre 39 ouvrages ainsi que leur prix de vente (en livre parisis) et le nom de leur acheteur. Ils sont répartis de façon plus ou moins égale en deux catégories : Livres de chapelle (à usage religieux) et Romans. L'esthétisme des livres est mentionné ainsi que, dans certains cas, l'usage que l'on en faisait. [...]
[...] Mais peu à peu, avec l'envie d'impressionner, les nobles fondent des collections privées dont celle de Clémence de Hongrie est un exemple. En effet, ils désirent exposer leurs livres et c'est pour cela que se développent les bibliothèques, autrefois appelées librairie dont l'exemple le plus significatif est sans doute la libraire royale de Charles V fondée en 1367. Cette dernière contenait énormément de textes traduits en français. Ainsi, les bibliothèques permettent à leurs possesseurs d'étaler leur richesse aux yeux, par exemple, des membres de la cour qui peuvent se rendre à la bibliothèque royale et ainsi avoir accès au savoir. [...]
[...] Une façon de briller Outre son contenu, le livre brille par son aspect. Les enluminures et les métaux précieux utilisés pour les décorer témoignent de cela. Ainsi, on remarque à la ligne 2 à fermoir d'argent à fermoir d'or ligne 13. Certains sont même ornés de pierres précieuses comme le livre d'heures de la ligne 7. D'autres ont des couvertures de cuir coloré comme le roman les Fables d'Ovide qui est couvert de cuir vermeil (l. 28) ou les Enfances d'Ogier couvert de cuir vert (l. 33). [...]
[...] Avant Clémence de Hongrie, les reines de France avaient déjà prononcé une attirance pour la littérature. Par la suite, elles continuent à s'intéresser à la culture écrite. En 1328, Philippe de Valois est le nouveau roi de France. Préféré au roi d'Angleterre Édouard III, il succède sur le trône du royaume de France au capétien Charles IV, mort sans hériter mâle, et inaugure une nouvelle dynastie : les Valois (1328 1559). Dans ce XIVe siècle empli de tensions, la cour continue à éprouver de l'intérêt pour les lettres. [...]
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