L'État au Moyen Age, Paris : Presses Universitaires de France, pp. 137-198 - René Fédou - Analyse critique de l'oeuvre

Thèmes abordés

L'État au Moyen Âge, René Fédou, analyse critique, commentaire d'oeuvre, historiens, nation, économie, Romains, Barbares, guerre de Cent Ans, drapeaux, frontières, ambassades, royauté, sujets, assemblées représentatives, fiscalité, Méditerranée occidentale, réforme monétaire, État féodal, crise économique du XIVe siècle, théories, Histoire, science, Dictionnaire raisonné de l'Occident médiéval, Penser et construire l'état dans la France du Moyen Âge, Albert Rigaudière

Résumé du document

Cet ouvrage est la première publication de René Fédou en tant que professeur émérite de la Faculté de Lettres de Lyon. Il n'a pas voulu développer étape par étape la notion du mot « état » au sein du Moyen Âge, mais il a considéré que cela serait plus utile de grouper « autour de quelques thèmes majeures, les "débats et combats d'historiens" ».
Les chapitres sont tous structurés de la même manière, à l'exception du premier. Ils possèdent une brève introduction, puis ils sont séparés en plusieurs sous-chapitres. Les différents chapitres qui vont être étudiés dans ce travail se situent à la fin du présent ouvrage, où René Fédou entre dans le vif du sujet : États et Nation, Gouvernés et gouvernants, États et économie.

Extraits

[...] Ceci encouragea le roi à contrôler l'élaboration des prix ainsi que les pratiques commerçantes. En conséquence des nombreuses améliorations de l'économie, l'État féodal commença peu à peu à se transformer en État moderne. Il a fallu attendre une grave crise économique (p. 187) survenue durant le XIVe siècle pour que le changement soit effectif. Commentaire critique L'ouvrage de René Fédou est un condensé des différentes théories d'historiens sur la naissance de l'État durant la période médiévale. Sa création suppose diverses étapes qu'il aborde en prenant appui sur divers thèmes traités de manière non chronologique. [...]

[...] Cependant, il a dû faire des choix pour respecter le fil rouge de son programme. Il a pensé au lecteur, probablement étudiant, qui voudrait approfondir un sujet en mentionnant, entre parenthèses, le nom de l'historien, et c'est sans compter les notes de bas de page, la bibliographie et le lexique. Cette précision est peut-être aussi due au débat qui faisait rage en 1970 : l'histoire est-elle une science ? René Fédou n'y a pas participé officiellement, d'après mes recherches, mais sa rigourosité prouve qu'il soutient cette revendication. [...]

[...] Elles réunissaient le roi, la noblesse qui par leur naissance et leur force siègent ipso facto, le clergé qui s'était déjà organisé et la bourgeoisie enrichie. Cette dernière est celle qui a joué un grand rôle dans leur instauration, car elle a fait fortune et peut par conséquent prêter de l'argent au roi. Cependant, d'un pays à l'autre, leur influence sur les questions politiques diffère (p. 168). Certains les insèrent complètement dans les rouages de l'État alors que d'autres ne les utilisent que comme un consentement sans réel pouvoir. La question fiscale, l'un des enjeux majeurs des assemblées, divise les historiens. [...]

[...] Les autres textes du dossier sont opposés à l'ouvrage de Fédou (cf. note n°5), notamment le texte principal n°3 et le texte d'accompagnement n°4. Le premier ne comporte aucune note de bas de page mais il possède des tableaux à entrées multiples. Le deuxième a une forme unique, car il est composé de plusieurs parties distinctes. De plus, il explique des notions ou des points importants en dehors du texte principal, une sorte de parenthèse. Sa police de caractère est ludique : différentes tailles et couleurs. [...]

[...] À l'inverse, Ernesto Sestan dans Stato e nazione nell'alto Medioevo survole en quelques lignes des thèmes auxquels Fédou a consacré plus de temps. Conclusion Cet ouvrage possède des qualités mais aussi des défauts, à mon avis. Premièrement, René Fédou est un auteur reconnu qui est d'une grande importance pour ses contemporains, ainsi que pour les historiens de nos jours. Il a prouvé qu'il est possible de synthétiser de nombreuses recherches en deux cent pages. Malheureusement, et c'est l'oubli que je lui reproche, il n'a pas pensé aux novices qui pourraient avoir de la peine à le suivre. [...]