La Crucifixion du Parlement de Paris (1449) - Dans quelles mesures se justifierait la mise en place d'une crucifixion dans l'enceinte de la Grande chambre du Parlement de Paris ?

Thèmes abordés

La Crucifixion du Parlement de Paris, Parlement de Paris, retable, pouvoir royal, pouvoir judiciaire, Saint Denis, Saint Louis, Jean le Baptiste, Trinité, Jésus Christ

Résumé du document

L'auteur de ce triptyque reste anonyme, mais de fortes spéculations et analyses attribuent la paternité à divers auteurs de nationalité soit néerlandaise ou française. Cette oeuvre est donc peinte vers 1449, et son commanditaire serait Dreux Ier Budé, secrétaire des Rois de France Charles VII et Louis XI. Elle s'inscrit dans le mouvement gothique flamboyant et vient remplacer l'oeuvre de Colart de Léon présente dans cette chambre. Huile sur bois de chêne, cette crucifixion resta dans la Grande chambre du Parlement de Paris, jusqu'à la Révolution où elle passa au Muséum central (Louvre) de 1799 à 1808 jusqu'à ce que les magistrats de la Cour d'appel demandent son retour au Palais de Justice. Retour qui fera face à l'épreuve de laïcisation de 1904. Ainsi, la crucifixion du Parlement de Paris se trouve depuis au Louvre.
Cette oeuvre est un retable, qui par définition serait un élément peint ou sculpté ornant le dessus d'un autel à l'intérieur d'une église. Or ce retable ne fut jamais posé sur un autel. On retrouve dans ce triptyque la crucifixion de Jésus Christ, entouré de personnages bibliques, saints clés de la tradition chrétienne.

Extraits

[...] En effet, il instaure la présomption d'innocence, atténue le recours à la torture, interdit le recours à la vengeance privée et il est lui-même l'instigateur de ce que deviendra le Parlement et la Cour des comptes. L'essor du pouvoir judiciaire lui est alors attribué. Il fut finalement canonisé. L'intérêt d'allier ces deux personnages pourrait trouver son essence dans l'apport que ces deux personnages ont dans leur domaine. Ainsi, religieusement, Jean le Baptiste possède une légitimité, qui en s'associe désormais à Saint Louis. [...]

[...] Les personnages du triptyque porteur de sens Il est alors intéressant de se pencher désormais sur les personnages représentés dans ce triptyque en s'attardant dans un premier temps sur la conjugaison Jean le Baptiste et Saint Louis pour dans un second temps s'attarder sur l'association de Saint Denis et Charlemagne En effet, ce triptyque est une conversation sacrée dans la mesure où la scène centrale est complétée par des panneaux latéraux de Saints. L'association Jean le Baptiste et Saint Louis Dans l'aile droite de la triptyque (à la droite du Christ) on retrouve deux personnages bibliques et historiques clés : Jean le Baptiste et Saint Louis. [...]

[...] D'emblée, que l'unification de la justice royale dans la mesure où il réorganise l'administration du territoire en favorisant une centralisation et une surveillance des pouvoirs locaux dans l'administration de la justice et cela par le biais de contrôleurs itinérants les missi dominici. Dès lors, en associant ces deux personnages, il est question de valoriser le rôle des magistrats et les efforts de la royauté d'en améliorer l'administration. Ainsi, Saint-Denis est présenté comme ayant subi une injustice, sous l'œil nu d'un juge. [...]

[...] Pour conclure, cette œuvre, décorant dès lors la Grande chambre du Parlement de Paris ne trouve pas sa place dans le hasard. Mais permet de souligner la croissance du pouvoir judiciaire. Ce pouvoir judiciaire doit donc se conformer à certaines vertus et principes, mais aussi doit pouvoir être le vecteur du pouvoir royal. Toutefois, il est intéressant de se poser la question concernant ce pilier institutionnelle au fur et à mesure de l'histoire. Est-il resté un moyen, un vecteur pour l'assise du pouvoir judiciaire ? [...]

[...] Ainsi, il porte un rôle assez important et avant-gardiste dans la religion chrétienne mais aussi musulmane. D'autre part, ce personnage assez symbolique, tient entre ses mains un autre symbole : un agneau. Dans la tradition chrétienne, l'agneau peut être symbolique du peuple, et des croyants en Jésus Christ. Celui-ci les sauve. D'où un autre symbole de l'agneau : le symbole du Christ sacrifié. Face à Jean le Baptiste, Saint Louis. Dans une position de dialogue, l'opposition entre ces deux personnages semblent être flagrantes. [...]