Jacques Chiffoleau, Jacques Le Goff, histoire d'Avignon, Avignon, Religion, testament, Moyen-âge, au-delà, culte
Jacques Chiffoleau est un historien médiéviste, il soutient un doctorat en histoire en 1978 sous la direction de Jacques Le Goff. Il est ensuite membre de l'École française de Rome entre 1978 et 1981. En 1979 il publie « Les confréries, la mort et la religion en Comtat venaissin à la fin du Moyen-Âge » dans le tome 91 de " Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Âge, Temps modernes ". En 1984 il écrit "Les testaments provençaux et comtadins à la fin du Moyen-âge : richesse documentaire et problème d'exploitation" dans "Gli atti privati nel tardo medioevo, fonti per la storia sociale" dirigé par Paolo Brezzi et Egmond Lee où il revient sur l'ouvrage que nous allons étudier en prolongeant ses analyses. Jacques Chiffoleau a publié plusieurs autres travaux portant sur l'histoire d'Avignon et de la région comtadine tels que « Les Justices du pape, délinquance et criminalité dans la région d'Avignon au XIVe siècle » en 1984 portant sur l'histoire de la criminalité à Avignon sous l'autorité temporelle du Pape. En 1988 il contribue à "l'Histoire de la France religieuse" sous la direction de Jacques Le Goff et René Rémond avec un texte intitulé "La Religion flamboyante 1320-1520" ses travaux portent en général sur l'histoire de la religion à la fin du Moyen-âge. L'ouvrage que nous allons étudier s'inscrit donc parfaitement dans son domaine de recherche.
[...] De plus, si l'auteur affirme vouloir rompre avec une historiographie qui à tendance à classer la fin du Moyen-Âge comme période de transition, l'auteur présente cette période comme comme une période marquée par les prémices de l'individualisme au travers de l'individualisation de la mort. D'une manière plus personnelle, cette approche pluridisciplinaire m'a intéressé même si un approfondissement de ce sujet aurait été bienvenu. Les ressources graphiques utilisées au cours de la réflexion évoqué plus tôt pour leur simplicité apportent tout de même une plus-value intéressante en raison de leur utilité pour illustrer les propos de l'auteur. [...]
[...] La comptabilité de l'au-delà est un ouvrage scientifique concernant l'histoire de la mort à la fin du moyen-âge, il comporte 470 pages réparties en six chapitres auxquelles il faut ajouter 38 pages annexes et 74 pages consacrées aux sources et à la bibliographie. L'auteur voulait dans un premier temps étudier les mutations de la fonction de l'Eglise dans la société du XIIIe au XVe siècle, le thème de la mort lui a semblé être une bonne approche afin de « mesurer l'impact de l'encadrement clérical sur les structure mental, les pratique et croyances mais aussi pour circoncire le rôle de l'appareil ecclesial dans les transformations sociales" (p. [...]
[...] Cet ouvrage est donc destiné à un public universitaire et a pour objectif d'apporter une contradiction à l'historiographie de la fin du XXe siècle concernant l'histoire de la mort à la fin du Moyen-âge. La réédition de 2011 bénéficiant d'un format plus moderne que l'édition de L'Ecole française de Rome a cependant contribué à élargir son public. Avec cet ouvrage Jacques Chiffoleau souhaite rompre avec une certaine historiographie représentée par l'expression "Automne du Moyen-âge" issu de l'ouvrage de Johan Huizinga intitulé "L'automne du Moyen-âge, Une étude des formes de vie, de pensée et d'art en France et aux Pays-Bas aux xiv[e] et xv[e] siècles" publié en 1919. [...]
[...] L'évolution de la pratique testamentaire La comptabilité de l'au-delà est divisée en deux parties intitulées "Les images de la mort" et "Mathématiques du salut". Au cours de la préface, Jacques Le Goff fait un rappel de l'état de la recherche sur la mort et insiste sur la volonté de l'auteur de rompre avec une périodisation de l'histoire qui à tendance à trop vite classer des période comme "période de transition" sans en saisir la véritable nature. Dans son premier chapitre, Jacques Chiffoleau s'attache à définir une évolution de la pratique testamentaire dans le comtat venaissin. [...]
[...] "Ce n'est pas un exorcisme, une injonction rituelle qui le chasse de chez sa veuve, mais les suffrages des vivants ou même les bénéfices acquis par eux et transféré, par une sorte de lettre de change spirituelle sur l'âme en peine. La comptabilité de l'au-delà est désormais possible." (p.421) Le purgatoire "normalise" le folklore de la mort et donne une place bien définie à ce qu'on définissait auparavant comme des revenants. D'après l'auteur la transformation de l'au-delà se traduit par un monde céleste mieux connu et mesuré. Il conclut en supposant que cette évaluation de l'au-delà a contribué à le désacraliser et est un facteur de la réforme du XVIe siècle. [...]
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