Au début du XIe siècle eut lieu un événement capital dans l'histoire du royaume de Francie orientale, la création de l'évêché de Bamberg sous l'égide du roi Henri II : il fut à l'origine d'une grande ville allemande, qui devint rapidement le pivot de la puissance royale au centre-est du royaume. La collaboration des pouvoirs royal et ecclésiastique s'y manifeste au plus haut point, dans une imbrication tout à fait caractéristique du royaume oriental à partir des règnes des Otton.
Diverses sources nous renseignent sur cette affaire, dont au premier chef les actes d'un concile tenu à Francfort le 1er novembre 1007, auquel participèrent de très nombreux prélats issus de tout le royaume et au-delà. Le document diplomatique qui a été conservé, nommé protocole, est en fait une sorte de procès verbal des décisions prises, qui raconte sous une forme très narrative plusieurs assemblées et démarches qui se sont déroulées dans l'année 1007, pour aboutir à la création effective entérinée lors de cette réunion.
[...] Un premier concile préparatoire : Mayence, mai 1007
Le premier élément dans la fondation d'un diocèse : la définition d'une circonscription ecclésiastique associée (parrochia dans le texte original).
Le roi est au coeur du processus : négociation avec l'évêque de Wurzbourg, Henri. Obtient un comté (Razengau) et une fraction de comté (Volkfeld). Le roi donne en échange 150 manses : une grosse dotation foncière. L'évêque de Wurzbourg avait été un soutien d'Henri au moment de son élection : pas d'opposition au projet royal.
Un concile a été nécessaire pour ratifier l'amputation d'un diocèse : en présence de quatre archevêques et treize évêques. Henri de Wurzbourg, principal concerné, ratifie en premier ; puis c'est au tour des archevêques de Mayence, Trèves, Cologne et Magdebourg ; les évêques représentent les régions centrales du royaume : Franconie et Souabe très bien représentées (Worms, Spire, Strasbourg, Constance et Coire), Haute et Basse Lotharingie (Trèves, Metz, Toul et Verdun ; Cologne, Liège ; Cambrai bien que suffragant de Reims), un seul Saxon, mais c'est l'archevêque (Magdebourg). (...)
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