La question de l'usage des réseaux sociaux est aujourd'hui l'un des sujets majeurs portant sur la circulation de l'information…
[...] Ainsi, en Tunisie, c'est l'opposition frontale du pouvoir à la liberté de la presse qui a cristallisé au départ l'opposition politique. En effet, l'interdiction de filmer et de photographier notamment la police dans les lieux publics était un axe de critique fort de la part des opposants. La censure, omniprésente apparaissait dès lors comme un outil de répression de la liberté d'informer, notamment des exactions commises, comme ne Egypte par les forces de sécurité intérieures sur la population Les manifestations en Tunisie ont commencé avec l'immolation de Mohammed Bouazizi et ont pris des atours spontanés. [...]
[...] Le fait que la population en opposition à cette réélection se situe principalement sur Twitter ne doit, dans le cas présent, pas surprendre. Cependant, si la question de l'initiative de la révolte avait été principalement focalisée sur l'usage de Twitter particulièrement au regard de l'emploi de cet outil par l'opposition politique mais aussi de la composition socio-électorale des utilisateurs de Twitter et de Facebook, à l'époque plutôt citadins et occidentalisés. Dans le cas présent, Twitter s'est avéré avant tout un outil de diffusion de l'information par l'opposition politique du pays mais dont la portée nouvelle des arguments a donné un fondement idéologique qui s'est greffé sur un mécontentement social et économique. [...]
[...] Ainsi, il apparaît que certains mécanismes communs puissent être établis malgré l'emploi de rseaux sociaux différents entre l'Iran et l'Egypte. En effet, les réseaux sociaux sont apparus comme des outils de publication et de publicité pour les journalistes et blogueurs alternatifs aux médias officiels. Ainsi, une vidéo montrant l'agression sexuelle d'une jeune femme par des policiers en civil a notamment permis d'attirer l'attention de la société civile sur la question de l'abus de pouvoir manifeste dont faisaient preuve les forces de l'ordre du régime. [...]
[...] L'explosion des barrières psychologiques et la prise de conscience politique du corps social L'une des grandes conclusions qui permettent de comprendre l'impact conséquent qu'ont pu avoir les réseaux sociaux sur les révoltes du printemps arabe. En permettant la mise en relation d'individus autrefois isolés, en facilitant l'accès à l'information et la coordination d'actions, les réseaux sociaux ont permis l'explosion d'une barrière psychologique forte dans l'opposition ou pouvoir politique en place et le déversement des tabous politiques sur la place publique. [...]
[...] Cette capacité d'auto-organisation se heurte cependant rapidement et intrinsèquement aux limitations propres des réseaux sociaux et notamment à plusieurs aspects qui ont eu un impact sur les printemps arabes à des degrés divers. Premièrement, il convient de noter que l'organisation de ces mouvements sociaux sur un seul réseau social expose le mouvement à une concentration du risque sur une seule plateforme. Cette surexposition a ainsi poussé les gouvernements mis en cause à couper les accès aux réseaux sociaux afin de limiter cette capacité d'auto-organisation mais aussi de circulation de l'information. [...]
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