L'imaginaire colonial dans la littérature utopique au temps des Lumières : extrait d'un mémoire
[...] (cette partie soulignée est tirée des connaissances générales, donc les supprimer si elles vous posent problème) C'est dans ce contexte géopolitique qu'il faut situer la pensée utopique dans le Siècle des Lumières. L'utopie est en effet étroitement liée à l'exploration du monde d'Outremer et à l'histoire coloniale, et ce dès l'œuvre de Thomas More, qui donne le nom à ce genre littéraire : les traits utopiques de son récit font penser parfois à l'Angleterre et parfois à l'organisation centraliste de l'état aztèque au Mexique, par exemple le service de travail pour la communauté. [...]
[...] On peut conclure que tous ces œuvres littéraires dans lesquelles les Indigènes dialoguent avec un Européen ont toutes un fond commun : on peut à peine reconnaître un vrai autochtone. Ce sont des projections de l'esprit des auteurs, certes inspirés par des récits de voyages (Diderot, Defoe, Voltaire) ou des expériences réelles de voyage (Raynal, Charlevoix, La Hontan) qui leur a permis de formuler ses idées et critiques vis-à-vis de leur propre société. [...]
[...] L'utopie cherche une rupture radicale et le commencement de quelque chose de nouveau, elle aspire à l'absolue. On peut déduire, et le constater ensuite dans l'analyse de quelques ouvrages littéraires utopiques, que cette pensée se prononçait dans un sens critique relativement explicite vis-à-vis de la domination coloniale de peuples et territoires d'outremer. Dans les différents pays où l'on trouve des écritures romanesques liées aux utopies, un point de départ est donc l'expérience coloniale, le contact avec les habitants et les territoires d'outremer. [...]
[...] Une harmonie sans souci entre l'homme et la nature reprise artistiquement dans le roman utopique. Cette harmonie perdue entre l'homme et la nature s'exprime aussi à travers des personnages littéraires qui se consacrent avec ténacité aux labeurs de travail de la terre, thématique objet du traitement le plus poétique dans les Aventures de Télémaque, de Fénelon (1699). Ce mythe de l'âge d'or inspira nombreux d'autres moralistes. Dans ce roman de formation Fénelon situe sa société idéale en Bétique Ulysse. Dans son récit de voyage, Jean-Baptiste Labat consacre un important fragment à la description des « sauvages appelez Caraïbes », qui étaient en voie de disparition au moment auquel il les a rencontrés. [...]
[...] » D'autres comme Yves Benot, ont souligné sa collaboration dans l'Histoire des Deux Indes de l'abbé Raynal. Pour lui les interventions de Diderot portent sur l'appel à la révolte des opprimés contre les oppresseurs, tant en Europe que dans les colonies, et l'appel au « bain de sang révolutionnaire » et régénérateur. Diderot imagine les paroles d'un vieillard Tahitien qui prédit ce retour sanglant des Français, reproche aux marins de n'avoir apporté que discorde, corruption et destruction, et critique la mentalité prédatrice des étrangers et leur sens de propriété. [...]
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