Il faut apprécier l'éducation sur l'île de la Réunion, sous l'empire colonial, pendant la période qui va 1870 à 1914 comme un moyen pour la France de créer les moyens d'assurer sa notoriété et ses intérêts tant économiques que politiques.
[...] Un projet totalement incompatible avec celui de la société coloniale. En refusant de se soumettre, les Frères subissent à partir de 1870 une offensive d'une extrême violence. En 1899, ils ne conservent plus dans la colonie que 7 écoles, concentrées dans 4 communes, accueillant 996 élèves» (Si Moussa, 2005). De fait, par l'évocation de ces tensions entre assimilationnistes et ceux qui exclus des pans entiers de la population en ce qui concerne l'éducation, nous pouvons apprécier ce « sujet de discussion houleux » dont parlait Linda Lehmil ci dessus concernant l'éducation des « indigènes ». [...]
[...] Cette vision est confirmée par Raoul Lucas. Selon ce spécialiste de l'Histoire réunionnaise, « dès les origines, l'économie de Bourbon est totalement excentrée, presqu'entièrement composée d'un seul secteur organisé pour fournir à la fois des matières premières et des débouchés à l'économie métropolitaine. Une économie dont l'esclavage est le moteur, avec des victimes embarquées de force à Madagascar, sur la côte orientale d'Afrique, aux Indes, et de façon plus résiduelle en Afrique de l'Ouest, voire en Malaisie » (Lucas, 2011). [...]
[...] Sujet : L'éducation à la Réunion sous l'empire colonial de 1870 à 1914 Avant Propos Pour Raoul Lucas, « La Réunion a une histoire intimement liée au fait colonial. Sur une terre vierge, la France a créé de toutes pièces des structures économiques et sociales dépendantes et périphériques destinées à satisfaire les besoins de son économie » (Lucas, 2011). Ainsi, par ce propos sans détour de la part de ce spécialiste, il sera nécessaire d'engager notre réflexion dans les pages qui vont suivre selon cet angle de vue. [...]
[...] Quant aux blancs pauvres, eux non plus ne sont pas concernés, alors qu'ils constituent l'immense majorité de la population blanche » (Lucas, 2011) Dès lors, avant toute chose, il faut retenir dans l'examen du système éducatif réunionnais mis en place par la France que ce dernier n'a pas la vocation et l'ambition de pas remettre en cause le système colonial dans la mesure où la reproduction sociale est de rigueur et où il ne faut pas casser ce système qui est réellement inégalitaire. En effet, pour Raoul Lucas, « sur toute la période coloniale, l'École connaît à La Réunion un essor réel mais lent. [...]
[...] Ainsi, pour comprendre la situation sur l'île de la Réunion entre 1870 et 1914, il est nécessaire de prendre en compte la singularité de cet espace, avec ces acteurs (colons, anciens esclaves, élite locale créole . ) comme ayant des intérêts diverses voir des cultures différentes. En ce sens, l'engagisme qui amena sur l'île des populations venues d'Inde, et de Chine par exemple participa a renouvelé les populations. Finalement, le lien avec la France ne s'est jamais réellement rompu dans la mesure où la départementalisation de l'île en 1946 a formalisé un nouveau statut à ce territoire qui de facto a fait rentrer véritablement ce territoire dans le giron national français. [...]
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