Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875 - publié le 27/08/2020

Résumé du document

Composition qui concerne le chapitre " Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875" rubrique " l'unité perdue du mouvement ouvrier allemand" : montrez en quoi la Première Guerre mondiale est à l'origine d'une division du mouvement ouvrier allemand

Extraits

[...] Dès lors, si la première Guerre Mondiale a bien déclenché un éclatement du socialisme allemand, il faut prendre en compte le mécanisme de construction du mouvement, érigé sur des bases, en réalité, inconciliables. En effet, le socialisme allemand et surtout sa branche réformiste apparaissent bien fragiles lorsque l'on sait qu'ils se sont forgés, au départ, sur le terreau communiste, hérité de la société allemande de la fin du XIXe s. Dès lors, les deux tendances du parti ne pouvaient trouver d'entente que dans le soutien indéfectible à la cause ouvrière. [...]

[...] L'UNITE PERDUE DU MOUVEMENT OUVRIER ALLEMAND DEPUIS 1875 Sous l'impulsion de la Révolution Industrielle apparue partout en Europe, en Allemagne le mouvement ouvrier donna naissance au SPD en 1875, qui dans une Allemagne unifiée, devint rapidement le premier parti du pays. Fort, le socialisme allemand faisait alors dire à Marx que «si l'Allemagne pouvait être amenée à une guerre contre la Russie, ce serait la fin des Habsbourg et des Hohenzollern et la révolution sociale serait victorieuse sur toute la ligne ». [...]

[...] Or, l'intervention de la guerre mit en perspective l'adjonction d'une nouvelle priorité : celle de la nation. Cet événement de fait, qu'affaibli un parti aux bases peu solides car il est intéressant de voir combien les divisions endémiques du parti ont eu besoin d'un élément déclencheur afin de faire éclater ses dysfonctionnements réels. Si beaucoup voient dans ses origines, les causes mêmes de ses échecs successifs, force est de constater que le SPD allemand a toujours et malgré tout, joué un rôle, à défaut d'être structurant, de premier plan dans la vie politique allemande. [...]

[...] Pacifistes et patriotes s'opposent alors dans un dilemme insolvable. Si, à l'instar des autres partis socialistes européens, le SPD se range finalement du coté de la défense nationale, le mal est fait : les divisions d'idées éroderont profondément la doctrine socialiste. En effet, dès lors, les pacifistes dénoncés forment la dissidence en créant en 1915 une ligue spartakiste fragile. Deux ans plus tard, influencés par le succès du bolchevisme russe, les socialistes embrassent, de plus en plus nombreux, la voie pacifiste conduisant ainsi le pays vers une insurrection aussi violente que non contrôlée. [...]

[...] Dès lors, l'influence marxiste dessine aux traits forts les lignes du parti. Renforcé par les accords et l'unification décidée lors du congrès de Gotha en 1875, le SPD gagne à la fois en unité et en puissance politique. Aux portes de la guerre, et avec la naissance des premiers syndicats ouvriers, la ligne révolutionnaire s'affiche et prédomine au sein du parti, regroupant alors plus du tiers du Reichstag. C'est l'apogée du mouvement ouvrier allemand. Le système fait également office de modèle social à l'échelle internationale. [...]