Force nationaliste, Etat-nation, Europe, Congrès de Vienne, ordre réactionnaire
Le sentiment national connaît un véritable essor au cours du XIXème siècle. La Révolution Française semble avoir été l'une des dynamiques ayant déterminée l'émergence d'un modèle concurrent à l'Ancien Régime. En effet, au cours de la Révolution fut proclamé le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Puis, la réorganisation administrative et nationale de l'Europe par Napoléon a attisé les aspirations nationales et popularisé le modèle d'Etat-nation, dans lequel les limites géographiques de la nation correspondent à celles de l'Etat.
Ce nouveau modèle, caractérisé par la France puis dès 1870 par l'Italie et l'Allemagne, propose donc de faire coïncider Nation et Etat. Mais cela pose problème puisque si l'Etat constitue une entité politique significative en Europe à cette époque, il n'en va pas de même concernant le concept de nation qui demeure plus abstrait et sujet à des controverses.
[...] Les résistances au modèle de l'Etat-nation en Europe Le sentiment national connaît un véritable essor au cours du XIXème siècle. La Révolution Française semble avoir été l'une des dynamiques ayant déterminée l'émergence d'un modèle concurrent à l'Ancien Régime. En effet, au cours de la Révolution fut proclamé le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Puis, la réorganisation administrative et nationale de l'Europe par Napoléon a attisé les aspirations nationales et popularisé le modèle d'Etat-nation, dans lequel les limites géographiques de la nation correspondent à celles de l'Etat. [...]
[...] Les vainqueurs tiennent à maintenir les acquis territoriaux décidés à Vienne sans tenir compte des aspirations nationales. Ainsi, les aspirations nationales florissantes sous l'Empire sont mises de côté comme le montre par exemple le cas des Allemands du Schleswig qui sont rattachés au Danemark, des Belges inclus dans le royaume des Pays-Bas, des Norvégiens rattachés à la Suède, des Polonais éclatés entre la Russie et la Prusse, ou encore des chrétiens des Balkans qui demeurent toujours sous domination ottomane ou des Italiens et des Allemands, fragmentés en une multitude d'Etats . [...]
[...] Les aspirations nationales leurs apparaissent comme des subversions susceptibles de déboucher sur un régime parlementaire voire républicain, qu'avait, après la Révolution, adopté la France, premier Etat-nation d'Europe. A partir de là, la répression des aspirations nationales apparaît donc comme inéluctable et s'intègre aux principes réactionnaires qui découlent du fondement de l'ordre de Vienne. C'est donc dans cette perspective d'opposition au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes qu'est inaugurée la Sainte Alliance comme tentative de concert contre-révolutionnaire baptisé système Metternich La solidarité entre les puissances réactionnaires, toute tournée contre l'héritage de la Révolution, apparaît comme un rempart intangible aux aspirations nationales et donc s'érige comme une résistance face au modèle subversif de l'Etat-nation. [...]
[...] Et quel impact ses résistances ont eu sur l'implantation de ce modèle en Europe ? Ici, la notion de résistance nous invite à nous interroger à la fois sur les raisons qui poussent à refuser la coïncidence entre la nation et l'Etat mais également à des résistances plus conceptuelles avec les contre-modèles. Il faut également prendre en compte les différents acteurs qui organisent ces résistances. Ainsi, nous montrerons dans un premier temps comment les réactions issues du Congrès de Vienne ignorent les aspirations nationales et s'érigent ainsi comme une résistance face au modèle de l'Etat-nation, puis dans un second temps nous verrons que la fin du XIXème siècle est marquée par le renforcement des résistances face à l'Etat-nation avec la persistance des Etats multinationaux ainsi que l'apparition de nouveaux concepts idéologiques. [...]
[...] C'est donc dans ces circonstances que les réactions issues du Congrès de Vienne ignorent les aspirations nationales et s'érigent alors comme une résistance face au modèle de l'Etat- nation. Toutefois, il faut tout de même souligner que malgré ces résistances, le modèle de l'Etat-nation réussit tout de même à se développer, notamment en raison du déclin de l'ordre de Vienne est le fruit de divergences d'intérêts dont profitent les nationalistes pour mettre en avant leurs desseins. Cela permet ainsi par la suite à l'Allemagne et l'Italie d'aboutir à leur unité. [...]
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