La politique étrangère chinoise a connu de forts changements sous la direction de Mao Zedong, changements parallèles à la croissance de sa puissance économique et militaire. Il déclarait dès 1949, dans son Essai sur la Dictature Démocratique populaire : « La neutralité est une farce. La troisième route n'existe pas. En conséquence, nous devons nous appuyer sur un côté… Non seulement en Chine, mais dans le monde entier sans exception, on s'appuie soit sur le côté de l'impérialisme, soit sur le côté du socialisme. » Cette vision des choses ne le quittera pas et sera la base de sa doctrine en matière de politique étrangère.
[...] Moscou retire officiellement les aides accordées à la Chine en 1960. La crise de Cuba et le retrait des missiles soviétiques en 1962 marquera également un tournant fort dans ces relations : la RPC accuse publiquement l'URSS de trahison et de complaisance envers le capitalisme. De plus, Pékin déclare en 1963 que l'URSS est une puissance impérialiste au même titre que les USA. Mao peut se permettre de s'affirmer puisque le programme nucléaire chinois est en bonne marche et sera effectif dès 1964, année du lancement de la première bombe atomique chinoise. [...]
[...] La troisième route n'existe pas. En conséquence, nous devons nous appuyer sur un côté . Non seulement en Chine, mais dans le monde entier sans exception, on s'appuie soit sur le côté de l'impérialisme, soit sur le côté du socialisme. » Cette vision des choses ne le quittera pas et sera la base de sa doctrine en matière de politique étrangère. La République Populaire de Chine a été, dans ses débuts, une alliée fidèle de l'URSS, dont le soutien politique et économique était indispensable au régime socialiste chinois. [...]
[...] C'est un traumatisme profond dans l'âme chinoise, qui regrette le passé glorieux de l'Empire du Milieu. Ce traumatisme marque la politique étrangère de Mao, qui va tout faire pour redonner à la Chine son passé glorieux par la voie du communisme, pour devenir une grande puissance et prendre la tête du mouvement marxiste orthodoxe. Cela passe par une relation conflictuelle avec l'URSS et les Etats-Unis, une affirmation de la présence chinoise en Asie, ainsi que par une politique de développement envers les Etats du Tiers-Monde. [...]
[...] Cette reconnaissance lui permettra de s'installer petit à petit à l'étranger comme puissance diplomatique influente, bien que Mao Zedong n'atteigne pas tous les objectifs qu'il s'était fixé. Si en Asie l'influence chinoise est prégnante, notamment dans la péninsule indochinoise et en Corée du Nord, Pékin n'aura finalement pas réussi à établir une influence très forte à la mort du Grand Timonier dans le reste du monde : seulement dans quelques pays africains, la Tanzanie, la Guinée et la Somalie. Ainsi, la politique étrangère de Mao est profondément marquée par une double ambition qui se reflète dans ses décisions sur la scène internationale : redonner à son pays sa gloire passée et établir le marxisme partout dans le monde. [...]
[...] Un deuxième objectif idéologique pour les Chinois est de se voir reconnus comme tête de file sur le plan doctrinal, notamment en ce qui concerne leur vocation particulière pour la révolution dans les pays sous-développés, en particulier pour les anciennes colonies, perçues comme des victimes du système capitaliste impérialiste. Enfin leur troisième objectif idéologique est d'obtenir une part d'influence plus grande dans la direction du mouvement révolutionnaire mondial, et donc de prendre cette place à l'URSS. Ces objectifs se retrouvent donc dans la plupart des décisions en matière de politique extérieure chinoise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture