Raymond Aron, dans un livre qui a fait date dès sa parution en 1968, se demande « pourquoi le Général de Gaulle a-t-il solennellement réhabilité l'antisémitisme?? » (Aron, 1968). Par cette phrase volontairement polémique, les propos de l'intellectuel français permettent d'illustrer toute la complexité de la politique du Général de Gaulle envers Israël depuis la naissance de la Vème République (c'est à dire le 4 octobre 1958) jusqu'à la démission de ce dernier le 28 avril 1969.
[...] Son opposition formelle au recours à la force l'amène à se ranger, aux côtés de l'U.R.S.S., dans le camp des Etats qui condamnent Israël. Dès le 5 juin 1967, la France suspend ses livraisons d'armes aux belligérants. Les « milieux bien informés » expliquent qu'elle entend par là affirmer sa politique de neutralité, avec l'espoir que d'autres pays interrompront à leur tour leurs livraisons d'armes » (Feuer, 1969). Cependant, un autre événement médiatique, celui là, va cristalliser la rupture des relations franco-israéliennes : la fameuse conférence de presse du Général de Gaulle le 27 novembre 1967. [...]
[...] Crise qui va précipiter l'avènement de la V[ème] république. La crise algérienne focalise les crispations autant en France qu'au Moyen-Orient où Gamal Abdal Nasser, le président égyptien, au nom du panarabisme, accueille volontiers les membres du Front de Libération Algérien (FLN) et appel à lutter pour l'indépendance de l'Algérie. Il faut dire également que deux ans plus tôt la décision par le raïs égyptien de nationaliser le canal de Suez avait déjà suscité l'opprobre des anciens pays colonisateurs, la France et l'Angleterre en tête, qui avec Israël avaient tenté en vain, malgré une victoire militaire, de bloquer cette décision symbolique lors de l'opération Mousquetaire le 5 novembre 1956. [...]
[...] « De Gaulle et Israël. Le sens d'une rupture », In Barnavi, E. & Friedländer (dir.), La Politique étrangère du général de Gaulle, Genève : Graduate Institute Publications, Coll. International, (en ligne) http://books.openedition.org/iheid/1974 Corm, G. (2007). Le Proche Orient éclaté. Paris : Gallimard, Coll. Folio Feuer G. [...]
[...] De fait, pour comprendre la situation, il est nécessaire de revenir plus en détail sur la politique israélienne. II. Israël, entre développement et conflits En effet, il faut bien comprendre que la naissance d'Israël le 14 mai 1948 a provoqué une « onde de choc » tant diplomatique que dans tous les champs sociaux des sociétés du Proche et du Moyen-Orient. En ce sens, Israël n'étant « qu'un Etat de km2 avec peu ou pas du tout de réserves énergétiques, disposant de faibles atouts sur le plan international » (Cohen, 1985), il se devait de se constituer en véritable État pour assurer sa subsistance dans un environnement qui lui a été hostile dès sa création. [...]
[...] (1973). « Les Juifs d'Afrique du Nord. Emigration et intégration. A propos de deux ouvrages de Doris Bensimon-Donath ». In: Revue française de sociologie 14-2. pp. 271-276; http://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1973_num_14_2_2203 Cohen, S. (1985). [...]
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