Rues de Gafsa, Tunisie, révolution, Invention d'une lettre, combat
Comme tu le sais je m'étais installée à Tunis pour trouver de nouvelles sources d'inspiration car comme tout écrivain j'ai l'angoisse de la page blanche. Je pensais être tranquille mais ça n'a pas été réellement le cas. Comme tu as sans doute dû en entendre parler, une Révolution sévit ici.
J'ai voulu rentrer en France, mais le soir précédent mon départ, j'ai repensé au courage de l'homme qui s'était immolé quelques jours plus tôt. Je ne pouvais pas faillir à mon devoir d'écrivain, il fallait que je raconte cette Révolution.
[...] Je pensais être tranquille mais ça n'a pas été réellement le cas. Comme tu as sans doute dû en entendre parler, une Révolution sévit ici. J'ai voulu rentrer en France, mais le soir précédent mon départ, j'ai repensé au courage de l'homme qui s'était immolé quelques jours plus tôt. Je ne pouvais pas faillir à mon devoir d'écrivain, il fallait que je raconte cette Révolution. Emue et horrifiée je me mis à écrire, les mots venaient d'eux-mêmes, cette soudaine inspiration me conforta dans mon choix. [...]
[...] Elle me répondit qu'elle avait été arrêtée alors qu'elle hurlait à la mort dans les rues en cherchant son fils. Les policiers ont pris ses cris pour des incitations à la rébellion. La prenant pour une meneuse, poussant les autres à la révolte, ils l'ont incarcérée pensant calmer la foule. Après trois heures de fouille, d'interrogatoire épuisant, on m'a enfin permis d'appeler un ami. J'ai choisi Nabil. Je lui ai demandé d'appeler le consulat de France de Tunis. Ce qu'il fit et après maints efforts, les policiers me permirent de repartir. [...]
[...] Ayant moi-même vécu cette manifestation je peux te dire que c'était réellement impressionnant, des milliers de personnes hurlaient, se bousculaient. Malheureusement ce qui devait être une manifestation non- violente s'est muée en affrontement entre les manifestants et les policiers anti-émeute. C'était effrayant mais aussi incroyablement fascinant, d'un côté j'étais prise dans cette foule puissante prête à se battre pour obtenir ce qu'elle voulait et de l'autre j'étais comme un enfant apeuré ne sachant pas où il se trouvait. Les cris des révoltés se font de plus en plus stridents et récurrents. [...]
[...] Je suis désolée de ne pas t'avoir écris plus tôt mais j'étais très prise par l'écriture de mon nouveau roman. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop. Et toi, est ce que tu vas bien ? As-tu des projets en ce moment ? J'attends ta réponse avec hâte ! Je t'embrasse. Marion. [...]
[...] Je suis encore sous le choc, ils nous ont fait attendre pendant deux heures dehors sans aucune explication. Après avoir fouillé nos chambres, ils ce sont emparés de nos effets personnels puis nous ont conduits dans un commissariat à Tunis. Quand nous sommes entrés, ils nous ont directement dirigés dans des cellules. Un policier ayant récupéré nos papiers appelait les personnes présentes dans l'hôtel les unes après les autres pour rentrer dans une salle où je suppose qu'ils devaient subir une sorte d'interrogatoire. [...]
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