Temps modernes, bourgeoisie, organisation de la société, Angers, Ancien Régime, XVIIIe siècle, XVIIe siècle, classe sociale, noblesse, Molière, Tiers-Etats, clergé, Religion, bonnes moeurs, éducation, condition humaine, mortalité infantile, Pierre Audouys
Les Temps Modernes en France sont marqués en bien des aspects par une évolution à un rythme assez soutenu de l'organisation de la société, sur des aspects très divers, économiques comme culturels ou encore scientifiques, en même temps que, par contraste, par une certaine inamovibilité quant au statut social de la "société d'ordres" de l'Ancien Régime. Cet état de fait, associé à d'autres facteurs, pourra très certainement être associé aux mouvements révolutionnaires qui toucheront la France puis l'Europe à partir de la fin du XVIIIe siècle.
Nous intéresser plus spécifiquement à la classe bourgeoise pour illustrer cette évolution apparaît comme particulièrement justifié. Par leur enrichissement, d'une génération à une autre, de nombreuses familles françaises issues de milieux souvent modestes vont progressivement constituer une nouvelle « classe », au point que ceux-ci deviennent incontestablement un groupe dominant et influent, bien que rattrapé par sa condition sociétale aussi bien que par les contraintes liées à l'époque. Comprendre ainsi le développement de la bourgeoisie au tournant des XVIIe et XVIIIe siècle, au moment où Pierre Audouys nous en offre un témoignage, revêt un intérêt historique considérable, non seulement pour illustrer leur mode de vie, mais aussi pour mieux nous représenter les dynamiques qui marquent alors l'époque.
[...] La première raison à ce phénomène est l'absence globale d'une hygiène correcte, qui sans être propre à la bourgeoisie, est tout aussi vraie la concernant. Les villes de l'époque restent loin d'utiliser des systèmes d'assainissement décents, et les latrines ne sont pas encore la norme dans les habitations, y compris bourgeoises - elles apparaîtront au XVIIIème siècle. L'hygiène corporelle des populations laisse à désirer de manière plus générale. On pourrait même dire sans exagération qu'elle se dégrade après la fin du Moyen Age; ainsi, les bains fréquents qui s'y pratiquaient vont devenir plus rares, notamment parce que nombre de personnes pensent alors que l'eau peut être source de transmission de maladies, et notamment du syphilis. [...]
[...] Du deux-pièces (cuisine où est servi le repas et chambre où les bourgeois peuvent recevoir), l'on observera parfois des habitations beaucoup plus spacieuses. Ainsi, certaines familles bourgeoises mettront un point d'honneur à meubler leurs habitations comme celles de la Noblesse: sols puis murs couverts de nattes décoratives d'une grande élégance, tapis de cuir ou de laine selon la saison, en constituent certains exemples. La période qui nous intéresse est ainsi marquée par un renouveau des décorations murales, avec l'apparition d'ornements, de moulures et de corniches, même si les nattes restent plus fréquents dans les familles bourgeoises. [...]
[...] Mais aussi, il s'agit souvent de professions porteuse d'un certain capital culturel, par les savoirs que celles-ci supposent, le médecin ou le professeur étant à juste titre considéré comme un savant, tandis que le marchand découvre lors de ces voyages des cultures et des modes de vie dont l'essentiel de la population n'a pas accès; dans de nombreux cas les bourgeois étudient, échangent leurs connaissances. Le capital acquis, en plus d'être à la fois culturel et économique, est finalement symbolique: la bourgeoisie, urbaine comme rurale, acquiert progressivement une certaine notabilité auprès de la population qui l'entoure. [...]
[...] C'est en ce sens qu'il convient de parler d'une classe qui n'est encore que "partiellement dominante" en France. S'il est vrai que la bourgeoisie exerce une domination symbolique au sein de la population, et s'il est exact également qu'elle renforce sa position auprès de la Noblesse, de par son savoir et son argent, elle n'en reste pas moins partie de l'ordre du Tiers-Etat. Une vocation montante, limitée par la société d'ordres C'est en effet une société d'ordres qui régit et régira jusqu'en 1789 la France de l'Ancien Régime. [...]
[...] Entre aisance économique et condition humaine de l'époque : une vie quotidienne d'une aisance contrastée Le logement des bourgeois : un confort relatif pour l'époque Comprendre la place de la bourgeoisie dans la France de la fin du XVIIème siècle requiert, enfin, de s'intéresser à son mode de vie; comme on peut s'en douter, celui-ci va avoir tendance, aisance économique aidante, à se rapprocher de celui de la noblesse, avec des spécificités que l'on peut deviner. Rappelons en premier lieu que la bourgeoisie bénéficie, de par son activité dans la plupart des cas, de richesses nettement supérieures à la moyenne. [...]
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