D'après le dictionnaire Larousse, l'amitié peut se définir comme des « Relations entre collectivités fondées sur le bon voisinage, la bonne entente, la collaboration : ». Ce sentiment ne va pas de soi et suppose une volonté commune et une série de pratiques visant à l'entretenir. Cette « amitié franco-allemande » n'a pas toujours été à l'œuvre entre les deux pays concernés. En effet, du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, les relations entre la France et l'Allemagne ont été marquées par une série de guerres et de conflits dont les conséquences contribuèrent à façonner l'Europe tout entière. Dans le cadre des guerres franco-prussiennes, l'humiliante défaite française à la bataille de Sedan, en 1870, asseyait pour quelques temps la domination prussienne en Europe de l'Ouest en plus de faire naître, en France, un profond sentiment de vengeance.
[...] Que ce soit avec les précurseurs, les bâtisseurs ou les héritiers, l'amitié franco-allemande a pris diverses formes. D'abord à l'échelle individuelle entre des hommes comme Rémy Roure ou Eugen Kogon avant de prendre une dimension étatique avec la formation de « couples politiques ». Au cours de cette période, le rôle des images semble avoir été majeur afin de rapprocher les deux peuples. La création de la chaîne franco-allemande Arte en 1991 paraît réaliser la synthèse entre ces divers éléments : à travers l'image, les échanges se poursuivent. [...]
[...] Son passé lui confère un crédit certain et une légitimité incontestable dans ses prises de position. Au fil de ses articles, le journaliste met en garde ses contemporains contre un traitement trop dur à l'égard de l'Allemagne, rappelant comment la République de Weimar avait été humiliée par le Traité de Versailles. De même, il engage une réflexion à propos des mémoriaux érigés au lendemain de la guerre. Dès 1948, il écrit dans le Monde « Etxjexposexla question : à quixignorexl'histoire, que suggéreraitxcette image ? [...]
[...] Les dirigeants qui se succèdent forment des « couples politiques » dont les rencontres sont mises en scène. Dès 1962, De Gaulle et Adenauer s'affichent côte à côte dans la cathédrale de Reims. La photo de la rencontre est abondamment relayée et marque les esprits : la cathédrale avait été lourdement endommagée par les Allemands au cours de la guerre. Cette image résume à elle seule les changements en cours et la volonté commune de réconciliation. Près de vingt ans plus tard, une autre image forte marque l'opinion : celle de la poignéexde main de François Mitterrandxet d'HelmutxKohl, le 22 septembre 1984, effectuée devant l'entrée de l'ossuaire de Douaumont. [...]
[...] Quoi qu'il en soit, l'amitié franco-allemande ne tarde pas à reprendre son cours normal. Des années 90 à nos jours Jacques Chirac, en 1996, s'engage à son tour sur cette voie en soutenant l'Allemagne dans sa volonté de devenir membre permanent du ConseilxdexsécuritéxdesxNationsxunies. Toutefois, normalisée, les relations ne tardent pas à changer d'allure lorsque l'Allemagne revendique sa place au sein de l'Europe. Devenu un pays « comme les autres », elle défend ses propres intérêts. Afin de maintenir le dialogue, les deux pays en 2001, s'entendent à Blaesheim : tous les deux mois, les gouvernements se rencontrent afin de mener des politiques communes ou, du moins, compatibles. [...]
[...] Ensuite, viendra le moment de s'intéresser aux bâtisseurs. Enfin, passé les années 80, nous pouvons considérer que nous entrons dans l'ère des héritiers qu'il conviendra d'analyser de près. Des précurseurs : les cas de Rémy Roure et d'Eugen Kogon D'une certaine manière, on pourrait dire que la Seconde Guerre mondiale n'a pas été simplement franco-allemande, mais bien plutôt antihitlérienne. Vu sous cet angle, des rapprochements entre des individus des deux côtés de la frontière restent possibles et envisageables. Deux personnalités, une française l'autre allemande, permettent de l'illustrer. [...]
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