Le commerce de la mer rouge – XVIème XVIII ème siècle
Un espace maritime submergé par les enjeux d'une géopolitique économique à grande échelle, dès la Renaissance
Une charnière vers un nouveau système-monde tourné vers l'Atlantique
[...] L'étau est desserré sur la mer rouge. Mais la Méditerranée n'est plus un cœur économique aussi décisif. C'est une fausse victoire pour les ottomans et leurs alliés. • La division politique, avec l'entrée en jeu du wahhabisme (18 ème siècle), va déstabiliser l'Empire ottoman de l'intérieur, et porter atteinte au développement économique de la région. A terme, le besoin d'un ordre se fera entendre et légitimera le retour de l'occident sous sa forme coloniale, dans un contexte de circulation de marchandises adaptées à la révolution industrielle. [...]
[...] • Conscients du risque, les ottomans interviennent de manière décisive, s'emparent de l'Egypte (1519) contrôlant la mer rouge du nord au sud (2000 avec des difficultés au Yemen. Ils s'assurent la maîtrise de la Mecque et de l'Ethiopie. La mer rouge est ainsi sauvée de l'asphyxie. Elle parvient, malgré le « blocus » portugais océanique, et l'échec d'une reconquête vers l'Inde (Soliman), à conserver un certain rôle de passage pour la mer rouge. Aden résistera aux portugais, qui malgré leurs incursions, jusqu'à Suez, ne prendront jamais le contrôle de la mer. [...]
[...] • Si l'équilibre des forces, le reflux portugais et l'appel de l'Atlantique soulagent ensuite ces tensions, la mer rouge sera désormais, inéluctablement, au cœur des conflits de l'économie mondialisée qui mobilisent la puissance des Etats. La situation géographique de la mer rouge, en plus de son rôle dans l'histoire religieuse, la vouent (voire la condamne) à être une zone commerciale à haute valeur stratégique, dans le cadre d'un système-monde. Principalement comme zone de transit. L'avant renaissance : un commerce florissant à diverses échelles dans une relative discrétion • Longtemps, la mer rouge fut considérée comme hostile, humainement et géologiquement. [...]
[...] Comme en témoigne « le périple », texte romain du premier siècle ap. JC. Cette réputation perdure, jusqu'au grand livre sur le savoir nautique d'Ibn Mayid (15ème siècle). Les dynasties arabes qui ont chassé les croisés tiennent à garder leur rôle irremplaçable sur le circuit entre l'orient et l'occident. Elles ont développé des cités côtières, et à cet effet assuré l'irrigation des régions riveraines. Mais le premier développement local doit d'abord au commerce entre les deux rives de la mer, Afrique et péninsule arabique esclavage, peaux, et plus au sud, au Yemen le sorgho, le millet, les dattes, le tissu) • La mer rouge est à proximité de la Mecque et de Médine. [...]
[...] On perçoit alors l'enjeu de dimension mondiale que revêt la mer rouge sur le plan économique, mais aussi politique. En effet, l'élan de l'Islam, qui a repris Constantinople et pourrait être plus ambitieux, est contrecarré par la menace au sud, et la possible infiltration des européens par la mer rouge (qui viendra au 19ème siècle avec l'Angleterre). • Le commerce au sein de la mer rouge subsiste, le golfe d'Aden étant tout de même préservé des conquêtes occidentales, la piraterie étant éliminée ou dissuadée par les ottomans, et une activité de cabotage interne à la mer rouge restant contrôlée par les ottomans. [...]
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