Dans un article paru dans la Croix en juin 2011, TRANVOUEZ, professeur d'histoire religieuse annonçait que « la fameuse carte religieuse du chanoine Boulard qui mettait en évidence des bastions de la chrétienté tend aujourd'hui à s'effacer », et poursuit « c'est en ville qu'on a l'impression d'un frémissement de reprise ; elles que l'on a longtemps présentés comme déchristianisantes ».
[...] Élément géographique et politique, l'Église s'inscrit dans le paysage vécu et peut servir ou desservir une cause ou un régime politique. Si le XIXème siècle est la période de la Révolution urbaine par excellence, les mutations démographiques n'ont pas toujours été en lien avec les changements structurels et se pose alors la question de la paroisse, entité de base du maillage religieux pour la chrétienté. Tous ces changements, ajoutés au triomphe du progrès technique, obligent les religions et le christianisme à muter pour essayer de répondre au mieux, aux défis imposés afin que la religion chrétienne ne se transforme pas qu'en christianisme patrimonial. [...]
[...] Aussi, beaucoup d'universitaires ont essayé d'analyser l'influence du monde ouvrier face au sentiment religieux dans le cadre de la ville. JACQUEMENT ou BRUNET ont travaillé respectivement sur les villes nouvelles de la « banlieue rouge » et ont noté un faible taux de pratique lié au rapport conflictuel entre catholiques et pouvoirs municipaux socialistes, blanquistes ou communistes. A l'inverse, BOULARD, in Pratiques religieuses urbaines explique qu'il n'y a pas de lien direct entre le nombre d'ouvriers et le niveau de pratique régulière. [...]
[...] Pratique religieuse urbaine et régions culturelles. (Coll. : « Sociologie religieuse »), Editions ouvrières Burdy J.P., La ville désenchantée ? Sécularisation et laïcisation des espaces urbains français, CEMOTI Corbin A., Les Cloches de la terre. Paysage sonore et culture sensible dans les campagnes au XIXe siècle, Paris, Albin Michel Cabanel P., Cadets de Dieu : vocations et migrations religieuses en Gévaudan, 18e-20e siècle, CNRS Editions Charpin F., Pratique religieuse et formation d'une grande ville. [...]
[...] Faut-il alors rappeler que la ville de Paris voit sa population multiplier par 5 durant tout le XIXème siècle et qu'une fois encore se pose le récurent problème entre l'effectif réel et l'effectif proportionnel ? Pour autant, si la pratique régulière baisse, l'attachement aux rites de passages reste fort frôlant même le taux de 80% selon BOULARD. Ce phénomène se retrouve d'ailleurs dans de nombreuses grandes villes européennes où le taux de baptisés dépasse largement les 90% comme dans la ville de Liège Pour autant, plus de 50% du prolétariat urbain vit en union libre. [...]
[...] Ainsi, cette période marque de nombreuses constructions monumentales des lieux de culte typiques des Villes haussmanniennes avec leurs styles néo-byzantins, néo-romans ou néo-gothiques. C'est ce qu'essaye de démontrer BOUDON dans son essai Paris, capitale religieuse de la France sous le second Empire. De même, sous l'Empire de Napoléon III, l'état augmente sa participation dans le fonctionnement des Fabriques et nombre de fidèles aisés multiplient les legs. Enfin, l'utilisation de nouveaux matériaux poussent à la baisse les coûts de production et poussent donc à la construction. Les clercs en s'y trompent pas. L'attraction pour Paris est réelle sous le Second Empire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture