URSS, Staline, Lénine, révolution d'octobre, soviétique, bolchévisme, dictature, Russie
En Russie, après une première révolution écrasée en 1905, deux tendances au sein de la classe ouvrière vont naître : d'une part les Mencheviks qui soutiennent qu'un appui de la bourgeoisie est nécessaire dans la révolution, et d'autre part les Bolcheviks qui pensent que seul le renversement de la bourgeoisie permettra de niveler les disparités. Les classes possédantes vont peu à peu perdre leur confiance envers le régime des Tsars, considéré par beaucoup comme incompétent, et certains membres de la bourgeoisie vont même rejoindre les rangs du prolétariat. Dans cette situation, toutes les conditions d'une véritable révolution sont réunies et si « toutes les conditions de la révolution sont réunies, la révolution est inéluctable » . Comment cet héritage d'une révolution, menée par une idéologie socialiste et basée sur l'égalité et les libertés des hommes, a-t-il pu aboutir à une dictature liberticide ?
[...] Dans ce contexte économique difficile que traverse le pays, Lénine voulait concentrer les investissements dans le développement et la modernisation et non pas dans le domaine administratif. Il assiste cependant malgré lui à une concentration progressive du pouvoir dans les mains de la bureaucratie, aussi appelée Nomenklatura. Deux facteurs complémentaires viennent expliquer cela. D'une part, la dictature du prolétariat que défend ardemment Rosa Luxembourg et Lénine est remise en question, la population étant épuisée par deux guerres et une famine. [...]
[...] Le lendemain, Lénine est nommé Président du Conseil des commissaires du peuple. Ses idées sont clairement marxistes et son objectif est bien entendu le socialisme, mais comme l'explique Lewin, il sait que la Russie ne réunit pas les conditions nécessaires pour la réalisation du socialisme. Elle est très en retard dans le domaine technique et affaiblie par la Première Guerre Mondiale. Comment alors expliquer la montée du socialisme et avec cela le durcissement de la politique en URSS ? Premièrement, la montée du parti Bolchevik (dirigé par Lénine) au pouvoir est développé par Rosa Luxembourg dans La révolution russe. [...]
[...] Les Socialistes-Révolutionnaires de droite quant à eux sont exclu rapidement de la vie politique pour leurs idées pro libérales. Il ne reste alors que les Bolcheviks, Lénine en tête, pour remettre sur pieds une Russie dévastée par la guerre. Il y a enfin un certain nombre de facteurs qui expliquent le durcissement de la politique du parti. Les mesures pour développement d'un pays gigantesque et arriéré suggèrent un certain autoritarisme. La nationalisation des transports permet par exemple de concentrer l'investissement et dans ce domaine peu développé, la nationalisation des entreprises apparaît en réponse aux révoltes des patrons et aux chômages techniques injustifiés qui sont imposés aux salariés, ou encore l'obligation pour les paysans de vendre tout leur surplus à l'État permet de lutter contre la famine qui sévit. [...]
[...] Il a été le seul à garantir le prolongement des valeurs de la révolution, effectuée par les classes populaires, dans le temps et propose des mesures directes sur la société. La démocratie libérale n'était pas possible puisqu'elle permettait aux bourgeois de reprendre le pouvoir, mais le capitalisme n'était à ce moment pas encore remis en question. Une dictature du prolétariat doit résider, selon Rosa Luxembourg, « dans le mode d'application de la démocratie et non dans sa suppression ». Dans un second temps, après avoir obtenu le pouvoir de façon légitime puisque soutenu par une forte majorité de la population, un concours de circonstances a mené le parti Bolchevik à gouverner seul. [...]
[...] Ces mesures qui, en apparence, vont dans le sens de la révolution d'octobre, cachent une volonté d'établir une véritable dictature en la personne de Staline. Il emploie tout d'abord la coercition à outrance, justifiée selon lui par une gestion efficace de l'économie. En réalité il rétablit les mesures effectives pendant la guerre civile, durant laquelle la contrainte pesait sur la population ce qui la rendait docile, et impose donc par la force ses conditions pour le développement du pays. Dans les campagnes, la collectivisation des terres est totalement arbitraire et les kolkhozes ainsi formés fonctionnent sur le principe du travail forcé. [...]
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