La révolution bolchevique était-elle en contradiction avec ses origines idéologiques ? Pour mieux tenter de répondre à cette large question, nous allons logiquement montrer quelles étaient les origines du bolchevisme. Puis, nous ferons une description de ce parti bolchevique, tant sur le plan idéologique que sur le plan de l'organisation, de la structure, etc. Nous montrerons la situation structurelle et conjoncturelle en Russie avant 1917 et les origines des divers mouvements révolutionnaires (marxistes ou libéraux, bolcheviques ou menchéviques). Enfin nous allons mettre à jour les contradictions de la "praxis", c'est-à-dire montrer les différences entre les deux révolutions, la difficile mise en place du communisme, et enfin nous interroger sur le résultat politique de cette révolution bolchevique, en d'autres termes les bolcheviques ont-ils renversé une structure pour mieux la recréer ?
[...] Il s'agit désormais d'une société unanime, fondée sur l'association libre et égale des travailleurs (Engels). Société sans Etat : Logiquement cette société est une société sans Etat. Il a progressivement dépéri et pourra s'éteindre complètement car il est devenu inutile. D'une part, les anciennes classes dominantes qu'il fallait assujettir ont disparu depuis longtemps. D'autre part, la production illimitée, l'état d'abondance rendent inutiles tout contrôle du travail et de la consommation. Un homme nouveau est apparu, débarrassé des séquelles du capitalisme. [...]
[...] Le mouvement paru anéanti, mais la révolution était déjà accomplie au trois-quarts. La poussée révolutionnaire des travailleurs coïncida avec le mouvement des soldats qui se mutinèrent contre leurs officiers. Au matin du 27 février, le peuple et l'armée fraternisèrent. Vers midi ils franchirent la Neva. Les ministres avaient disparu de leurs postes. Tout l'ordre ancien s'est effondré en quelques heures, lorsque le régiment de Pavlov-Skij marcha vers le palais d'hiver. En cinq jours, l'insurrection avait mis fin aux 300 ans de règne des Romanov. [...]
[...] La formule a fait scandale et est restée célèbre. Elle doit pourtant être nuancée car c'est essentiellement le mauvais usage de la propriété qui est dénoncé ; c'est la propriété privée dépourvue d'utilité sociale, celle qui permet l'exploitation du salarié par le propriétaire qui doit abolie : le salaire constitue certes le prix du travail individuel, mais la valeur créée par le travail collectif est bien supérieure à la somme des travaux individuels ; la différence est accaparée par le propriétaire de façon illégitime et amorale, au détriment de l'égalité et de la liberté. [...]
[...] Ainsi Marc Paillet dans Marx contre Marx, la société technobureaucratique nous montre qu'une nouvelle classe s'est constituée en URSS: la technobureaucratie, c'est à dire l'ensemble formé par les bureaucrates et les technocrates (managers économiques). Celle-ci n'est pas juridiquement détentrice des moyens de production mais par ses fonctions elle détient en fait la propriété réelle de l'appareil de production Bref, elle gère comme si elle était propriétaire et décide de l'orientation de la production. En fin de compte, classe ou pas classe au sens marxiste du terme la nomenklatura reste la catégorie sociale dirigeante de la société russe. On est donc bien loin de l'égalité sociale à l'ère du communisme telle que l'entendait Marx. [...]
[...] Mais de plus en plus, les bolcheviques se détachèrent des mencheviks jusqu'à scission en 1912, à la suite d'une réunion du groupe parlementaire des sociaux-démocrates de la Douma. Au sein de ce parti, l'antagonisme est des plus intéressant. En effet il pose la question fondamentale qui est : la Russie est-elle prête à se lancer dans une révolution de type prolétarienne pour établir par la suite un système socialiste ? Nous verrons donc plus en détail comment le parti bolchevique va tenter d'établir une doctrine marxiste tout en l'appliquant sur une Russie peu industrialisée. [...]
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