Classe ouvrière mouvement révolte XIXème
Saint-Marc Girardin affirme le 8 décembre 1831 dans le Journal des Débats que « Les Barbares qui menacent la société ne sont point au Caucase ni dans les steppes de la Tartarie ; ils sont dans les faubourgs de nos villes manufacturières... ». C'est ainsi qu'il décrit les ouvriers lors de la révolte des Canuts de Lyon en 1831. D'emblée et ce dès le début de la révolution industrielle, un sentiment de peur et d'angoisse est perceptible au sein des classes supérieures vis-à-vis des classes « laborieuses ». Définie comme la classe constituée d'ouvriers soumis aux nouvelles conditions de travail - issue des changements de la Révolution industrielle - urbaines, dans des « usines » distinctes du domicile, où s'exerçaient une stricte hiérarchie professionnelle et une division des tâches et du temps de plus en plus précise, cette classe n'est qu'une conséquence directe de la Révolution industrielle, révolution qui a diffusé de nouvelles identités afin de penser la société de l'époque et a promu la création des classes. Un parallèle a été alors rapidement établi entre ces classes laborieuses et les classes dites « dangereuses » d'après la célèbre formule de Louis Chevalier. Car des termes à connotation négative telle que barbares ou encore des actes de violence comme le crime et le suicide qualifiaient de plus en plus les classes populaires de la part de la bourgeoisie et l'aristocratie. Signe manifeste des anxiétés sociales nouvelles du XIXe siècle, l'existence de ces classes « dangereuses » s'explique alors par la misère et la pauvreté qui règnent dans le milieu ouvrier.
Cependant, cette crainte est-elle justifiée ? Peut-on assimiler les classes laborieuses aux classes dangereuses ?
[...] L'équivalent féminin du criminel représentait la prostituée selon Cesare Lambroso. On multiplie les opérations notamment en Angleterre dans la lutte contre la prostitution : Mission Church en 1862 ou encore Salvation Army en 1865. L'alcoolisme semblait être la seule issue pour l'ouvrier afin de s'évader de la vie difficile qu'il menait. Terme inventé en 1849 par Magnus Hauss, des cas d'alcoolisme existait auparavant comme pratique, mais pas considérée comme une pathologie inquiétante liée à la maladie mentale (Delirium tremens). De même, l'image de la drogue sous la forme d'utilisation de la morphine avant tout thérapeutique et de l'opium se transforme et se généralise et passe des médecins et de la société militaire et portuaire au monde de la pègre dans les années 1900. [...]
[...] Les classes laborieuses sont suspectées d'être à l'origine des crimes, violences, épidémies et de tous les maux de la société. Nombres d'observateurs constatent une dégradation morale de la population laborieuse : le nombre des prévenus poursuivis en justice correctionnelle croît progressivement de pour habitants en 1830 à en 1876-1880. L'essentiel de cette criminalité concerne une délinquance de vols urbains et d'atteintes aux mœurs. Les nouveaux criminels sont avant tout jeune d'où la notion de délinquance juvénile récidiviste qui explose à l'époque. [...]
[...] ) des classes laborieuses. De surcroît, la dangerosité des classes laborieuses devient l'objet du thème artistique et littéraire. Des intellectuels comme Gustave doré dans ses gravures rapportent des visions hallucinées des rues de l'East End londonien en 1870. Dans la même époque, Émile Zola tente de décrire les conditions de vie et la dégénérescence morale des ouvriers dans ses romans réalistes. Parmi eux, L'Assommoir peint le tableau dramatique des ouvriers du quartier de la Goutte d'Or par le biais de l'histoire de Gervaise Macquart, jeune ouvrière qui tente malgré tout de se libérer en grimpant l'échelle sociale par le travail. [...]
[...] Prenant conscience de cette oppression, les ouvriers tentent de s'organiser. Cependant, le mouvement ouvrier s'organise en marge de la société dominante, comme une contre-société qui possède ses propres valeurs, ses écoles . Imprégnées du marxisme élaboré par Marx, de l'anarchisme de Proudhon ou du socialisme dont les frontières restent souvent floues, les idéologies ouvrières se veulent ouvertement révolutionnaires. Ils visent à conquérir le pouvoir et détruire par la violence l'Etat des bourgeois pour instaurer un État de dictature du prolétariat. [...]
[...] Classes laborieuses, classes dangeureuses ? Saint-Marc Girardin affirme le 8 décembre 1831 dans le Journal des Débats que Les Barbares qui menacent la société ne sont point au Caucase ni dans les steppes de la Tartarie ; ils sont dans les faubourgs de nos villes manufacturières C'est ainsi qu'il décrit les ouvriers lors de la révolte des Canuts de Lyon en 1831. D'emblée, et ce, dès le début de la révolution industrielle, un sentiment de peur et d'angoisse est perceptible au sein des classes supérieures vis-à-vis des classes laborieuses Définie comme la classe constituée d'ouvriers soumis aux nouvelles conditions de travail - issue des changements de la Révolution industrielle - urbaines, dans des usines distinctes du domicile, où s'exerçaient une stricte hiérarchie professionnelle et une division des tâches et du temps de plus en plus précise, cette classe n'est qu'une conséquence directe de la Révolution industrielle, révolution qui a diffusé de nouvelles identités afin de penser la société de l'époque et a promu la création des classes. [...]
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