"The first casualty when wars come is truth", Senator Hiram Johnson, 1917.
Cette citation du sénateur Johnson pendant la Première Guerre mondiale pose les premières bases de notre sujet, même si ce dernier ne porte pas à proprement parler sur la guerre et ses conséquences. Il s'agit d'évaluer le traitement de l'information en période de crise et notamment le traitement de l'information par les médias, ici la presse britannique et le rôle du Times. La question de la protection des intérêts européens en Egypte et son traitement par la presse britannique s'insère dans une dynamique plus large, celle de l'interférence grandissante des pays européens en Egypte et dans les pays du Moyen-Orient.
Les relations entre l'Egypte et l'Europe sont marquées par un élément primordial qui va rythmer toute la période : le sort de la dette égyptienne. La période de 1875 à 1882 peut se diviser en deux étapes : l'une (1876-1878) est centrée sur les décrets qui unifient la dette égyptienne et instituent un certain nombre d'organismes de contrôle financier ; l'autre (1878-1882) est centrée sur la Loi de liquidation de 1880. Dans la première, l'Egypte est réputée solvable ; dans la seconde, les commissions d'enquête font reconnaître l'état de faillite et les puissances glissent peu à peu dans de multiples interventions politiques.
[...] Le plus virulent d'entre eux reste Moberly Bell, qui dans ses articles en tant que correspondant pour le Times ne ménage pas Blunt. Bell est facilement reconnaissable dans les articles anonymes à sa façon de signer ses articles par once a twenty years' resident in Egypt Il présente Blunt comme un fou, en utilisant le projet de Blunt de réformer l'islam[?], comme un mégalomane qui n'est pas moins responsable de l'occupation de l'Egypte comme George III l'est pour l'indépendance des Etats-Unis A cela Blunt répond dans le Times et exige des excuses au nom des vingt-cinq ans d'amitié qui le lie au journal, une opportunité pour ce lui de dénoncer le changement de perspective du journal. [...]
[...] Celles-ci mettent en avant les enjeux politiques, commerciaux et stratégiques qui contribuent à sécuriser leurs intérêts. Les visées de la France et de la Grande-Bretagne se confondent lorsqu'il s'agit de mettre un terme à un nationalisme de plus en plus vif mais évidemment la lutte française contre une immixtion de la Grande-Bretagne semble perdue d'avance dans la mesure où c'est cette lutte contre le nationalisme qui joue le rôle d'accélérateur de l'installation britannique en Egypte. L'allié/rival[?] britannique est donc un obstacle pour la France, ce conflit d'intérêts met aussi en évidence la différence de la conception des impérialismes en Europe, la manière dont l'Angleterre et la France manipulent ces nations dépendantes et leurs tentatives pour s'approprier plus de territoire. [...]
[...] Derek Gregory, "Between the Book and the Lamp: Imaginative Geographies of Egypt, 1849-50," Transactions of the Institute of British Geographers 20, no (1995). Traduction de Imaginative geographies Saul, La France Et L'egypte De 1882 À 1914: Intérêts Économiques Et Implications Politiques.p.XVII Ibid. Le Times juillet 1880, p.7 Saul, La France Et L'egypte De 1882 À 1914: Intérêts Économiques Et Implications Politiques Hoskins, British Routes to India Jacques Frémeaux, Les Empires Coloniaux Dans Le Processus De Mondialisation (Paris: Maisonneuve et Larose, 2002). P.J Marshall, "The First and Second British Empire. A Question of Demarcation," History (1964). Max E. [...]
[...] Presse, radio et télévision en Grande-Bretagne. Armand Colin, Paris 1969 - Cranfield, G.A, The Press and society, Londres - Curran J et Seaton Power without responsibility : The Press and broadcasting in Britain, Londres, Routledge, 6e ed - Deacon, Samuel. 5th edition. Deacon's Newspaper Handbook and Advertisers' Guide. London : Samuel Deacon & Company - Fowler, R., Language in the news, Routledge, Londres - Grant, J. The newspaper Press, Londres 1871 - Griffiths, D (dir). The Encyclopaedia of the British Press, 1422-1992. [...]
[...] Comme le montre Samir Saul[3], les intérêts économiques français en Egypte sont plus importants que ceux de la Grande Bretagne jusqu'en 1914 voire jusqu'en 1956. Cependant les rapports de forces sont plus complexes. Ne dit- on pas à Londres qu'il en va de la sécurité de la route de l'Inde, perle de la couronne impériale, et à Paris que la vallée du Nil fécondée par la culture française ne pouvait pas appartenir à une autre puissance[4]. La Grande-Bretagne est souvent animée d'une envie de surpasser les autres puissances européennes en particulier la France et la Russie mais il existe aussi cette idée de dépassement des pays colonisés et par extension l'adhésion à l'idéal français de mission civilisatrice La question égyptienne s'inscrit dans cette dialectique de la question coloniale et des rapports entre deux puissances concurrentes, la France et la Grande-Bretagne, entre les liens du capitalisme européen et une société en développement, un conflit entre une mainmise étrangère et un nationalisme local. [...]
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