A la fin des années 20, se développe chez les indigènes algériens des mouvements nationalistes qui demandent une évolution de la situation de la colonie. Le plus radical est sans doute l'Etoile nord-africaine qui revendique dès sa création l'indépendance de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Cette organisation s'est développée à partir de 1926, dans les milieux de l'immigration en France et plus particulièrement à Paris, sous la tutelle du parti communiste. Ses membres sont au départ des cadres énergiques gagnés au communisme, puis l'ENA recrute massivement parmi les ouvriers algériens, tunisiens et marocains, grâce à une propagande active. Fin 1927, l'ENA aurait compté environ 3500 cotisants réguliers. Cependant les dirigeants de l'ENA vont, petit à petit, se concentrer sur le sort de l'Algérie.
Le document étudié ici est le programme politique de l'ENA, élaboré en 1927 par ses principaux dirigeants dont Hadj Ali Abdelkader et surtout Messali Hadj, secrétaire général de l'ENA et leader de l'organisation.
Nous allons nous demander ici, comment, par une politique réformiste et progressive, l'ENA veut-elle aboutir à l'indépendance de l'Algérie ?
Pour répondre à cette question, nous suivrons la progression du texte qui est un programme en 2 temps. Donc nous verrons tout d'abord les revendications réformistes immédiates qui traduisent un rejet de la domination européenne par les indigènes et qui réclament l'application des valeurs de la république française dans la colonie, puis nous étudierons les revendications nationalistes et indépendantistes à plus long terme qui exigent l'indépendance de l'Algérie.
[...] Ainsi, en 1914, il y avait seulement 380 musulmans dans le secondaire et 40 élèves étaient allé au terme de leurs études et avaient obtenu le baccalauréat. Et en étudiants fréquentaient l'université d'Alger sur lesquels 41 étaient musulmans. La situation était donc très inégalitaire en matière d'éducation, ce à quoi voulait remédier l'ENA en réclamant plus de moyens mis à disposition pour l'éducation, et une égalité devant l'accès à l'enseignement pour les indigènes La fraternité Dans son programme l'ENA demande aussi l' application de lois sociales et ouvrières. [...]
[...] On retrouve ici l'influence de la culture française diffusée dans les écoles et auprès des immigrés : en effet, ces revendications ressemblent beaucoup à celles exigées par les révolutionnaires français de 1789. Ainsi, les membres de l'ENA revendiquent l'autonomie politique par la création d'un gouvernement indépendant constitué d'algériens et non plus d'européens, et par la création d'une assemblée élue par tous les habitants du pays qui sera chargée d'élaborer une constitution propre à l'Algérie. On peut noter l'importance accordée au suffrage universel terme présent dans le programme à 5 reprises. [...]
[...] Nous pouvons donc dire que ce programme de l'Etoile nord-africaine a eu un retentissement considérable. L'ENA est en effet la première organisation nationaliste à avoir revendiqué l'indépendance de l'Algérie dans ce programme, revendication qui fut exprimée publiquement lors du congrès international des peuples colonisés de Bruxelles en février 1927 (organisé par la Ligue contre l'impérialisme et l'oppression coloniale formée sous l'impulsion du Comintern). La diffusion de ces idées dans la colonie encouragea à la lutte pour l'indépendance qui fut finalement obtenue en 1954, après un conflit armé. [...]
[...] En effet, le régime colonial prive les indigènes de tous droits politiques jusqu'à l'indépendance. Depuis le sénatus-consulte de 1865, l'indigène musulman est reconnu comme français mais ne jouit pas des droits de citoyen actif tant qu'il est régi par la loi musulmane. Ainsi, il peut, sur sa demande être admis à jouir de ces droits, mais il devra en contrepartie abandonner ses croyances et ses coutumes pour être soumis aux lois civiles et politiques de la France. La résultante de ce décret fut que peu d'indigènes demandèrent la citoyenneté jugeant le prix à payer trop cher, et le peu qui en firent la demande durent se heurter à la réticence de l'administration coloniale. [...]
[...] Comment, par une politique réformiste et progressive, l'Etoile Nord- Africaine (ENA) veut-elle aboutir à l'indépendance de l'Algérie ? A la fin des années 20, se développent chez les indigènes algériens des mouvements nationalistes qui demandent une évolution de la situation de la colonie. Le plus radical est sans doute l'Etoile nord-africaine qui revendique dès sa création l'indépendance de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Cette organisation s'est développée à partir de 1926, dans les milieux de l'immigration en France et plus particulièrement à Paris, sous la tutelle du parti communiste. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture