Chefs d'etats XIXème europe modernité
Grand siècle de mouvement, le 19ème semble voir éclore une véritable ère de modernisation. La modernité est difficile à définir, elle est en effet mouvante, en évolution permanente. C‘est ce qui s‘oppose à la tradition, ce qui accepte le changement, en adoptant les nouveaux principes et notions d‘un temps. La modernité en outre ne se limite pas au seul domaine politique. Ainsi dans la période du 19ème siècle, on assiste à un processus de démocratisation, largement entamé dans certains pays, et de démocratisation non seulement politique, revendiquée par certaines régimes européens et les Etats Unis, mais encore de modernisation des sociétés, ou encore de l‘économie. Les Chefs d‘Etats sont les symboles de la continuité d‘un Etat, dotés de fonctions diverses : de la représentation extérieures à l‘orientation politique intérieure du pays, ils sont les personnages suprême à la tête de l‘Etat. Ils ont ainsi un rôle capital dans le processus de modernisation, dans la mesure ou originellement tous puissants, ils vont accepter ou au contraire repousser cette modernisation. Dans quelle mesure les grands chefs d‘Etats, qu‘ils soient roi, empereur, président, s‘adaptent t‘ils ou non au processus de modernité enclenché ?
[...] Ainsi, en 1899 la France compte 17000 kilomètres de voie ferrés. Il prône donc une véritable démocratie sociale, aux antipodes de sa vision du système politique, puisqu'il est largement opposé au parlementarisme, la volonté du peuple devant selon lui s'incarner en un seul homme. L'empire Russe est ensuite l'archétype de l'autoritarisme politique alliant le modernisme économique. Au milieu du siècle, la base de l'économie est encore l'agriculture, les moyens de transports peu archaïques : des pistes très peu praticables, très peu de lignes de chemin de fer. [...]
[...] Il tente alors d'opérer quelques pas timides vers la modernité politique, avec des réformes capitales, comme l'abolition du servage en 1858. Toutes ces réformes cependant n'ont d'autre but que d'accroitre son pouvoir personnel, de consolider l'autocratie. Il cherche en effet à tuer la révolution dans l'œuf, la devancer et s'en protéger par des réformes, pour calmer l'agitation sociale. Cependant, il semble qu'il na pas vu juste puisque ces bribes de liberté donnent au contraire de l'espoir à l'intelligentsia russe, qui commence alors à réclamer un système constitutionnel, et surtout conduisent au soulèvement de la population polonaise, qui revendiquent une reconnaissance nationale. [...]
[...] En Allemagne, réveillé depuis la révolution française, puis les conquêtes napoléoniennes, le sentiment national réclame une véritable reconnaissance. Bismarck, Chancelier de Prusse se révèle être l'homme de l'unité allemande, qu'il réalise autour de la Prusse et de l'empereur Guillaume II. Il s'agit d'un véritable élément de modernité, la réunification d'une nationalité autrefois sans nation, qui avait déjà échouée en 1848 se réalisant. Bismarck conserve en tant que Chancelier un large pouvoir, n'en laissant que peu au Kaiser Guillaume Ier. Il s'appuie sur un autoritarisme centralisateur, au service de la consolidation de l'idée de nation. [...]
[...] Dans quelle mesure les grands chefs d'Etats, qu'ils soient roi, empereur, président, s'adaptent t'ils ou non au processus de modernité enclenché ? Si politiquement on distingue immédiatement les Chefs d'Etats politiquement modernes des autocrates, il ne faut pas se limiter à la modernité politique, et classer immédiatement les autocrates dans la catégorie anti- modernistes. En effet, la modernité est aussi de s'adapter aux aspirations sociales que revendiquent les sociétés, ou encore permettre aux nationalités éparpillées de s'unifier. Nous verrons donc dans un premier temps les Chefs d'Etats face à la modernité politique, puis dans un second temps nous nous pencherons la modernité des chefs de l'Etats dans d'autres domaines La modernité politique des chefs de l'Etat se définit selon les paramètres suivant : la légitimité populaire, l'équilibre des pouvoirs limitant le pouvoir personnel du Chef de l'Etat. [...]
[...] En revanche, des pays comme La Russie ; l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne n'ont pas encore connu de fracture démocratique significative, ce qui explique l'archaïsme politique de ces chefs d'Etats à la fin du XIXème . Cependant, dans une perspective d'étude de la modernisation, il ne faut pas se limiter au domaine politique, puisque la modernité s'exprime aussi dans les domaines économiques, ou nationalistes par exemple. Tandis que certains Chefs d'Etats agrégent autour d'eux des nations désireuses de se voir reconnues, d'autres se font les vecteurs du rayonnement culturel de leurs Etats. La modernité tout d'abord est à retrouver dans l'idée de nation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture