Mise à jour 06.03.2013
M. Hugo Chavez, président du Vénézuela, est mort hier des suites d'un cancer à l'âge de 58 ans. Funérailles nationales, sept jours de deuil national, le décès de M. Chavez, tout comme sa vie politique, déchaîne les passions.
Sa disparition est l'occasion de se pencher sur son action, qualifiée de démagogique par ses détracteurs et porteuse d'espoir pour ses partisans. Personnage double, il pourfendait notamment les prétendues visées impérialistes américaines et des politiques du FMI tout en poursuivant la livraison de pétrole aux Etats-Unis.
La manne des pétrodollars a ainsi permis au président Chavez de financer de profondes réformes sociales suscitant d'énormes espoirs auprès du peuple Vénézuélien. Mais il existe une face plus sombre de l'homme qui présida au destin de son pays de 1999 à 2013 : abus de pouvoir, autoritarisme, culte de la personnalité sont souvent mis en avant par l'opposition et les détracteurs internationaux de M. Chavez. L'ambivalence du personnage est perceptible dès ses débuts politiques : la première entrée en scène de M. Chavez eut ainsi lieu lors d'une tentative de coup d'Etat en 1992, 7 ans avant son accession démocratique à la présidence du pays.
Ce document se propose de repartir des faits pour dresser un portrait contrasté de l'homme, de sa vision politique et des conséquences pour son pays, tâchant de faire fi des préjugés et déformations induites par les visions pro ou anti-Chavez.
Le Venezuela est un pays d'Amérique latine, situé entre la Colombie, la Guyane et le Brésil, dont la langue officielle est l'espagnol, et la monnaie le bolivar. C'est une république parlementaire dont le nom officiel est depuis 1999 République Bolivarienne du Venezuela. Ce pays compte plus de 26 millions d'habitants. Hugo Chavez a pris ses fonctions de président officiellement le 2 février 1999, après l'élection présidentielle de décembre 1998.
Le système démocratique bicaméral a été instauré en 1958 au Venezuela, et sa constitution a été ratifiée en 1961. Pendant les années 60-70, bien que la corruption faisait déjà rage, les revenus importants de l'état dus au pétrole ont permis au PIB de monter en flèche. Ainsi, le peuple, même s'il ne faisait pas confiance aux politiciens des deux principaux partis, AD et COPEI, ne protestait pas trop, le gouvernement leur permettant de vivre plus ou moins bien.
Mais pendant les années 80, le gouvernement s'est mis à appliquer les mesures néolibérales du FMI. Le président Perez a alors promis, pendant quelque temps, de nationaliser le pétrole, et ainsi de régler la crise sociale que connaissaient les Vénézuéliens. Mais il a vite changé d'avis, et a continué sur le chemin de ses prédécesseurs. C'est ce qu'on a nommé le caracazo, suivi d'une très lourde répression. La victoire écrasante de Chavez aux présidentielles n'est pas une surprise. Tout d'abord, sa campagne a été un réel succès, et on sait qu'il a le soutien de la majorité de la population, mais tous les observateurs, et même les politiciens traditionnels ont reconnu qu'un changement radical était devenu une nécessité historique. Certains disent même que Hugo Chavez était plutôt une opportunité de rupture pour le peuple qu'un réel choix envers son programme. Cependant, comment expliquer qu'il a réussi à être élu sans souligner la profonde différence de son programme par rapport aux autres projets de « rupture » ?
[...] Il est de coutume d'expliquer mon choix et je vais le faire. Premièrement, ce pays est au coeur du choc pétrolier, puisqu'il alimente l'Occident en or noir et est donc amené à jouer un rôle dans l'évolution de l'économie internationale. Mais, à la différence des autres membres de l'OPEP le Venezuela a choisi une tout autre direction. Au lieu de jouer avec les pétrodollars, il a décidé de financer des réformes sociales avec le profit réalisé, après avoir nationalisé le secteur pétrolier dans sa quasi- totalité. [...]
[...] Cuba a envoyé 30.000 médecins au Venezuela et reçoit actuellement en échange 98.000 barils par jour.47 En octobre 2007, Chavez et Raul Castro ont annoncé l'ouverture d'un réseau de fibres optiques entre les deux pays pour permettre à Cuba de rejoindre le réseau Internet international plus rapidement que par satellite. L'embargo américain leur empêchait d'être reliés jusqu'ici au réseau de fibres optiques. Un accord portait également sur l'installation d'une raffinerie à Cuba Les Etats-Unis et le Venezuela Dans le livre d'Eva Golinger, Code Chavez : CIA contre Venezuela, on peut trouver bon nombre de documents et de preuves sur l'action de la CIA au Venezuela. Je vous propose de passer en revue l'action des Etats-Unis au Venezuela ces dernières années. [...]
[...] Dès sa prise de fonctions, Chavez organise un référendum pour établir une nouvelle Assemblée constituante afin d'élaborer une nouvelle Constitution et il promet d'organiser des élections générales en des votants sont pour cette proposition. Il faut tout de même noter que le taux de participation à ce référendum est assez faible Trois mois plus tard, le peuple est appelé une seconde fois aux urnes pour voter la nouvelle constitution, nommée Constitution bolivarienne du Venezuela Hugo Chavez le dit lui-même, la révolution vénézuélienne, c'est cette constitution. Voyons en quoi elle est révolutionnaire. [...]
[...] Il se base quant à lui sur un impôt commun et des dons des pays membres, tout en mettant en avant les droits humains et économiques. Les archives seraient ouvertes et chaque pays posséderait une voix. Enfin, il propose d'instaurer une monnaie commune. L'arrivée du Brésil dans ce projet est un sujet à polémique. Le Brésil est un pays qui possède un excédent, il exporte plus qu'il n'importe, et constitue un partenaire économique indispensable pour les pays d'Amérique du Sud. [...]
[...] Les pouvoirs publics auraient eu le contrôle des ressources naturelles, les personnes de 16 ans auraient pu voter, les partis n'auraient plus pu être financés par des fonds étrangers Le nombre de changements aurait été important. Tentons de voir plus clair dans cette première défaite électorale. L'opposition, d'abord. Elle était constituée de Rosales, leader de l'opposition aux dernières élections et gouverneur de l'Etat de Zulia. Derrière lui, la Fedecamaras et le groupe d'opposition estudiantin né après la fermeture de RCTV. Fait nouveau, il y avait aussi l'ancien compagnon de route d'Hugo Chavez, Raul Baduel, ancien ministre de la Défense. [...]
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