Guérilla française, forces japonaises, Indochine, soldats de brousse, commando du capitaine Léopold-Henry Ayrolles, Laos, Gaurs
« Ne nous plaignons pas, ou pas longtemps. La grandeur du sacrifice réside dans le fait que nous n'envisageons pas l'idée de récompense, la laideur d'un commerce. Il ne faut pas nous attendre à être honorés. Nous sommes faits pour être oubliés ». Ainsi concluait le chef de bataillon Léopold-Henry Ayrolles, quittant son bataillon en 1949 en concluant avant même la fin de la guerre que l'Indochine était destinée à être oubliée de sa métropole. Toutefois, lui se souvenait des hommes qu'il a commandé, en commençant par ceux du Corps Léger d'Intervention, au Laos.
4 Octobre 1943, une unité militaire spéciale est créée à Djidjelli, en Algérie, par le Général de Gaulle à l'image des commandos anglais, destinée à être parachutée en Indochine, alors occupée par l'Armée impériale japonaise depuis 1940. Cette unité est le Corps Léger d'Intervention, initiative du lieutenant-colonel Paul Huard (1903-1994), sous les ordres du général des Forces expéditionnaires françaises en Extrême Orient, Roger Blaizot. Sa mise en place était l'avant garde d'un projet des Alliés qui consistait à organiser une contre-attaque générale partant de la Birmanie similaire à la vaste opération aéroportée Market Garden en septembre 1944. Composée de volontaires, réservistes, connaisseurs d'Indochine, ils seront sévèrement entraînés par les instructeurs anglais pour les préparer à la vie en jungle. Les Anglais avaient en effet démontré par les exploits des SAS qu'il était possible de mener une guerre irrégulière avec une poignée d'hommes surentraînés contre un ennemi bien plus nombreux tout en obtenant des résultats probants en un minimum de pertes. Le nombre ne faisait plus la différence, c'étaient les actions qui comptaient. Le Général de Gaulle souhaita insuffler ce même esprit aux groupes de combat d'Indochine.
[...] Bien sûr les paroles ne sont pas forcément exactes : il est impossible au capitaine Ayrolles de rapporter des 51 parles tel qu'elles étaient prononcées par lui-même ainsi et ses membres. Une distance vis-à-vis du discours rapporté est donc nécessaire à l'historien. Le récit est au présent mais aussi à différents temps du passé (passé simple pour les actions brèves, imparfait pour des actions plus longues). Par exemple, nous passons en effet du chapitre 1 relaté au passé au chapitre rédigé au présent. [...]
[...] Cette expansion progressive sur le territoire indochinois visait à faire de celui-ci une base de ravitaillement avancée pour les troupes japonaises en Asie (notamment pour réquisitionner riz, les greniers publics), un relais pour les transports de troupes maritimes entre le sud-est asiatique et le Japon tout en conservant l'administration française pour en préserver l'efficacité 26. En guise de ratification de ce projet, deux jours après l'attaque surprise sur Pearl Harbor du 7 décembre 1941, le protocole Darlan-Kato est confirmé : il assure, en échange de la reconnaissance de la souveraineté française, l'usage total des aérodromes, le stationnement en nombre illimité des troupes japonaises, c'est à dire la 38e armée japonaise menée par le commandant Kazumoto Machijiri de 1942 à 1944 puis par le lieutenant-général Yuichi Tsuchihashi jusqu'en août 1945, composée d'environ 60 à hommes27, ainsi qu'un principe de défense commune contre tout agresseur entre Vichy et le Japon, une fiction pour le général Eugène Mordant28, mais qui a permis toutefois un temps de l'Indochine 1945-1947 : Quand se noua le destin d'un empire, Paris, Albin Michel p Ce propos est à vérifier car la défaite russe après la bataille de Tsuhima en 1905 a pu cependant marquer les esprits occidentaux à cette époque, surprenant la prétendue invincibilité de la puissance de feu européenne 22 FRANCHINI Philippe, Les mensonges de la guerre d'Indochine, Paris, Perrin [2003], p Ce changement de nom était représentatif de la volonté du Siam d'unir toutes les populations Thaï d'Asie sous un même État SOUK-ALOUN Phou-Ngeun, Histoire du Laos moderne (1930-2000), Paris, L'Harmattan, Recherches asiatiques p FRANCHINI Philippe, Les mensonges de la guerre d'Indochine, op.cit., p MASAYA Shiraishi, Présences japonaises in PEDRONCINI Guy (dir.), DUPLAY Philippe (Général), Leclerc et l'Indochine 1945-1947 : Quand se noua le destin d'un empire, op.cit., p MASAYA Shiraishi, Présences japonaises op.cit., p :en Indochine, la 21e division au Nord, la 34e brigade au centre, la 2e division au Sud. [...]
[...] Les troupes à la frontière se livrèrent dès lors à l'espionnage, à la propagande anti-française et au noyautage des organisations annamites Juin 1940, la faiblesse de Catroux oblige Vichy à le remplacer par l'amiral Decoux, en exercice à partir du 2 juillet 1940. Dans cette perspective de contrôle de l'Asie, le Japon chercha dans un second temps à se rapprocher de la Thaïlande23 (appelée Siam avant 1939) en se faisant l'arbitre du conflit franco-thaïlandais en forçant le camp français à céder une partie de sa colonie à son adversaire de l'autre côté du Mékong (province de Battambang chère au Cambodge, les territoires de la rive droite du Mékong) par le traité du 9 mai 1941 après que celui-ci aie pourtant perdu sa flotte le 17 janvier de la même année24. [...]
[...] Actions et mentalités des soldats de brousse à travers le vécu du commando du capitaine Léopold-Henry Ayrolles au Laos. Octobre 1943 Septembre 1945. Mémoire de Master 1 Histoire Juin 2015 SOMMAIRE INTRODUCTION Définition et contextualisation du thème de recherche Intérêts du sujet Les sources étudiées Bornes chronologiques et spatiales Plan de travail pour le mémoire de Master Précisions lexicales PREMIERE PARTIE : L'HISTORIOGRAPHIE DE LA COLONISATION ET DE LA DECOLONISATON D'INDOCHINE I-L'histoire militaire et la trace des grandes batailles dans la mémoire collective 1)Une médiatisation variable des conflits 2)Les causes de ce déséquilibre dans l'historiographie La question de la disponibilité des sources L'impact des grandes batailles sur la mémoire collective De l'importance d'étudier les mentalités pour comprendre le sens des guerres II-L'historiographie de l'Indochine : origines et développement 1)Écrire l'histoire d'une région que la France ne connaît guère : étymologie et choix du terme 2)Le développement de l'histoire de l'Indochine coloniale L'histoire d'Indochine par les orientalistes L'apport des hommes de terrain Et la place des historiens ? [...]
[...] A noter enfin que la quatrième de couverture comporte une erreur de datation indiquant qu'Ayrolles a été parachuté en janvier 1944 alors que ce fut le cas en janvier 1945. En revanche, impossible de dire si l'auteur a fait une quelconque référence à un autre. Mais il y a peu de chances qu'il put se baser sur un gros nombre d'autres travaux car d'une part, il s'agit là du récit de son expérience personnelle et que d'autre part, son ouvrage fut publié en janvier 1948 alors qu'il venait à peine de finir la formation de ses hommes à la vie en jungle au camp de VannesMeucon, puis à l'école des troupes aéroportées de Pau et enfin au camp de jungle de Caïs-Fréjus, avant de prendre le commandement du 3e BCCP ce même mois de 1948. [...]
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