« On ne naît pas femme, on le devient ». Par cette expression, désormais célèbre, Simone de Beauvoir a réussi à résumer avec profondeur et justesse ce qu'est être femme en France depuis le milieu du XIXe siècle. Cela traduit une longue gestation, une vaste construction et une ample évolution du statut de la femme jusqu'à nos jours. D'une dépendance extrême de la femme au XIX siècle (capacité juridique nulle, dépendance extrême à son époux à qui elle doit obéissance) aux mouvements féministes des années 1960/1970 (contraception, poursuite de l'émancipation), en passant par l'absence de droits de vote jusqu'au 21 avril 1944 ; le statut des femmes, depuis un siècle et demi, a profondément changé. Membres d'une catégorie opprimée sans être une minorité, déconsidérées, perçues comme le sexe faible, méprisées bien souvent, les femmes ont une histoire bien particulière. De fait, il semble indispensable de s'intéresser méthodiquement à ce que fut la moitié de l'humanité durant les deux derniers siècles. Pour ce faire, il nous faut revenir en 1850 afin d'éclairer les luttes des années soixante et comprendre les enjeux contemporains.
[...] Les femmes apportent un dynamisme missionnaire à l'Église. Assiégée par la République laïque, l'Église se défend et est défendue par les femmes. Des traditions bien présentes, mais en mutations Les issues entrouvertes par la guerre se referment. La femme reste la Reine du foyer Les filles sont prédestinées socialement : préparée à privilégier les relations familiales sur les études. On observe cependant un déséquilibre des sexes, surtout à la suite de la guerre : 1 femme sur 10 est célibataire. [...]
[...] Seules les disciplines considérées comme compatibles avec la féminité et utiles d'un point de vue hygiéniste sont soutenues. La lecture de la presse occupe désormais une place importante dans la vie des femmes. La presse féminine est florissante. De nombreux journaux créent des suppléments femmes Citons la remarquable apparition de Marie-Claire et de revues modernes qui permettent parfois aux lectrices de s'exprimer. Marie-Claire, lancé en 1937, réussit une véritable innovation : pour un coût modique, la revue hebdomadaire a l'apparence des journaux avec une présentation moderne et de nombreuses illustrations. [...]
[...] L'action des femmes est une fois de plus cantonnée dans un espace jugé conforme à leur nature. Le droit des mères s'oppose aux droits des femmes écrit Sylvie Chaperon, appartenant à la mouvance communiste. Il faut noter un abaissement de l'âge du mariage, mais celui-ci reste la norme. Cependant, l'étau du Code civil se desserre quand une loi du 13 juillet 1965 libère enfin l'épouse : le mari, même s'il demeure chef de famille, ne peut plus s'opposer à l'exercice de sa profession. [...]
[...] Les campagnes restent pourtant marginales aux modes citadines. Moins haut, moins rigide que l'ancien corps à baleine, le corset a désormais une mission esthétique : affiner la taille, faire saillir la croupe et la poitrine. Le corset permet en outre à la femme comme il faut de maîtriser constamment ses formes et ses poses : il sert de tuteur à sa dignité, physique et morale. Vers le milieu du siècle, la bonne santé retrouve droit de cité. L'embonpoint s'exhibe le soir en décolletés charnus et laiteux. [...]
[...] L'homme se marie plus tard que la femme parce qu'il doit avoir une situation établie. Le protocole des fiançailles est varié, il va de 2 mois à 1 an. Le jour du mariage est considéré comme le plus beau jour de la vie d'une femme, le blanc se généralise pour la robe de mariée. Si l'époux passe l'alliance jusqu'à la base du doigt de sa femme, il peut cependant être rassuré : l'autorité légitime reste l'autorité paternelle. Le trousseau reste de mise : la mariée apporte la chambre le linge et notamment les draps (marqués par une broderie au point de croix). [...]
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