Bolchévisme, culture, 1917, 1945
Au XIXè siècle l'Art à passer au service de l'Histoire c'est-à-dire ici au service de la Révolution bolchévique, et de même à son tour l'Histoire passe au service de l'Art et permet son accomplissement.
La question du bolchévisme et de la culture est intéressante et importante car il est ici question d'un projet politique de contrôle quasi total de la société et donc de la culture dans le but de leur refonte totale. Les questions culturelles revêtent une importance particulière à cette époque où rien n'était acquis et où il fallait se battre pour favoriser la culture et le projet politique dans les divers milieux. En effet, dans nos systèmes occidentaux libéraux où tout semble acquis et où les citoyens sont instruits et peuvent réfléchir d'eux même, la place de l'intellectuel est moindre. On leur accorde un certain espace d'expression (qui néanmoins n'est jamais absolu ou dispensé de censure), un espace de liberté qui, au fond, reste très largement déconnecté du monde politique, d'un projet politique global. Aujourd'hui les intellectuels ne trouvent que très peu d'écho au sein de nos sociétés ou du monde politique. A l'inverse dans une société totalitaire la culture est une représentation du politique et les deux se font écho. C'est pourquoi la question de la culture est si importante dans la mise en place du bolchévisme.
Ainsi les rapports entre culture et bolchevisme peuvent être analysés à travers le prisme des conflits d'intérêts qui régissent les rapports entre la figure de l'intellectuel (représentant de la culture) et celle de l'homme politique (bolchévique ici) tous deux acteurs de l'Histoire. L'opposition entre ces deux archétypes est plus qu'intéressante et permet d'aborder les relations entre culture et bolchévisme sous l'angle de l'analyse historique. En effet dans les années de la mise ne place d'un système politique inédit, la question se pose pour l'intellectuel de sa position par rapport à ce régime. Et ce n'est que par son action et son engagement que l'intellectuel a une valeur et un poids historique. L'intellectuel va passer, ou non, au service du politique, et celui-ci va favoriser ou non la culture. La culture qui a favorisé l'éclosion du bolchévisme vat avoir à se poser deux questions : jusqu'où adhérer et soutenir le projet politique ? Il convient donc de se demander jusqu'à quel point les intellectuels devaient accepter les exactions du nouveau régime, en les considérant comme « le prix à payer » dans la perspective de l'élaboration d'une société nouvelle et d'un homme nouveau. Et au final, devant l'effondrement de ces utopies la seconde question qui s'est posée à ces intellectuels est celle de savoir comment réagir ? Pour l'homme politique bolchévique la problématique est tout autre. Il s'agit pour lui de se demander comment la culture peut-elle servir son projet ? L'homme politique se demande aussi quelle liberté laisser à l'intellectuel, quand doit-il le censurer ? Où placer la limite dans ce nouveau système politique que va instaurer le bolchevisme ? Il ne faut évidemment pas tomber dans le manichéisme et donc garder à l'esprit que la question du pour ou du contre le politique pour l'intellectuel doivent être réfléchis. Et c'est d'ailleurs de la pesée de ces convictions que résulteront les choix de chacun des deux acteurs agissant dans l'édification du bolchévisme. Parallèlement, pour les hommes politiques, se poser la question de la liberté ou de la censure, dont ressortira la limite entre l'acceptable, l'utilisable même, et le condamnable.
C'est à partir de cette interaction que l'on peu affirmer que culture et bolchevisme sont deux faces d'une même médaille. Médaille qui est en l'occurrence la construction et l'avènement d'une société meilleure et d'un homme nouveau. C'est à cette construction que participent et à la fois les intellectuels et les hommes politiques par leur engagement respectif. De ce constat découle la vision selon laquelle les théories, aussi bien culturelles, artistiques, que politiques, ne valent que par l'action de leurs adhérents. On est ici bien loin de la conception de « L'Art pour l'Art ». Il faut voir le projet politique derrière le projet artistique et la révolution politique derrière la révolution esthétique. Il sera donc bien moins utile de voir les théories respectives des deux parties que d'étudier les choix et les interactions qui animent leurs rapports. Culture et politique devaient donc s'épauler, s'aider mutuellement ou bien s'affronter ?
Comment à travers les interactions entre intellectuels et bolcheviks, la culture sert-elle le politique dans un but d'élaboration d'une société meilleure ?
Nous étudierons donc d'abord la vision qu'a l'intellectuel du projet politique pour voir que s'il choisit de le soutenir au début il va vite se rendre compte des problèmes que le bolchévisme pose et donc tenter de s'y opposer. Ensuite il faudra voir comment les hommes politiques se sont placés face à la culture ? Car si au début ils semblent favoriser la culture celle-ci va vite se trouver bridée par le pouvoir. Bientôt les hommes politiques ne considéreront la culture plus que comme un moyen de légitimation de leur action.
[...] Lénine, la révolution et le pouvoir. Flammarion 297p. FERRO, Marc. L'occident devant la révolution soviétique. Editions complexe 125p. SORLIN, Pierre. La société soviétique 1917-1967. Armand Colin 281p. PAVESE, Cesare. Littérature et société, suivi de Le mythe. [...]
[...] MANDELSTAM, Ossip. Les cahiers de Voronej (1935-1937). Circé 340p. MAÏAKOVSKI, Vladimir. À pleine voix Anthologie poétique (1915-1930). Gallimard 454p. www.universalis.fr/encyclopedie http://www.philatelie-populaire.com/spip.php?article255 http://www.communisme-bolchevisme.net/realisme_socialiste.html www.marxists.org Exposition « Lénine, Staline et la musique » à la Cité de la Musique (Paris). [...]
[...] L'imagerie autour de Staline est donc parfaitement codifiée et la propagande d'état s'y conforme. Ensuite, la magnificence du régime passe par un éloge des politiques de collectivisation et d'industrialisation. Nous connaissons tous le plus célèbre exemple de grands travaux entrepris par Staline : la construction d'un canal reliant la mer blanche à la mer baltique. La construction de ce canal inauguré en 1933 fit périr environ prisonniers du Goulag. Afin de garder une opinion favorable à ces grandes entreprises, la propagande stalinienne devait refléter le côté positif ce ces travaux. [...]
[...] Bien avant les ruptures politiques et sociales s'esquissent des bouleversements d'ordre culturel. Dès lors l'imbrication entre politique et culture devient si complexe que les modifications culturelles sur le long terme s'effacent au profit des ruptures intellectuelles, des crises annonciatrices de bouleversements. Et la rupture que constitue la Grande guerre, avec le bolchévisme qu'elle entraine fait-elle exception ? Non. Les « avant-gardistes » avaient préparé la rupture, en voulant à cette époque faire table rase du passé (reprenant ainsi la querelle entre les « Anciens » et les « Modernes »). [...]
[...] Médaille qui est en l'occurrence la construction et l'avènement d'une société meilleure et d'un homme nouveau. C'est à cette construction que participent et à la fois les intellectuels et les hommes politiques par leur engagement respectif. De ce constat découle la vision selon laquelle les théories, aussi bien culturelles, artistiques, que politiques, ne valent que par l'action de leurs adhérents. On est ici bien loin de la conception de « L'Art pour l'Art ». Il faut voir le projet politique derrière le projet artistique et la révolution politique derrière la révolution esthétique. [...]
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