Méthodologie : la composition historique

Résumé du document

La composition historique a ses lois propres. Elle fait appel à votre sens critique et votre raisonnement. Elle se réfère à des événements et des faits précis de l'histoire pour les comprendre et les rendre intelligibles. En aucun cas il faut la
confondre avec un exposé de culture générale. Elle ne doit non plus jamais servir de prétexte à un discours de nature politique. Sa structure formelle est fixe et on ne peut pas prendre la moindre liberté avec cette fixité. Une composition est toujours constituée d'une introduction, d'un développement en deux, trois ou quatre parties et d'une conclusion, autant d'éléments qui ont eux-mêmes des règles de construction bien établies. C'est une démonstration : elle est la forme élémentaire du raisonnement historique. Derrière chaque sujet il y a une question, explicite ou implicite, qu'il vous faudra mettre à jour (cette question sera votre problématique) et résoudre dans le corps du devoir. L'élaboration de cette problématique dicte votre argumentation et c'est en fonction d'elle que vous
serez amené à choisir tel plan plutôt que tel autre.

Extraits

[...] Ne négligez pas les transitions entre vos différentes parties. Elles servent à renforcer votre argumentaire et à insister sur l'enchaînement logique de votre raisonnement. A la fin de chaque partie, vous devez faire un bref point sur ce que vous avez démontré et relancer votre problématique, ce qui vous permet de justifier votre passage à une nouvelle partie. Tout paragraphe, pour être convaincant, doit être illustré par un ou plusieurs exemples. Plus un exemple est analysé, plus votre démonstration gagne en efficacité. [...]

[...] En l'absence complète d'indications chronologiques, il faut les fixer soi-même. L'introduction sert alors à justifier précisément votre choix. On peut concevoir qu'un sujet comme La Révolution industrielle en Europe soit donné sans date. C'est alors à l'élève de construire sa propre chronologie en montrant 5 que chaque pays ne connaît pas le décollage au même moment, même si le phénomène de la Révolution industrielle présente des points communs dans tous les pays. En tous les cas, ne sortez jamais du cadre chronologique fixé si ce n'est dans la dernière phrase de votre conclusion qui peut inciter à poser la question de l'évolution ultérieure. [...]

[...] Or, la chronologie est la matière même de l'historien, comme l'espace est celle des géographes. Une des manières possibles de réintroduire la dimension temporelle dans une étude thématique consiste à lui consacrer une partie entière, généralement placée en première position car elle sera un peu plus descriptive que les deux autres qui tenteront de donner un sens à cette évolution. Plan toutefois difficile à mettre en place et périlleux. Le plan thématique : Ce genre de plan s'impose évidemment dans les sujets-tableau ou les sujets-bilan. [...]

[...] Le plan dialectique n'est pas une juxtaposition de points de vue. C'est à vous de trouver dans le phénomène ce qui confirme, infirme, nuance les thèses que vous exposez. Comment bâtir son plan ? Je vous conseille, lorsque vous avez analysé votre sujet, trouvé votre problématique, et adopté les trois parties de votre plan de prendre une feuille par partie et de noter les idées que vous devrez développer dans chaque partie dans le désordre, comme elles vous viennent. Pensez à noter les dates et les exemples importants car une composition sans exemple précis est un cadre vide. [...]

[...] Plan à 0 parties chronologiques : plan thématique ou plan dialectique Plan à 1 partie chronologique : plan avec deux parties thématiques et une partie évolution Plan à 2 parties chronologiques : plan à deux parties chronologiques et une partie structurelle (ce qui dans le temps considéré reste invariant). Plan à 3 parties chronologiques : plan chronologique pur Chaque type de plan comporte trois parties. Ce n'est pas une loi immuable mais c'est une règle qui gagne à être respectée. Le plan en deux parties se justifie uniquement lorsqu'il est chronologique et qu'une partie structurelle n'est pas possible. [...]