Vivre et mourir en France de 1789 à 1914, fiche de droit public
Eloigné des faits politiques et de l'activité économique d'un pays en développement et parfois difficile à suivre, l'individu français au XIX° siècle se cherche, désorienté par le conflit d'objectifs entre le particulier et l'universel. Vie et mort vont donc être rythmées par de nouvelles conceptions, issues d'un plus grand rapport à soi, à sa classe sociale ou à la Nation. Le siècle des Révolutions permet sans conteste de noter de quelle manière l'individu change son rapport à la société, preuves en sont les évolutions démographiques, sociales, militaires, économiques, culturelles et scientifiques.
Les conceptions ancestrales de la vie et de la mort sont remises en cause au profit de nouvelles valeurs, propres au siècle des révolutions (I), influant ainsi sur le poids démographique et les « avancées sociales » du pays (II), dans lequel l'individu émerge reconsidérant son pouvoir de réflexion, de foi et d'action sociale et politique (III).
[...] La Révolution de 1789 fait prendre conscience à l'individu de l'existence de ses concitoyens. Il va alors se penser en terme de composante d'un groupe, la Nation, pour laquelle il doit se battre et protéger les legs révolutionnaires, avant que la conscience de classe ne vienne remettre en cause en temps de paix cette unité précaire pour lui préférer la lutte sociale. Pour la Nation, pour sa classe sociale, le citoyen va se battre, rythmant ainsi sa vie par des affrontements incessants, qui donnent à la mort un nouveau caractère, celui de la célébration. [...]
[...] Fine, J.C. Sangoï, Que sais- je ? PUF Les voix de la liberté, M. [...]
[...] Flora Tristan montre dans son Tour de France combien les hommes se défient de la mort tant leurs préoccupations sociales sont importantes. Malgré l'aspect romancé et caricatural parfois de sa visite aux tisserands pauvres il est important de noter cette constante évolution du rapport à la mort : Nous préférons mourir en combattant que mourir de faim. Je n'ai pas peur de la mort, je veux délivrer mes frères de la misère affreuse qui les tue au risque de ma vie L'esprit de solidarité est né ! [...]
[...] Vie et mort vont donc être rythmées par de nouvelles conceptions, issues d'un plus grand rapport à soi, à sa classe sociale ou à la Nation. Le siècle des Révolutions permet sans conteste de noter de quelle manière l'individu change son rapport à la société, preuves en sont les évolutions démographiques, sociales, militaires, économiques, culturelles et scientifiques. La vie semble être moins morne, sortant du cadre strictement privé d'exploitation, faisant s'unir la société au sein d'une Nation en construction, que l'on ne tardera pas à défendre corps et âmes comme a pu le présenter Ernest Renan. [...]
[...] La vie va être rythmée par les courants littéraires faisant de la France, une capitale de la culture. Préromantisme, romantisme, roman sentimental, roman historique, réalisme, parnasse, naturalisme, symbolisme, fantastique, sans oublier le théâtre et la poésie ; c'est grâce aux plumes de Chateaubriand, Hugo, Flaubert, Balzac, Gauthier, Zola, Huysmans, Maupassant que le peuple s'évade, s'élève et s'affirme. De plus en plus alphabétisée, la population semble apte à se servir de cette boulimie de lectures pour changer la vie. L'impertinence d'un Beaumarchais n'a d'égal au XIX° siècle que la puissance critique de Zola qui informe la société de ses maux, comme l'a montré Michel Winock dans Les voix de la liberté. [...]
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