Partie d'un travail sur l'évolution de l'image du colonisé en France (mythes, publicité, iconographie, etc). La naissance d'un nouvel imaginaire sur l'indigène. Les débuts de la propagande d'Empire. Les droites adoptent le mythe d'Empire. Le mythe tenace de l'assimilation. La diffusion de l'imaginaire colonial dans l'opinion publique. La publicité
[...] Chaque race est photographiée, mise en scène et offerte au regard des métropolitains avides de ces images exotiques venues des quatre coins du monde. Les supports destinés aux enfants véhiculent un imaginaire simpliste. Les jeux (puzzles, jeux de l'oie familles, soldats de plomb, etc.) favorisent la découverte du monde colonial et permettent son appropriation par l'enfant. Les illustrés et les bandes dessinées prennent l'Afrique coloniale pour décor de nombreux récits d'aventures, et mettent en scènes des personnages stéréotypés, comme le chasseur blanc et son serviteur indigène. Les publications missionnaires insistent davantage sur l'évangélisation des peuples soumis et sur l'action éducative dans l'Empire. [...]
[...] Deux autres médias vont jouer, par leur très large diffusion, un rôle majeur dans la formation d'un imaginaire colonial : la publicité et le cinéma. La publicité La publicité de la période coloniale est le miroir de l'évolution des archétypes sur les populations colonisées. Les grandes marques utilisent particulièrement l'image du Noir, c'est-à-dire celle de la plus forte altérité, et les clichés les plus éculés (nez épaté, lèvres monstrueuses, dents gigantesques de l'anthropophage). Le Noir doit aussi être drôle, sympathique, ridicule et gentil. [...]
[...] De1927 à 1930, la propagande coloniale s'organisa officiellement et se fit insistante grâce à la radio, aux semaines nationales aux fêtes commémoratives. Malgré cette utilisation des médias et un certain nombre de gestes politiques, notamment d'André Tardieu, ce dernier convient en janvier 1931 que la notion d'Empire est à créer et il lui même la conçoit comme une notion morale définie par la conscience collective de tous les habitants ceux d'Europe et d'outre-mer. Fin 1931, il crut que cette conscience était née A quoi le directeur de l'Institut colonial français Le Neveu fit écho en écrivant que l'exposition coloniale de 1931 n'avait pas fait avancer la conscience impériale : La vérité est que tous les peuples de l'Empire ne forment pas une nation Le principe d'unité organique de la France avec ses colonies suscite donc bien des réticences. [...]
[...] Le discours assimilationniste trouve rapidement ses limites. Les populations coloniales, les immigrés ou la communauté juive constituent une menace potentielle pour l'unité nationale parvenue à un fragile point d'équilibre que toute perturbation extérieure est susceptible de briser. L'assimilation, valables pour les terres, ne l'est pas pour les hommes. Les débuts de la propagande d'Empire Avant la Grande guerre, l'ensemble des colonies françaises était désigné sous divers vocables, mais le terme d'Empire français n'apparaît que dans l'entre-deux-guerres, dont il est un des mythes les plus importants. [...]
[...] Le personnage est visiblement content, comme se devait de l'être l'esclave. Comme le chocolat, il n'est bon que battu. Il exécute une sorte de danse qui suggère le goût des Noirs pour la transe et qui fait implicitement référence à la dichotomie, profondément enracinée dans la culture occidentale, entre nature et culture. Fonctionnant sur même registre, la publicité pour les papiers d'oranges Mon Chéri et celle pour les Cachou Négro accentuent les caractéristiques morphologiques des Noirs, jusqu'à les rendre monstrueuses. [...]
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