Le second XXe siècle se caractérise par l'essor de l'État providence. Il désigne alors les actions de régulation et de distribution de biens et services par l'Etat, qui dépasse le simple cadre de ses fonctions régaliennes pour promouvoir une véritable solidarité sociale. Il a pour but de protéger les populations contre les aléas de la vie, de leur assurer des conditions de revenu équitables pour tendre à un meilleur bien-être global. L'Etat-providence est encouragé par les politiques économiques keynésiennes et validé par la croissance des Trente Glorieuses.
Toutefois, la crise économique des années 1970 entraîne une crise des finances publiques et l'augmentation des contributions ce qui conduit à une menace sur la redistribution sociale ; d'autant plus que le chômage de masse, la précarité et l'exclusion sociale se développent. L'Etat-providence est également contesté dans ses fondements théoriques ou idéologiques par les néo-libéraux.
Comment ce nouvel idéal social et politique né à la sortie de la Seconde Guerre mondiale est-il parvenu à se déployer face à une réalité historique mouvante des Trente Glorieuses puis à survivre face à la crise, l'Etat-providence s'est-il vu mettre à mort et amputé de ses principes d'origine ou ses évolutions nécessaires sont-elles restées fidèles à l'esprit de ses créateurs ?
[...] Doute essentiel : l'égalité est-elle une valeur qui a encore de l'avenir? Cette valeur a intellectuellement fonctionné tant qu'il s'agissait de l'inscrire dans une norme juridique (égalité dvt la loi) ou politique (suffrage universel) registre positif d'une norme identique pour tous. Mais la demande d'égalité sociale ou économique s'exprime comme volonté de réduction des inégalités (registre négatif). Causes du doute sur l'égalité : La demande de sécurité tend à relativiser la demande d'égalité Progression mécanique de l'Etat-providence sans qu'il soit accompagné de mouvement social significatif (crise sociale, conflit militaire). [...]
[...] Le risque mortel qu'encourt l'Etat providence est qu'il devienne mécanique comme le dit Rosanvallon. Pour survivre, le pacte social doit sans cesse être questionné, remis à jour et revalidé. Parce que sur le long terme, la notion d'Etat-providence semble s'imposer comme la donnée la plus solide de ce que l'on appelle le progrès. Si le discours libéral a pu sembler dominant dans les années 1980, il n'a pu effacer le lien qui s'est créé entre la démocratie et l'Etat-providence comme fondement par exemple d'une certaine identité européenne qui se construit depuis la seconde moitié du XXe siècle. [...]
[...] Peut-on adapter par ex le modèle scandinave en France? Dans Faut-il brûler le modèle social français?, Meda et Lefebvre considèrent que l'idée même de transporser ce modèle fait injure tant à notre capacité de création qu'à notre histoire et notre culture. La Suède est un pays de consensus où les syndicats sont très puissants mais enclins au compromis, contrairement aux syndicats français. Enfin 2 obstacles majeurs paralysent la France : _ le pessimisme : 55% des Fçs n'ont pas confiance dans le futur contre slt des Danois. [...]
[...] L'Etat doit intervenir par: - un accroissement des dépenses publiques - une politique de redistribution des revenus - politique monétaire expansionniste (en accroissant l'offre de monnaie) Ce nouveau modèle se pose enfin en rupture face à trois modèles: - le modèle libéral classique =>responsable de l'échec économique des années 30 - le modèle socialiste soviétique disparition de la propriété privée et de l'initiative personnelle - le modèle fasciste destruction des libertés publiques et individuelles Il s'agit dès lors de concilier liberté politique, efficacité économique et justice sociale. Une genèse historique sous plusieurs formes de l'Etat-Providence en Europe Trois modèles Les Trois Mondes de l'Etat providence. Essai sur le capitalisme moderne. (1990) Gosta Esping-Andersen (sociologue). [...]
[...] * Une économie de marché est un système économique qui s'organise autour du marché et qui repose principalement sur les lois de l'offre et de la demande. Le modèle social-démocrate / universaliste nordique Ce modèle repose sur une très forte intervention de l'Etat, suite à un consensus entre les partenaires sociaux. But: assurer une protection sociale. Ce modèle est fondé sur une logique de "démarchandisation" càd la reconnaissance de droits associés à la citoyenneté et non pas à la production. Ce modèle s'est mis en place en Suède sous l'impulsion de Gustav Möller. [...]
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